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DESCARTES: «Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée...»

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« Thème 358 DESCARTES: «Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée...» PRESENTATION DE L'OUVRAGE "DISCOURS DE LA METHODE DE DESCARTES Premier texte philosophique paru en langue française, préfaçant les Essais scientifiques, le Discours de la méthode retrace le parcours intellectuel de son auteur, depuis l'incertitude de l'école et de ses livres jusqu'à la fondation inébranlable du cogito et des fruits qui en découlent.

Descartes (1596-1650) prend ses distances avec le long héritage aristotélicien véhiculé par la philosophie scolastique : cela se lit aussi bien dans la méthode défendue que dans la conception mécaniste de la nature révélée en cinquième partie.

Si le but avoué du texte est de « représenter sa] vie comme en un tableau » (I), on s'aperçoit vite que la « fable » contient une morale : elle pourrait être qu'il faut s'efforcer de cultiver sa raison pour bien vivre, ce que Descartes montre en cheminant à travers des champs aussi variés que la physique, la métaphysique et la morale.

Cinq ans avant les Méditations métaphysiques, le Discours témoigne de cette recherche de fondements assurés pour la connaissance, fondements que le sujet ne saurait trouver qu'en lui-même et qui s'inaugure dans une décision : « bâtir dans un fonds qui est tout à moi ».

C'est tant par ce geste que par la défense d'une science articulée aux progrès de la technique que cette oeuvre marque l'entrée dans la modernité. La raison est (rationalisme). la faculté par laquelle l'homme connaît le réel «Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée [...] La puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes.» Descartes, Discours de la méthode (1637). • Pour Descartes, il faut distinguer, parmi les facultés humaines, la raison de la perception et de l'imagination.

Ces deux dernières ne peuvent pas nous faire connaître le réel, car la perception est passive et ses objets sont changeants, tandis que l'imagination est active mais produit elle-même ses objets et nous coupe du monde réel. • La raison réunit leurs qualités respectives : elle est active et nous met en contact avec le monde extérieur.

Elle nous permet ainsi de connaître les objets eux-mêmes malgré leurs changements permanents: on sait par exemple qu'un morceau de cire est le même objet malgré ses changements. • Si le propre de l'homme est d'être rationnel, cela n'empêche pas toutefois qu'il puisse se tromper.

Mais ce n'est pas, dit Descartes, par manque de raison, mais par un mauvais usage de la raison.

C'est pourquoi Descartes tâche d'inventer une «méthode» qui permette de toujours bien utiliser sa raison et de faire progresser de manière définitive l'édifice de la connaissance. « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont.

En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent: mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses.

Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien.

Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent.

» DESCARTES. C’est par cet énoncé fracassant que Descartes ouvre le « Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences ». Ce texte est le premier livre de philosophie en langue vulgaire, cad en français.

Ecrire en français un ouvrage de philosophie et de science, que « même les femmes pourraient comprendre », manifeste une volonté de démocratisation du savoir ; c’est vouloir que le plus grand nombre de lecteurs possible soit touché par la véritable révolution qu’il. »

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