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Pour bien penser, faut-il ne rien aimer ?

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« Réagir .

Donner un sens fort à «bien penser». .

Ne rien aimer = ne s'attacher à rien.

Est-ce possible? .

«Aimer» serait ici à l'origine de préjugés ou de préférences coupables? CORRIGÉ Une caricature du philosophe en fait volontiers un personnage détaché de tout, promenant sur les êtres et les choses un regard lointain, et préservé de toute passion, sinon de toute émotion.

Cette image correspond-elle, si peu que ce soit, à la réalité de la pensée? Pour bien penser, faut-il ne rien aimer ? [Ressentir de l'amitié pour un penseur peut nous éloigner de la vérité.

Quant à l'amitié portée à un non-philosophe, elle comporte le risque d'être inconstante et de compromettre la raison.] Il faut garder son indépendance de jugement L'admiration qu'un penseur est susceptible de témoigner à tel ou tel grand philosophe peut nuire à l'indépendance de son jugement.

Platon ou Aristote ont beau être deux grands noms de la pensée occidentale, ils sont faillibles.

Il faut donc juger leurs idées selon qu'elles nous semblent vraies, et non selon l'amitié que nous portons à ces hommes. Il faut éviter les amitiés passagères Un philosophe doit se garder des amitiés superficielles.

Elles ne peuvent que le détourner de sa tâche et l'éloigner de la vertu.

En effet, les amitiés superficielles sont fluctuantes.

Elles évoluent selon les circonstances.

Tantôt nous sommes aimés parce que la fortune nous sourit, tantôt l'on se détourne de nous. Même les grandes amitiés comportent des risques L'amitié profonde n'est pas sans inconvénient.

Si elle résiste aux circonstances, elle peut être dangereuse pour le philosophe dans la mesure où elle induit certaines actions opposées à la vertu.

Cicéron, dans son Lelius, met en évidence ce conflit moral que connaît le philosophe lorsqu'il doit choisir entre les devoirs de l'amitié et la vertu. [ L'amitié n'est pas forcément une entrave à la pensée philosophique.

En effet, comme le montre Aristote, l'amitié fondée sur la vertu repose elle-même sur la recherche du Bien et du Vrai.] Aristote, dans l'Éthique à Nicomaque, concède que l'amitié, le plus souvent, est néfaste.

En effet, explique-til, l'amitié est le plus souvent fondée sur l'utilité ou le plaisir.

Elle ne peut donc être que superficielle. Cependant, Aristote évoque une troisième sorte d'amitié, fondée cette fois sur la vertu, qui ne représente aucun danger pour le philosophe. « La parfaite amitié est celle des hommes bons et semblables en vertu.

Chacun veut du bien à l'autre pour ce qu'il est, pour sa bonté essentielle.

Ce sont les amis par excellence, eux que ne rapprochent pas des circonstances accidentelles, mais leur nature profonde.

Leur amitié dure tout le temps qu'ils restent vertueux, et le propre de la vertu en général est d'être durable.

Ajoutons que chacun d'eux est bon dans l'absolu et relativement à son ami, bon dans l'absolu et utile à son ami, bon dans l'absolu et agréable à son ami.

Chacun a du plaisir à se voir soi-même agir, comme à contempler l'autre, puisque l'autre est identique, ou du moins semblable à soi. Leur attachement ne peut manquer d'être durable : il réunit, en effet, toutes les conditions de l'amitié. Toute amitié a pour fin le bien ou le plaisir, envisagés soit absolument, soit relativement à la personne. »

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