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Descartes a-t-il eu raison de dire que le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ?

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« Deux acceptions du mot bon sens : I.

— Un homme de bon sens est un esprit droit, bien équilibré, qui juge sainement et qui a une certaine intelligence pratique.

Ce n'est pas de ce bon sens-là qu'il est question dans la pensée de Descartes. II.

— Le bon sens pour Descartes est la faculté de discerner le vrai d'avec le faux, c'est-à-dire la raison.

Ce n'est Plus une qualité individuelle, c'est une qualité commune à tous les hommes : l'homme est un animal raisonnable. III.

— C'est dans ce sens que Descartes a pu soutenir que tous les hommes ont reçu la môme raison.

Ils sont égaux sur ce point. IV.

— Mais si l'on étudie attentivement le contexte (Voir Discours de la méthode), on se rond compte que Descartes attribue l'inégalité apparente des esprits à la diversité des méthodes.

"Ce n'est pas le tout d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien." « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense e pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre cho coutume d'en désirer plus qu'ils en ont.

En quoi il n'est pas vraisemblable trompent: mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est nature en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de c sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduison par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses.

Car ce n'est pas l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien.

Les plus grandes âmes sont plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus; et ceux qui ne marc lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droi ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent.

» DESCARTES. C'est par cet énoncé fracassant que Descartes ouvre le « Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences ». Ce texte est le premier livre de philosophie en langue vulgaire, cad en français.

Ecrire en français un ouvrage de philosophie et de science, que « même les femmes pourraient comprendre », manifeste une volonté de démocratisation du savoir ; c'est vouloir que le plus grand nombre de lecteurs possible soit touché par la véritable révolution qu'il prépare. Nous oublions souvent que le « Discours » n'est qu'une petite préface à trois gros essais scientifiques qui intéressaient les contemporains beaucoup plus que le « Discours ». Cet ouvrage paraît en 1637, à peine quatre ans après le procès de Galilée.

Galilée fut traduit devant un tribunal de l'Inquisition pour avoir confirmé l'hypothèse de Copernic selon laquelle « ce n'est pas le Soleil qui tourne autour de la Terre, mais la Terre qui tourne autour du Soleil, et sur elle-même ». Or, cette révolution scientifique, qui signe une révolution dans la façon de voir le monde et d'y définir la place de l'homme.

Descartes en est partie prenante.

Il pratique la physique comme Galilée et aboutit à des thèses aussi « dangereuses ».

Les résultats scientifiques et philosophiques auxquels il est parvenu, Descartes veut les livrer au public, en français. Le « bon sens » est synonyme de « raison », cela veut dire que «la raison est naturellement égale en tout homme », que chacun possède « la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d'avec le faux ».

Car cela signifie, après tout, que si ma mémoire ou mon imagination sont moins étendues que celles de Descartes ou d'Einstein, ils n'ont pas plus de raison que moi ! Cependant, un lecteur scrupuleux du « Discours » est assez vite désarçonné par la justification que Descartes donne de sa thèse : la preuve que la raison est égale en tout homme, c'est que si l'on désire être plus riche, ou. »

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