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A quelles conditions peut-on parler d'une connaissance technique ?

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« Remarques préliminaires : l l l La formulation du sujet : « à quelles conditions[1] ? » suppose qu'on peut effectivement parler d'une connaissance technique, et que ce qui reste à déterminer, ce n'est pas si c'est le cas, mais sous quelles conditions ou en quel sens on peut en parler. Que signifie « pouvoir parler » ? Deux solutions possibles : 1. on suppose que les connaissances techniques sont pratiques, sont des savoir-faire, et on se demande dans quelle mesure on peut non seulement faire, mais aussi parler de ce que l'on fait, ou de ce que d'autres font : 2. on se demande à quelles conditions on peut appeler quelque chose « connaissance technique ». C'est le deuxième sens qui sera le plus problématique, et donc le plus intéressant, mais son traitement peut appeler la prise en compte du premier sens. Problématisation : Comment peut-on regrouper sous une même expression les termes « connaissance » et « technique » ? La connaissance semble en effet être du domaine théorique, du domaine de l'abstraction, tandis que la technique semble, quant à elle, relever du domaine pratique, du « faire » et non du « savoir ».

On se demandera comment, dans le « savoir-faire », l'idée d'une maîtrise théorique de l'activité peut s'ajouter et se joindre à la maîtrise d'une pratique, qui ne semble pouvoir s'acquérir que par l'exercice. Proposition de plan : 1.

La connaissance technique comme savoir-faire. Aristote, Éthique à Nicomaque, VI, , 1141b14 sq. « La prudence n'est pas non plus seulement connaissance des choses universelles ; au contraire, elle doit aussi avoir connaissance des choses particulières, puisqu'elle est exécutive, et que l'action met en jeu ces choses-là.

C'est précisément pourquoi certains ignorants sont mieux doués pour l'action que d'autres qui savent, et c'est notamment le cas des gens d'expérience.

» l l Aristote, dans ce bref extrait, pose un double problème : • Aristote affirme que l'action nécessite une connaissance (qui semble être plus étendue que celle requise pour la théorie, puisqu'il faut connaître non seulement les choses universelles, mais aussi les choses particulières) ; • il affirme en même temps que les ignorants (qu'on définit généralement comme ceux qui ne savent pas), s'ils sont des gens d'expérience, c'est-à-dire s'ils ont une maîtrise technique peuvent être plus doués que ceux qui savent. S'agit-il donc ou non d'une connaissance ? l Attention au fait qu'Aristote a pris soin, peu avant notre texte, de différencier les deux savoirfaire que sont la technique et la prudence.

La technique, en effet, suppose une production, alors que la prudence a, quant à elle, affaire à l'action.

L'argument présenté ici reste cependant valable dans le cas de la technique. l On pourrait également faire référence au texte de Ian Hacking --- plus parlant mais moins classique ---, dans Concevoir et expérimenter, dans lequel Hacking explique que les techniciens qui fabriquaient des microscopes étaient capables de faire de très bons microscopes (et de voir avec) avant qu'on ne connaisse la théorie qui permettait d'expliquer le fonctionnement de ces microscopes. 2.

Mais lorsque que je sais faire, peut-on vraiment dire que je sais ? Le savoir-faire est-il une connaissance ?. »

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