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Chacune de nos perceptions s'accompagne de la conscience que la réalité humaine est « dévoilante »,

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« Introduction : Le premier principe pour Descartes est « je pense donc je suis ».

Pourtant, avant même la pensée, le propre de la réalité humaine semble être la perception.

Percevoir, c'est ressentir, recevoir les choses qui nous entourent par les sens, avant même de les penser.

L'homme perçoit et l'homme pense, donc l'homme se pense-t-il en train de percevoir ? Chacune de nos perceptions s'accompagne-t-elle de la conscience que nous percevons ? Ou bien, le fait de percevoir nous donne-t-il conscience d'autre chose que de la perception elle-même ? Percevoir, est-ce avoir une conscience de la réalité humaine ? C'est la méthode de la phénoménologie, méthode entreprise par Husserl au début du XXème siècle, que de s'intéresser à la perception elle-même, et non pas à l'objet perçu.

Il s'agit pour le phénoménologue de s'intéresser aux « phénomènes », c'est-à-dire à la façon dont les choses apparaissent à la conscience.

Peut-on dire que chacune de nos perceptions s'accompagne de la conscience que la réalité humaine est « dévoilante » ? 1ère partie : Les perceptions sont une condition d'accès au dévoilement du monde. La perception que nous avons d'une chose ne coïncide pas nécessairement avec la chose elle-même.

(ex : le monde ne nous apparaît pas de la même façon qu'à une mouche, qui a une vision stéréoscopique). C'est grâce à nos perceptions, c'est-à-dire à nos sens (l'ouïe, la vue, l'odorat, le toucher…) que nous découvrons le monde, et que nous pouvons évoluer. Chaque nouvelle perception est une nouvelle connaissance de ce qui nous entoure : c'est une connaissance sensible, empirique (=issue de l'expérience). Par conséquent, c'est la perception, qui est notre réalité (donc réalité humaine), qui nous « dévoile » le monde, le révèle à nous. 2ème partie : Les perceptions ne s'accompagnent pas nécessairement de conscience. Le propre de la perception, c'est de s'oublier comme acte subjectif, c'est-à-dire que la perception naturelle est une vie absorbée par le monde.

Chaque instant de notre vie est perçu, nous n'avons pas conscience de tout ce que nous percevons.

(ex : il est préférable d'oublier qu'on est en train de lire un roman, pour pouvoir être plongé complètement dans l'histoire). La réalité humaine est la seule à laquelle on peut avoir accès (ex : on ne peut connaître la réalité d'une mouche), si bien qu'en l'absence de comparaison, on ne peut porter de jugement ou d'opinion sur la réalité humaine. 3ème partie : nos perceptions peuvent être dirigées par la conscience. La réalité humaine, ce n'est pas la réalité absolue mais ce que l'être humain perçoit : c'est le phénomène (la chose telle qu'elle nous apparaît). L'être humain perçoit car il a besoin de percevoir, il recherche la perception.

C'est une nécessité.

Le monde s'offre à lui. La perception s'impose à nous comme une évidence ; L'évidence est ce qui vient combler un manque, ce qui s'installe là où il y a un « vide ». L'art est une façon de percevoir : l'artiste reproduit sa propre perception du monde : il révèle le monde, donc il offre un dévoilement du monde.

Donc la réalité humaine est « dévoilante ». Pour Husserl, avant de percevoir, il faut que la conscience ait une « visée intentionnelle », c'est-à-dire qu'il faut viser quelque chose pour l'atteindre (ex : de même qu'il faut regarder un objet pour le voir).

Ce n'est qu'à ce prix alors que la perception peut s'accompagner d'une conscience que la réalité humaine est « dévoilante ». Chacune de nos perceptions s'accompagne de la conscience que la réalité humaine est "dévoilante", c'est-à-dire que par elle "il y a" de l'être, ou encore que l'homme est le moyen par lequel les choses se manifestent ; c'est notre présence au monde qui multiplie les relations.

C'est nous qui mettons en rapport cet arbre avec ce coin de ciel ; grâce à nous cette étoile, morte depuis des millénaires, ce quartier de lune et ce fleuve sombre se dévoilent dans l'unité d'un paysage ; c'est la vitesse de notre auto, de notre avion qui organise les grandes masses terrestres ; à chacun de nos actes le monde nous révèle un visage neuf.

Mais si nous savons que nous sommes les détecteurs de l'être, nous savons aussi que nous n'en sommes pas les producteurs.

Ce paysage, si nous nous en détournons, croupira sans témoins dans sa permanence obscure.

Du moins croupira-t-il : il n'y a personne d'assez fou pour croire qu'il va s'anéantir.

C'est nous qui nous anéantirons et la terre demeurera dans sa léthargie jusqu'à ce qu'une autre conscience vienne l'éveiller.

Ainsi à notre certitude intérieure d'être "dévoilants" s'adjoint celle d'être inessentiels par rapport à la chose dévoilée.

Un des principaux motifs de la création artistique est certainement le besoin de nous sentir essentiels par rapport au monde.

». »

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