Aide en Philo

Comment penser l'histoire ?

Extrait du document

« COMMENT PENSER L'HISTOIRE INTRODUCTION * Mise au point terminologique: le sens du mot histoire 1) "raconter une histoire": véridique ou fictive, mais c'est toujours la mise en ordre d'un certain nombre d'événements comportant un début et une fin.

Il s'agit de donner un ordre à des événements car c'est l'ordre dans lequel je raconte les événements qui leur donne un sens.

La phrase isolée n'a pas de sens, elle prend sens dans un contexte.

Si ce sens ne nous intéresse guère en philosophie, il indique déjà que toute histoire implique la nécessité de la raison, qui opère cette mise en ordre et permet de la comprendre.

Le récit est toujours déjà une forme d'explication. 2) L'histoire comme étude, science du passé humain, le discours de l'historien.

Ici histoire signifie "enquête".

Cf. cours du professeur d'histoire: étude sur un contenu, un objet comme la physique est l'étude des corps et des forces, la biologie l'étude des êtres vivants.

L'objet de l'histoire c'est le passé humain, l'histoire ne s'occupe que de l'homme.

Attention aux abus de langage: Il n'y a pas au sens strict d'histoire du Soleil, ce que l'on nomme ainsi n'est que de la physique.

Pas non plus d'histoire de la vie ou des dinosaures, il s'agit là de théories de l'évolution. L'histoire, c'est ce que les hommes ont fait et subi.

Ambiguïté du terme "préhistoire" qui désigne soit le passé humain avant l'écriture: protohistoire (du 3e au 1er millénaire av.

JC, 1ère métallurgie), soit les animaux avant l'apparition de l'homme. 3) L'histoire: le cours des événements, les choses telles qu'elles arrivent.

C'est le processus réel de transformation constante et parfois brusque de la vie sociale, les mille et une forces et les mouvements qui prennent forme et se transforment sous le poids des actions humaines. * Difficulté dépenser l'histoire; Nos 3 sens du mot histoire ont quelque chose de commun: qui dit histoire, dit spontanément qu'une histoire doit avoir un début mais aussi une fin.

Or, la fin de l'histoire, c'est ce qui reste hors de notre portée, que ce soit comme processus de transformation des événements ou comme discours de l'historien, enquête sur ces événements. L'histoire est en mouvement incessant et celui qui prétend la penser est lui-même pris dans son cours.

C'est le propre de la censée que d'être à l'aise dans le fixe et de ne pouvoir saisir ce oui se meut.

N'y a-t-il pas là un risque? Toute pensée de l'histoire ne cherche-t-elle pas à ramener le mobile au fixe, et l'histoire à l'éternité? Ainsi, opposant à l'agitation des hommes le mouvement circulaire des astres, mouvement perpétuel, identique à luimême, les penseurs grecs (cf.

la Grande Année stoïcienne: naissance et conflagration périodique du monde) firent de l'histoire (et du temps) le retour éternel du même.

Il s'agit là d'une conception cyclique de l'histoire soumettant à une règle ce qui n'apparaissait que comme un chaos trépidant. A sa façon la pensée chrétienne (cf.

SAINT AUGUSTIN, La Cité de Dieu), qui est pourtant issue d'une religion historique, ramena le cours de l'histoire à l'immobilité.

C'est un livre, La BIBLE, qui indique le début et la fin de l'histoire (la Chute, Moïse et la loi, Jésus Christ et la Grâce) en renvoyant le cours de l'histoire au point de vue d'un Dieu éternel, tenant toute la suite des temps dans sa main, gouvernant les choses humaines à la façon d'une providence (gouvernement de Dieu sur la création, destin). Si la théorie de l'éternel retour soumet l'histoire à une règle, si la théologie de l'histoire donne au cours des choses un sens, cela ne suffit pas pour parler dans les 2 cas de philosophie de l'histoire, il y a philosophie de l'histoire quand le cours de l'histoire est présenté comme la manifestation d'un sens immanent (c'est-à-dire interne à l'histoire, qui réside dans l'histoire elle-même), autrement dit quand Dieu ne tire plus les ficelles. Deux événements historiques ont rendu possible les philosophies de l'histoire:. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles