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Chacune de nos perceptions s'accompagne de la conscience... Sartre

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Chacune de nos perceptions s'accompagne de la conscience que la réalité humaine est « dévoilante », c'est-à-dire que par elle « il y a » de l'être, ou encore que l'homme est le moyen par lequel les choses se manifestent ; c'est notre présence au monde qui multiplie les relations, c'est nous qui mettons en rapport cet arbre avec ce coin de ciel ; grâce à nous, cette étoile, morte depuis des millénaires, ce quartier de lune et ce fleuve sombre se dévoilent dans l'unité d'un paysage ; c'est la vitesse de notre auto, de notre avion qui organise les grandes masses terrestres ; à chacun de nos actes le monde nous révèle un regard neuf. Mais si nous savons que nous sommes les détecteurs de l'être, nous savons aussi que nous n'en sommes pas les producteurs. Ce paysage, si nous nous en détournons, croupira sans témoins dans sa permanence obscure. Du moins croupira-t-il : il n'y a personne d'assez fou pour croire qu'il va s'anéantir. C'est nous qui nous anéantirons et la terre demeurera dans sa léthargie jusqu'à ce qu'une autre conscience vienne l'éveiller. Ainsi, à notre certitude intérieure d'être « dévoilants » s'adjoint celle d'être inessentiels par rapport à la chose dévoilée. Un des principaux motifs de la création artistique est certainement le besoin de nous sentir essentiels par rapport au monde. SARTRE

Le texte est composé de trois parties bien distinctes. Une première où Sartre, montre que c’est par la conscience que l’homme met les choses en relation pour leur donner un sens supérieur. Puis dans un second temps, il pose les limites de cette activité « dévoilante » en indiquant qu’elle n’est pas une nécessité,et que sans les hommes le monde existera toujours, seulement dans une certaine léthargie, dont l’homme veillait à l’en sortir. Et, enfin, une troisième partie qui pose la nécessité de l’art pour l’homme, dans la mesure ou l’activité artistique est le propre fruit de la conscience humaine et par conséquent ne pourra survivre sans les hommes.

 

« Chacune de nos perceptions s'accompagne de la conscience que la réalité humaine est « dévoilante », c'est-à-dire que par elle « il y a » de l'être, ou encore que l'homme est le moyen par lequel les choses se manifestent ; c'est notre présence au monde qui multiplie les relations, c'est nous qui mettons en rapport cet arbre avec ce coin de ciel ; grâce à nous, cette étoile, morte depuis des millénaires, ce quartier de lune et ce fleuve sombre se dévoilent dans l'unité d'un paysage ; c'est la vitesse de notre auto, de notre avion qui organise les grandes masses terrestres ; à chacun de nos actes le monde nous révèle un regard neuf.

Mais si nous savons que nous sommes les détecteurs de l'être, nous savons aussi que nous n'en sommes pas les producteurs.

Ce paysage, si nous nous en détournons, croupira sans témoins dans sa permanence obscure.

Du moins croupirat-il : il n'y a personne d'assez fou pour croire qu'il va s'anéantir.

C'est nous qui nous anéantirons et la terre demeurera dans sa léthargie jusqu'à ce qu'une autre conscience vienne l'éveiller.

Ainsi, à notre certitude intérieure d'être « dévoilants » s'adjoint celle d'être inessentiels par rapport à la chose dévoilée.

Un des principaux motifs de la création artistique est certainement le besoin de nous sentir essentiels par rapport au monde.

SARTRE « Chacune de nos perceptions s'accompagne de la conscience que la réalité humaine est "dévoilante", c'est-à-dire que par elle " il y a " de l'être, ou encore que l'homme est le moyen par lequel les choses se manifestent; c'est notre présence au monde qui multiplie les relations, c'est nous qui mettons en rapport cet arbre avec ce coin de ciel; grâce à nous cette étoile, morte depuis des millénaires, ce quartier de lune et ce fleuve sombre se dévoilent dans l'unité d'un paysage; c'est la vitesse de notre auto, de notre avion qui organise les grandes masses terrestres; à chacun de nos actes le monde nous révèle un visage neuf.

Mais si nous savons que nous sommes les détecteurs de l'être, nous savons aussi que nous n'en sommes pas les producteurs.

Ce paysage, si nous nous en détournons, croupira sans témoins dans sa permanence obscure.

Du moins croupira-t-il : il n'y a personne d'assez fou pour croire qu'il va s'anéantir.

C'est nous qui nous anéantirons et la terre demeurera dans sa léthargie jusqu'à ce qu'une autre conscience vienne l'éveiller.

Ainsi à notre certitude intérieure d'être "dévoilants" s'adjoint celle d'être inessentiels par rapport à la chose dévoilée.

Un des principaux motifs de la création artistique est certainement le besoin de nous sentir essentiels par rapport au monde.

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