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Faut-il aimer pour respecter ?

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« Reformulations immédiates de la question : Est-il nécessaire d'aimer pour respecter ? Est-ce qu'il n'y a que ceux qui aiment une personne ou une chose qui les respectent ? Définitions des termes : Faut-il : Est-il nécessaire de, est-ce à condition de. Aimer : Relatif à une personne, l'amour est un sentiment ou une passion qui consiste à avoir de l'affection pour elle, affection qui peut aller de la sympathie à la passion amoureuse.

Relatif à des choses (aimer le thé à la menthe, Paris ou la nature) ou à des activités (aimer danser, la lecture ou guerroyer), l'amour consiste à avoir du goût pour elles, à prendre du plaisir soit à leur existence, soit à leur consommation, soit à leur pratique et à avoir pour elles, par rapport aux autres, une nette préférence. L'amour qui porte sur un objet (personne ou chose), par opposition à l'amour d'une activité, peut s'accompagner de diverses attitudes : pure contemplation de l'objet aimé, désir de possession ou de consommation de cet objet, action en vue de faire le bien de ce qu'on aime parce qu'on l'aime. Respecter : Au sens fort, respecter quelqu'un, c'est le révérer, l'honorer.

D'une manière générale, respecter une chose, c'est la conserver telle qu'elle est, et pour une personne, ne pas lui porter atteinte.

Dans tous les cas, il est du aux êtres et aux choses en tant qu'ils le méritent par leur valeur ou leur dignité (par opposition à leur prix ou leur intérêt). Le contraire du respect, c'est la destruction et la violence. Reformulations élaborées de la question : Est-il nécessaire d'avoir de l'affection pour une personne ou du goût pour une activité ou une chose pour ne pas leur porter atteinte, ne pas les détruire ? Est-ce à condition d'avoir de l'affection pour une personne qu'on ne lui portera pas atteinte ? Est-ce parce qu'on a du plaisir à contempler une chose qu'on ne la détruira pas, qu'on la conservera en l'état ? Réponses et problème qu'elles posent : Cela semble s'imposer comme allant de soi : celui qui aime un homme ou une femme, ses parents ou ses enfants, la nature ou la ville ne fera rien qui soit contraire à ce qu'il aime.

Pourquoi ? Parce que les aimer, c'est ne pas leur vouloir de mal mais aussi parce que pour continuer à les aimer, il faut que les objets de son amour durent et restent intacts.

Il semble donc que lorsqu'on aime une personne ou une chose, on a nécessairement du respect pour elles. Seulement n'est-il pas possible de les respecter sans pour autant les aimer ? Porte-t-on atteinte aux personnes et aux choses dès lors qu'on n'a pour elles aucune affection, aucun goût ? Bien sûr que non puisqu'on peut et même on doit ne pas violenter, détruire toutes les personnes et presque toutes les choses, sans qu'on ait pour cela besoin de les aimer.

Il semble donc qu'il ne soit pas nécessaire d'aimer pour respecter. Allons plus loin : ne serait-il pas possible d'aimer une personne ou une chose et en même temps de lui manquer de respect, et cela quoiqu'on l'aime et même parce qu'on l'aime ? Cela semble absurde, mais celui qui aime la nature et qui par ignorance, par confort ou par économie se conduit de telle sorte qu'il lui porte atteinte, la respecte-t-il ? Celui qui aime ses enfants ne doit-il pas parce qu'il les aime et pour faire leur bien, s'opposer à leur spontanéité, les contrarier pour les éduquer ? Allons plus loin encore : le jaloux ou celui qui aime sans être aimé n'est-il pas capable de porter atteinte à l'objet de son amour ? Pire, le violeur ne l'est-il pas aussi par l'amour de l'être qu'il violente ? Il apparaît alors qu'il est possible d'aimer sans respecter et même de ne pas respecter à cause de son amour même. D'où le problème.

D'un côté, il semble que l'amour porte au respect de ce qu'on aime parce qu'aimer une personne ou une chose implique nécessairement qu'on ne porte pas atteinte à ce qu'on aime, mais qu'on le préserve, qu'on en prenne soin, qu'on fasse son bien.

Mais d'un autre côté, parce qu'on peut respecter une personne ou une chose sans l'aimer, il semble que l'amour ne fonde aucun respect, voire même qu'il soit contraire au respect dans la mesure où l'amour s'accompagne souvent d'un désir de transformation, de possession ou de consommation qui ne peut que donner lieu à des violences. On le voit, tout le problème tient à l'ambivalence de l'amour : autant il peut disposer à se sacrifier à l'objet de son amour, autant il peut amener à sacrifier cet objet à ses propres désirs.

Dans le premier cas, l'amour conduit au respect, dans le second à la violence.. »

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