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Est-il légitime de penser que l'histoire se répète?

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« Problématique: La question invite à s'interroger sur l'essence de l'histoire et du fait historique.

En quel sens y a-t-il ou non une répétition dans l'histoire ? Qu'est-ce qui, de l'histoire, est sujet à se répéter ? Il ne sera pas non plus inutile de songer au rôle de l'historien: celui-ci, comme tout témoin des événements, prend en effet conscience de l'histoire comme telle et lui donne son sens véritable. Il est possible de partir de l'idée commune selon laquelle l'histoire n'est qu'un continuel recommencement ou de celle pour laquelle l'histoire est le lieu de l'imprévisible. Si l'histoire n'était que la simple répétition des événements passés, alors la connaissance historique ne serait qu'une physique historique, susceptible de vérifier des répétitions et des similitudes: l'histoire serait écrite par avance.

L'histoire n'est cependant pas non plus le règne de l'aléatoire et de la pure singularité, sans quoi la tâche de l'historien serait infinie. [I.

L'histoire comme répétition d'événements.] Les régimes politiques changent, pas l'homme Il y a toujours eu des riches et des pauvres, des hommes que le pouvoir enivre et d'autres qui subissent leur tyrannie.

Il y a toujours eu des classes sociales, des favorisés et des opprimés.

Les révoltes, les révolutions, n'y ont rien changé, même si l'on ne peut guère comparer le régime des pharaons avec la République française née en 1789. Les moeurs et les coutumes ne changent qu'en apparence L'esclavage a depuis longtemps été aboli.

Cependant, au XIXe siècle, la situation de l'ouvrier travaillant dans les manufactures n'était guère plus enviable que celle de l'esclave.

Quant aux moeurs, elles se modifient au fil du temps.

Cela n'empêche pas les hommes de continuer à agir par vanité, égoïsme, intérêt. La vraie philosophie de l'histoire revient à voir que sous tous ces changements infinis, et au milieu de tout ce chaos, on n'a jamais devant soi que le même être, identique et immuable, occupé aujourd'hui des mêmes intrigues qu'hier et que de tout temps : elle doit donc reconnaître le fond identique de tous ces faits anciens ou modernes, survenus en Orient comme en Occident ; elle doit découvrir partout la même humanité, en dépit de la diversité des circonstances, des costumes et des moeurs.

Cet élément identique, et qui persiste à travers tous les changements, est fourni par les qualités premières du coeur et de l'esprit humains beaucoup de mauvaises et peu de bonnes.

La devise générale de l'histoire devrait être : Eadem, sed aliter [les mêmes choses, mais d'une autre manière].

Celui qui a lu Hérodote(1) a étudié assez l'histoire pour en faire la philosophie ; car il y trouve déjà tout ce qui constitue l'histoire postérieure du monde : agitations, actions, souffrances et destinée de la race humaine, telles qu'elles ressortent des qualités en question et du sort de toute vie sur terre.

Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation (1) Hérodote : historien grec (484 - 420 av.

J.C.) A - HISTOIRE Ce terme désigne l'ensemble des événements qui affectent la vie des Hommes et des nations. B - PHILOSOPHIE DE L'HISTOIRE. »

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