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Expliquez et discutez cette réflexion de Lanza del Vasto extrait de Le pèlerinage aux sources (1943) « Ceux qui veulent le bien des travailleurs devraient se soucier moins de leur obtenir un bon salaire, de bons congés, de bonnes retraites, qu'un bon tra

Extrait du document

—        Nul ne conçoit une vie oisive de nos jours : les rentiers se font rares ; les féministes à outrance voient dans le travail féminin une libération. En cela la proposition de Lanza del Vasto : « L'homme a besoin du travail plus encore que du salaire » se vérifie.

                Mais l'on constate que les conditions de travail, l'asservissement à la machine, aliènent l'homme. A la suite de Gandhi, del Vasto propose que, pour le bien des travailleurs, on se soucie « moins de leur obtenir un bon salaire, des bons congés, de bonnes retraites, qu'un bon travail ».

 

 

— En effet, le travail moderne prive souvent l'homme de son pouvoir créateur. Le bon travail serait celui qui permettrait l'épanouissement du travailleur. Toutefois, le procès intenté au machinisme semble outrancier, et un équilibre est possible entre l'intérêt du travail et l'attrait du seul salaire.

« Introduction — Nul ne conçoit une vie oisive de nos jours : les rentiers se font rares ; les féministes à outrance voient dans le travail féminin une libération.

En cela la proposition de Lanza del Vasto : « L'homme a besoin du travail plus encore que du salaire » se vérifie. — Mais l'on constate que les conditions de travail, l'asservissement à la machine, aliènent l'homme.

A la suite de Gandhi, del Vasto propose que, pour le bien des travailleurs, on se soucie « moins de leur obtenir un bon salaire, des bons congés, de bonnes retraites, qu'un bon travail ». — En effet, le travail moderne prive souvent l'homme de son pouvoir créateur.

Le bon travail serait celui qui permettrait l'épanouissement du travailleur.

Toutefois, le procès intenté au machinisme semble outrancier, et un équilibre est possible entre l'intérêt du travail et l'attrait du seul salaire. 1.

« Le travail en miettes » 1.

La mécanisation du travail — Avec la machine, la fabrication d'un objet est décomposée en une multitude de tâches : les chaînes de fabrication en sont la meilleure illustration. — La machine a accéléré la production, remplaçant la diversité par l'uniformité des objets.

C'est la pratique du taylorisme qui morcèle aussi le temps des travailleurs. 2.

L'aliénation de l'homme — L'homme n'a plus le plaisir du « beau travail » : il fabrique des parcelles d'objets au lieu d'en créer un de toutes pièces.

Le pouvoir créateur s'est réfugié dans l'artisanat. — L'homme est ainsi devenu à son tour une simple machine.

Ex.

: Les gestes mécaniques de Chaplin dans Les Temps modernes. — Avec l'apparition des machines, le temps de vivre était aboli.

C'est ce que résume la formule des années 60 : « Métro, boulot, dodo.

» 3.

Les maigres consolations — Bien sûr l'homme moderne bénéficie de trois types de consolations : le salaire, les congés, les facilités de vie. — La vie s'est simplifiée mais la production à outrance a engendré la course à la consommation. — Les loisirs et les congés payés paraissent le pendant agréable de ce « travail en miettes ».

Or, ce temps libre est vécu négative-ment comme absence de travail, au lieu d'être pleinement utilisé. — Enfin les salaires, en progression constante, ne peuvent compenser le manque de satisfaction morale de l'homme moderne.

L'homme a des aspirations plus hautes qu'un salaire. II.

Le « bon travail » 1.

L'épanouissement dans le travail — Le travail est inséparable de la vie : voir les difficultés psychologiques des chômeurs et des retraités.

« Travailler, c'est vivre » (Voltaire). — Le travail est un facteur de formation de la personnalité, pas seulement un gagne-pain. — « Le travail a perdu la place centrale qui était la sienne au profit de la recherche du bonheur » (VianssonPonté).

Le travail rémunéré a mauvaise presse chez les jeunes : il symbolise toute l'inertie du monde adulte.

Il est au contraire, en fait, le moyen de s'affranchir des adultes en se prenant en charge. — Le travail, lieu d'enrichissement des connaissances personnelles : « Le travail est l'acte créateur par lequel l'esprit, la pensée, la conscience impose sa forme et son unité à la matière » (J.

Jaurès).

Il doit donc être librement choisi. 2.

Les moyens de l'épanouissement : améliorer les conditions de travail — Les revendications syndicales ont ajouté aux exigences quantitatives, celles, qualitatives, des conditions de travail, de la qualité de l'environnement au sein des entreprises. — On peut envisager la transformation des chaînes de fabrication en ensembles totalement mécanisés dont un homme est responsable, sans accomplir les tâches subalternes. — La pratique de l'auto-gestion permet aussi à un groupe de travailleurs de prendre en charge toute une unité de production. — Le travail devient ainsi un facteur d'intégration de chacun au sein de la société qu'il forge lui-même pour son bien-être, au lieu d'en subir les institutions. — « En reconnaissant l'importance du travail, on contribue, mieux que par toute autre technique de vie, à resserrer les liens entre la réalité et l'individu ; celui-ci, en effet, dans son travail, est solidement attaché à une partie de la réalité : la communauté humaine » (Freud, Malaise dans la Civilisation). III.

Du bon usage du modernisme. »

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