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Commentes ce mot de Romain Rolland : Il faut aimer la vérité plus que soi-même et les autres plus que la vérité ?

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« Définition des termes du sujet: Vérité La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Cette pensée se propose à nous selon deux jugements distincts.

Or, si le souvenir des leçons de morale et de quelques exemples célèbres nous conduit à admettre facilement le premier de ces deux jugements, le second toutefois nous paraît plus surprenant.

Nous sentons bien, pourtant, qu'il fait partie intégrante de la maxime proposée : il communique, même à la première affirmation, un sens qui ne nous apparaissait pas tout d'abord.

C'est l'idée même de vérité qui est en cause ou, si l'on veut, des différentes sortes de vérité par rapport à une attitude fondamentale (laquelle correspondrait assez bien au concept d'humanisme). Les oeuvres et la position de R.

Rolland traduisent constamment le souci d'une élévation de l'homme selon ses tendances idéales, c'est-à-dire grâce à des efforts dirigés vers le vrai, mais aussi vers le beau et le bien.

Qu'est-ce donc que la vérité qui est ici en cause ? Est-ce un absolu que nous puissions poser a priori et qui, dès lors, est capable de guider toutes nos actions ? — L'humanité a souvent fait la douloureuse expérience des désordres et des régressions à quoi nous sommes brutalement ramenés, lorsque nous croyons agir au nom d'une vérité trop rapidement admise, et en fonction de laquelle certains individus s'arrogent des droits sur d'autres.

Ainsi, il y a lieu d'examiner si la parole à commenter ne signifie pas, au fond, qu'il y a une vérité humaine, supérieure à toute autre, cette vérité humaine étant à base d'amour du prochain, de respect de la personne dans un effort de réalisation collective. Ce qui frappe, lorsqu'on lit les travaux des philosophes et savants du siècle dernier, c'est que le mot de vérité est rarement employé seul.

On lui adjoint le plus souvent une épithète qui nous informe du plan sur lequel il convient de rechercher la vérité annoncée.

Pendant la même période, on peut admettre que la notion de vérité scientifique semble avoir pris le pas sur toutes les autres formes de vérité.

Il s'agit alors, dit-on, d'une affirmation objective, laquelle traduit surtout un accroissement de notre puissance ou pouvoir d'action sur la nature.

A cette vérité, le savant sacrifie ses propres préférences : c'est parce qu'il est persuadé de son existence et de sa valeur qu'il ne doute pas des postulats scientifiques.

Il est confiant dans ses méthodes (qui ont fait leurs preuves), mais il est prêt à abandonner théories et résultats si quelqu'autre, dans le même esprit de dévouement à la science, a pu montrer l'insuffisance de ses travaux. Nous savons qu'une telle attitude a débordé alors le cadre des sciences traditionnelles, et que certains philosophes et moralistes lui ont demandé de fournir à leurs recherches un fondement et une orientation.

Cette attitude n'est pas discutable, autant qu'elle met en cause celui-là même qui a décidé d'y recourir.

Mais un autre problème surgit lorsqu'on prétend soumettre autrui, quoi qu'il en coûte, au régime, pourrait-on dire, de la vérité objective.

Il s'agit, alors, de préciser le sens de l'expression.. »

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