Aide en Philo

A quoi reconnaît-on l'humanité en chaque homme ?

Extrait du document

« Termes du sujet: HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. Introduction • À quels signes et par quelles médiations identifie-t-on - que ce soit par le jugement, l'affectivité ou telle autre fonction spirituelle - un ensemble universel considéré dans son unité, le genre humain, et ce chez tout individu quel qu'il soit? Par quelles manifestations, par quels marques ou indices repère-t-on ce genre humain en tout individu? Tel est le sens de l'intitulé de sujet. • Voici un énoncé énigmatique : chaque individu appartenant à l'espèce animale la plus évoluée de la Terre signifie l'universalité de l'homme et de la condition humaine.

Or, comment articuler ici l'individuel et l'universel? Comment opérer le passage de l'un à l'autre? Si nous sentons immédiatement que l'homme du paléolithique (première période de l'ère quaternaire, où apparurent les premières civilisations humaines) nous signifie, sans nul doute, son humanité, comment juger à partir d'un critère sûr? Est-il d'ailleurs légitime d'opérer, en chaque individu, cette liaison? N'est-elle pas contingente, voire illégitime ou repoussée hors du champ réflexif? D'où le problème essentiel inhérent à la problématique: faut-il voir en l'homme une réalité purement individuelle ou bien le représentant d'une espèce universelle, ce qui impliquerait une condition humaine universelle? D'où l'enjeu de l'intitulé, qui nous renvoie au sens même de notre humaine condition. A.

Signes objectifs de l'humanité de l'homme: de la sépulture à l'art. Ne faut-il pas, ici, tenter d'aller graduellement de ce qui est manifeste, du point de vue quasi empirique à ce qui témoigne beaucoup plus énigmatiquement de la transcendance humaine, en son universalité? Or, le premier signe nous permettant de dire que cet homme particulier manifeste la généralité ou l'universalité de l'espèce humaine, n'est-ce pas la sépulture? Je reconnais l'humanité en chaque homme parce que chaque individu, quel qu'il soit, enterre ses morts : l'homme n'est-il pas le seul animal qui mette en terre ses morts, par respect de ce cadavre irréductible à de la « viande », et ce même si les artistes contemporains (cf.

le peintre Bacon) assimilent, en leurs tableaux, l'homme à une bête de boucherie? À toutes les époques, dans toutes les civilisations, la présence de la sépulture permet d'identifier, en chacun, l'universalité d'un genre spirituel unitaire.

En rendant les honneurs funéraires, je témoigne de mon universalité et de mon humaine condition. Mais je puis reconnaître aussi, d'un point de vue objectif, l'humanité en chaque homme à travers la présence d'outils. Homo faber: tout homme - chaque homme individuel - donne à voir une essence humaine universelle, et ce à travers un outillage, à travers un savoir-faire technique exprimant un genre universel. • Enfin, pour s'en tenir à des critères ou manifestations de l'ordre objectif, nous reconnaissons l'espèce humaine universelle présente en chacun à travers l'ordre esthétique: l'homme n'est-il pas cet animal qui pare son corps et le décore, témoignant universellement de sa volonté d'introduire des valeurs esthétiques au sein du naturel? Le passage de la nature à la culture s'opère ici par la médiation esthétique.

À l'époque la plus reculée de la préhistoire, le sujet humain individuel s'efforça de tracer des formes sur les parois des grottes et de les colorer, donnant ainsi à voir l'universalité du genre humain. Transition Toutefois, ne nous faut-il pas aller de l'objectif à l'expressif? Je puis reconnaître l'humanité à des critères « empiriques ». Ne puis-je aller au-delà de l'empirique? B.

Les signes expressifs de l'humanité : le langage. Chaque individu donne à voir l'espèce humaine universelle parce qu'il parle et échange des mots.

Quand je suis devant un individu particulier, je l'écoute et, à travers cette écoute, je saisis une espèce.

Alors que l'animal livre des informations (ainsi en est-il de l'abeille), l'homme opère un échange codé de signes et ces derniers signifient une adhésion entre partenaires (adhésion qui est parfois ou même souvent masquée par la violence, mais qui n'en signifie pas moins l'humaine condition car elle est le fond de la réalité humaine).

L'homme donne ainsi à voir immédiatement une intersubjectivité, un dialogue et une essence humaine universelle s'il parle, ne se dirige-t-il pas vers l'humanité en général, qu'il symbolise et exprime? Je ne suis pas une particularité ni une individualité simple, et ce parce que je parle.

L'échange linguistique est ce par quoi je reconnais l'humanité en chaque homme, car le langage dit d'emblée l'universel.

Il donne à voir une communauté sociale qui s'identifie immédiatement. Ainsi l'homme et sa subjectivité, loin de représenter une présence simplement individuelle et isolée, expriment une figure spirituelle, un ensemble (implicite) embrassant hommes et peuples.

«Je » ou « Tu » font apparaître l'humanité: le genre humain considéré dans son unité.

J'identifie immédiatement ce genre humain en chaque homme discourant avec moi. Transition Toutefois, ne nous faut-il pas aller à un décryptage de plus en plus immédiat et transparent de l'humanité présente en chaque homme? C'est le signe expressif de cette humanité qui semble ici nous convenir et nous éclairer.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles