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A quelle vérité la raison nous mène-t-elle ?

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L'idée de vérité est étroitement lié à l'idée de raison. Et c'est parce que notre pensée est capable de raison que nous pouvons accéder à la connaissance. Cependant, n'y a t-i pas diverses sortes de vérités ? En effet, l'hypothèse d'un physicien ou d'un chimiste, soumise au verdict de l'expérience ne semble pas être du même ordre que la déduction mathématique. Nous allons d'abord examiner en quoi consistent la thèse rationaliste et la thèse empiriste et en quoi elles s'opposent. Cette réflexion nous permettra alors, dans une seconde partie, de considérer le lien qu'il existe entre connaissance, erreur et vérité. Nous verrons enfin que la seule vérité rationnelle est la vérité formelle.

« L'idée de vérité est étroitement lié à l'idée de raison.

Et c'est parce que notre pensée est capable de raison que nous pouvons accéder à la connaissance. Cependant, n'y a t-i pas diverses sortes de vérités ? En effet, l'hypothèse d'un physicien ou d'un chimiste, soumise au verdict de l'expérience ne semble pas être du même ordre que la déduction mathématique. Nous allons d'abord examiner en quoi consistent la thèse rationaliste et la thèse empiriste et en quoi elles s'opposent.

Cette réflexion nous permettra alors, dans une seconde partie, de considérer le lien qu'il existe entre connaissance, erreur et vérité.

Nous verrons enfin que la seule vérité rationnelle est la vérité formelle. Dans la connaissance, nous tentons de construire une explication objective du monde, une explication qui soit acceptable par tous, qui ne soit pas liée à des facteurs subjectifs propres à chaque individu.

On peut donc s'attendre à ce que la raison joue un grand rôle dans la recherche de la vérité, puisque la vérité est bien la fin ultime de ce que nous appelons « connaissance ».

On peut définir la vérité de la manière suivante : la vérité, c'est la correspondance, l'adéquation entre l'esprit et la réalité.

Mais si nous faisons consister la vérité en un rapport adéquat, il reste à savoir ce qui est à l'origine de ce rapport, ce qui nous permet d'atteindre la vérité : est-ce l'esprit qui connaît le monde « par avance », ou la réalité en tant qu'elle fait impression sur nous au travers des sensations que nous avons ? Deux positions s'affrontent dur ce point : le rationalisme et l'empirisme. La thèse rationaliste consiste à dire que c'est la raison qui conduit à la connaissance vraie, dans la mesure où elle nous donne accès à la vraie réalité.

Ainsi, selon Platon, si je veux savoir ce qu'est un chien et que je m'en tiens à ce que m'apprennent mes sens, je ne serai pas très avancé : quel est le chien réel ? Rex, Sultan, ou encore un autre ? Plus encore, quel est le Sultan réel ? Sultan le jeune chiot, Sultan le chien adulte, ou Sultan le vieux chien paralysé ? Nos sens ne nous donnent accès, selon Platon, qu'à des choses singulières et diverses dans le temps : la vraie connaissance devra donc chercher ailleurs, dans le concept de chien ou, comme le dirait Platon dans l'Idée de chien.

Or, seule la raison peut nous livrer cette Idée.

Pour Platon, la connaissance, la vérité n'est donc accessible qu'à la raison.

On retrouvera le rationalisme dans la science du 17ème siècle : Galilée dira que ‘le livre de la nature est écrit en langage mathématique », autrement dit, que la structure du monde est mathématique, est qu'elle n'est donc accessible comme telle qu'à la raison. Toutefois, le rationalisme repose sur l'idée que nous possédons un certain nombre d'idées et de vérités de manière innée : ainsi, pour Platon, nous pouvons accéder aux Idées parce que nous nous souvenons de les avoir connues dans une vie antérieure ; de même pour Descartes, les idées innées ont été placées dans notre esprit par Dieu.

Or, il n'est pas du tout évident que quoi que ce soit dans notre esprit soit inné : c'est ce que remettent en cause les empiristes.

La thèse empiriste consiste à dire que toutes nos idées et donc toute notre connaissance provient de nos sensations : notre esprit est donc une « table rase », comme une surface de cire vierge sur laquelle vienne s'imprimer des sensations, et toutes nos idées ne sont que des copies de ces impressions sensibles.

Partant de là, le philosophe empiriste David Hume (1711-1776) a cherché à montrer que les lois que nous formulons n'ont aucun caractère d'absolue vérité ou d'absolue nécessité.

Nous pensons ainsi que le soleil se lève tous les matins, que cela est nécessaire et se produit selon des lois elles-mêmes nécessaires, les lois de la mécanique céleste.

Or, affirme Hume, rien ne nous permet de démontrer avec une absolue certitude qu'il en sera toujours ainsi.

Ce n'est pas parce que, jusqu'à ce jour, nous avons toujours vu le soleil se lever chaque matin qu'il se lèvera demain matin : rien ne nous permet de l'affirmer.

Selon Hume, les lois de la physique ne sont donc absolument pas nécessaire : elles ne reposent que sur l'habitude que nous avons de voir les phénomènes se dérouler de telle et telle manière. Pour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoir des perceptions vives, et en second lieu les idées qui en sont les copies affaiblies (Traité de la nature humaine).

Au point de départ de sa philosophie, nous rencontrons donc, non seulement des données élémentaires, mais encore des données qui ne se distinguent que par la manière dont nous en faisons l'expérience.

Il n'y a pas d'extériorité, celle des choses dont nous instruisent les sens, ni d'intériorité, celle de l'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'y a que l'expérience et ses critères, la vivacité ou la faiblesse du senti. Toute la pensée relève alors des relations entre ces données et de la manière dont nous les éprouvons.

C'est dire qu'il n'y a aucune relation, si ce n'est celles que l'esprit établit.

Ainsi, l'idée de causalité, qui signifie qu'il y a une connexion nécessaire entre deux choses, la cause et l'effet, n'est pas perçue dans les choses mêmes, mais vient de ce que l'esprit prend l'habitude de les lier (Enquête sur l'entendement humain).

C'est une simple tendance de l'esprit, une association spontanée entre ses idées, qui nous fait croire à une causalité que nous n'observons jamais. Avec Hume, c'est donc toute la connaissance qui est relativisée, et le caractère absolu de la vérité également.. »

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