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Faut-il aimer son ennemi ?

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Aimer son ennemi est ce que la théorie et la vertu, tout comme la valeur de la vie en société, nous demandent de faire mais en général, la raison de l'homme n'est pas assez forte pour surpasser à chaque fois ses sentiments typiquement humains. Et très souvent, l'homme se fait croire qu'il est raisonnable car il se fait croire à lui-même mais fait aussi croire aux autres qu'il respecte son ennemi, alors qu'il feint son respect, il fait semblant, par hypocrisie, en croyant faire preuve ainsi de courtoisie. Et cette hypocrisie est-elle une façon d'essayer d'user de la raison pour canaliser son aversion ou est-elle un manque de respect pour autrui, auquel on devrait plutôt par souci d'honnêteté, exprimer nos vrais sentiments ?

« Les sentiments humains sont tels qu'ils peuvent les amener à apprécier certaines personnes ou au contraire à créer des inimitiés entre ces personnes.

L'amour, tout comme la haine, est un sentiment propre à l'être humain qui consiste, et c'est là qu'il diverge de la haine, à avoir beaucoup d'affection pour quelqu'un.

Un ennemi est une personne qui n'est pas notre ami, au contraire, c'est une personne pour laquelle on ressent de l'aversion, à laquelle on s'oppose par nos mentalités, nos idées et nos pensées.

Il est donc évident que les deux termes « amour » et « ennemi » s'opposent. Ne pourrait-on pas noter dans l'amour de notre ennemi une sorte de paradoxe ? Et même s'il est dit que « tout homme doit aimer son prochain comme lui-même », une telle action est-elle possible du point de vue des sentiments ? Peut-on dépasser une aversion pour une personne et ressentir de l'affection, de l'attachement pour celle-ci ? Il convient tout d'abord d'étudier l'usage moral de la raison qui prône alors sur les sentiments, poussant à l'amour de son ennemi en tant que « notre prochain », et ensuite le cas où ce sont les sentiments qui prônent sur la raison, engendrant une impossibilité à aimer son ennemi. En premier lieu, il convient de voir les cas où l'homme peut aimer son ennemi.

Il s'agit alors d'utiliser la raison avec moralité et au sens éthique.

En effet, l'usage de la raison conduit à analyser la relation avec autrui pour établir un raisonnement logique sur les sentiments que l'on ressent envers un certain ennemi pour que la raison nous fasse alors tendre vers la moralité.

La volonté d'aimer son ennemi peut nous permettre de passer outre les sentiments pour voir en l'autre un être, un individu, « son prochain », qui, peutêtre, n'est pas si différent de nous mais que la haine, voire notre propre personne, aveuglaient.

Bien entendu, qui dit moralité dit respect d'autrui, et aimer son ennemi, à la différence de la haine, c'est faire preuve de respect pour une personne qui n'est qu'un être humain, comme nous.

En ce sens, la raison permet de réfléchir sur la condition humaine pour conduire et diriger les sentiments.

Cela permet à l'homme de contenir et refouler sa haine, son aversion, pour le mener à « aimer » ou du moins respecter autrui. Mais il convient également de préciser que même si certaines fois l'homme croit être raisonnable, il s'agit d'une fausse gestion de la raison, car l'inimitié est retenue seulement par hypocrisie.

On n'aime pas réellement son ennemi, on fait semblant, on feint de l'apprécier. Il faut donc raisonnablement aimer son ennemi car il reste un homme, un individu à part entière et pour le faire, il faut user de sa raison, de sa morale, pour lutter contre ses sentiments et les outrepasser.

Bien évidemment, dans la pratique, l'homme redevient « primitif » dans de nombreux cas, quand les sentiments l'emportent sur la raison. Ce que l'on constate constamment ce sont des actes de violence, de haine, des injures et des conflits.

Alors l'homme est-il parvenu à être raisonnable ? Arrive-t-il à contrôler ses sentiments ? Si c'était le cas, il y aurait beaucoup moins d'actes de violence. Dans ces cas-là, les sentiments prennent les dessus sur le « logos ».

L'homme redevient un être sauvage, conduit par ses instincts, ses impressions, ses émotions, et il condamne alors tout usage raisonnable de ceux-ci.

De telles actions n'apportent évidemment pas l'amour de son ennemi, mais plutôt la haine. L'homme se sent fort de par la haine qu'il éprouve, mais hélas il n'en est pas moins faible.

En effet, sa faiblesse réside dans son absence de « contenance », de discernement et de maîtrise de soi.

Or, un homme qui n'est pas vraiment entièrement raisonnable n'est pas maître de lui-même et réciproquement, un homme qui n'est pas maître de lui-même n'est pas raisonnable.

En ce sens, on peut se demander quelle est sa place dans la société en tant qu'individu respectable et respecté.

Car, quiconque n'a pas de respect pour autrui ne mérite pas non plus le respect d'autrui. Il est évident que cet usage-là de la raison, c'est-à-dire limité, est celui que l'on retrouve le plus fréquemment, car, le plus souvent, les hommes s'aveuglent par leurs sentiments, comme la haine, mais aussi comme l'amour et ce sont bien là les dangers des sentiments humains : leurs conséquences quand on les laisse nous guider. Ainsi, lorsque les sentiments l'emportent sur la raison, l'homme n'est plus maître de lui-même ni de sa volonté, et les tensions sont de plus en plus fortes avec les personnes qu'il considère comme ses ennemis. Aimer son ennemi est ce que la théorie et la vertu, tout comme la valeur de la vie en société, nous demandent de faire mais en général, la raison de l'homme n'est pas assez forte pour surpasser à chaque fois ses sentiments typiquement humains.

Et très souvent, l'homme se fait croire qu'il est raisonnable car il se fait croire à lui-même mais fait aussi croire aux autres qu'il respecte son ennemi, alors qu'il feint son respect, il fait semblant, par hypocrisie, en croyant faire preuve ainsi de courtoisie.

Et cette hypocrisie estelle une façon d'essayer d'user de la raison pour canaliser son aversion ou est-elle un manque de respect pour autrui, auquel on devrait plutôt par souci d'honnêteté, exprimer nos vrais sentiments ?. »

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