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Cours de philosophie sur LE LANGAGE ?

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Si le langage est avant tout un système d'expression verbale propre a un peuple ou à un pays, il est aussi la faculté d'exprimer la pensée. Le problème est donc de savoir quels sont les rapports en ire la pensée et le langage. Si la pensée ne peut exister indépendamment du langage, l'acquisition d'une langue parti culière doit avoir des répercussions sur la façon de penser de l'individu. Dès lors, un système d'expression peut devenir un système de pouvoir.

1) Le langage exprime l'ordre des choses.

2) Le nom de la chose n'est pas la chose.

3) Le langage relève à la fois de la nature et de la culture.

4) Le langage du langage.

« Si le langage est avant tout un système d'expression verbale propre a un peuple ou à un pays, il est aussi la faculté d'exprimer la pensée.

Le problème est donc de savoir quels sont les rapports en ire la pensée et le langage.

Si la pensée ne peut exister indépendamment du langage, l'acquisition d'une langue particulière doit avoir des répercussions sur la façon de penser de l'individu.

Dès lors, un système d'expression peut devenir un système de pouvoir. Le langage sert évidemment à communiquer.

Mais comment peut-on vérifier que l'interlocuteur comprend effectivement ce qu'on lui dit ? Dans la vie de tous les jours, on vérifie la compréhension du message grâce au langage lui-même.

Ce qui suppose que le langage est déjà constitué comme véhicule de la communication.

Qu'en serait-il si on voulait communiquer avec une autre espèce, voire avec des êtres extraterrestres ? Partant de l'hypothèse que nous ne posséderions rien de commun avec de tels êtres, comment parvenir néanmoins à communiquer ? Ou, inversement, comment imaginer la constitution du langage ? Deux films récents posent ce problème, L'un, E.T., raconte l'arrivée d'un extra terrestre.

L'autre, la Guerre du feu, décrit comment Nam, avant perdu le feu, part en chercher.

Il reviendra non seulement avec le feu mais aussi avec un bien plus précieux encore, un savoir-faire.

Et ce savoir-faire, c'est grâce au langage qu'il l'a acquis. Pour les Grecs, le langage est essentiellement le "logos" dont la fonction est d'exprimer l'ordre des choses.

Comment garantir que le langage révèle véritablement la raison cachée qui maintient l'uni vers en ordre ? N'est-il pas lui-même trompeur et trop dépendant des opinions et des apparences ? Il faut donc, pour que le langage soit un instrument susceptible de nous aider dans une quête philosophique, fixer des règles, à la fois "syntaxiques", logiques et "sémantiques". Les sophistes ont utilisé à fond toutes les possibilités du langage.

Ce faisant, ils en ont révélé les failles : le langage pouvait être utilisé pour faire n'importe quoi, défendre le vrai comme le faux, accuser l'innocent comme le coupable. Bref, le langage, sous leur impulsion, est devenu mouvant, à l'image de l'opinion. Il fallait donc s'interroger sur les curieuses propriétés de cet instrument.

Platon d'abord, Aristote ensuite, ont, chacun à leur manière, essayé de fixer le langage.

Platon en a fait un instrument de recherche de la vérité sous le contrôle permanent de la raison tandis qu'Aristote a préféré fixer les règles de la logique formelle. Sans réflexion préalable, nous avons tendance à identifier les mots avec la réalité qu'ils décrivent.

Pour l'enfant, nommer est une manière de s'approprier un objet.

De même, l'incantation est un moyen de faire exister un objet absent : Harpagon, par exemple, ne cesse de crier "Ma cassette !" comme si la magie du mot pouvait combler le vide laissé par le vol de son argent. Dès lors, la première préoccupation des philosophes a été de montrer que le mot est sans rapport nécessaire avec ce qu'il désigne, il est arbitraire : quand je prononce le mot cheval, le son que j'émets n'est évidemment pas une représentation d'un cheval, comme le serait un tableau, une photo ou l'enregistrement d'un hennissement.

Mais alors, qu'est-ce qui garantit la liaison entre le mot (signifiant) et la chose (signifié) ? Il faut nécessairement qu'il y ait une conscience, une intentionnalité, pour donner un sens au signe. "Seul parmi les animaux l'homme possède le langage.

Le langage a pour fin la manifestation de l'utile et du nuisible, comme du juste et de l'injuste.

Or, ce qui fait la famille et la cité c'est la mise en commun de ces derniers.

Donc, par nature, la cité est antérieure à la famille comme à chacun d'entre nous." (Aristote.

Politique, I.) Si pour Aristote le langage est "naturel", il est bien conscient que son développement est lié à l'existence d'une famille, laquelle est à son tour liée à l'existence d'une cité. "Le langage m'apparaît comme le fait culturel par excellence [...] d'abord parce qu'il est une partit; île la culture [...] en second lieu, parce qu'il est l'instrument essentiel [...] par lequel nous assimilons la culture de notre groupe [...] Enfin et surtout, parce que le langage est la plus parfaite de toutes les manifestations d'ordre culturel qui forment [...] des systèmes, et si nous voulons comprendre ce que c'est que l'art, la religion, le droit, il faut les concevoir comme des codes formés par l'articulation de signes, sur le modèle de la communication linguistique." (Claude Lévi-Strauss, in G.

Charbonnier, Entretiens avec Lévi-Strauss, XI : Culture et langage.) Le langage est donc à la fois un phénomène culturel, dans la mesure où toutes les langues sont différentes, et un phénomène naturel dans la mesure où tous les hommes, quelle que soit leur culture, ont une capacité à parler.

C'est en ce sens que, selon Chomsky, nous avons tous une compétence linguistique innée. Toute réflexion sur le langage se heurte immédiatement à un cercle vicieux : les termes tic toutes les questions et des éventuelles réponses ne sont exprimables que par le langage.

D'où la nécessité d'avoir un instrument méthodologique pour sortir de celte circularité. Il est donc nécessaire de poser l'existence d'un métalangage, c'est-à-dire d'un instrument de communication qui nous permette d'étudier le langage.

La grammaire du français, par exemple, est écrite en français.

Les phénomènes qui sont décrits par la grammaire relèvent du langage tandis que la grammaire elle-même constitue un métalangage.. »

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