La Puissance CHINOISE - HGGSP

« I) Des ambitions maritimes et spatiales héritées du XXème siècle A) L’Affirmation politique des ambitions maritimes chinoises Sous Mao Zedong, entre 1949 et 1976, une ambition maritime émerge avec pour volonté de construire une marine puissante dans un contexte de Guerre froide (19471991) et de Guerre de Corée (1950-1953).

Dès 1947, apparaît la « ligne des neuf traits » qui matérialise les revendications chinoises sur 90% de la mer de Chine méridionale, zone riche en ressources et enjeux géopolitiques.

Ainsi la Chine d’accapare les îles Paracels dès 1974 et les îles Spratleys à partir des années 1980. L'arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping à partir de 1978 marque un tournant décisif. En 1986, la stratégie de défense côtière est abandonnée au profit d'une défense navale au large.

L'amiral Liu Huaqing se charge de développer et moderniser la flotte. B) La conquête spatiale au cœur de l’émancipation géopolitique chinoise Le programme spatial chinois naît en 1956.

Mao Zedong inscrit la conquête spatiale parmi les objectifs du « Grand Bond en avant », politique économique mise en œuvre entre 1958 et 1960 visant à rattraper le retard de la Chine.

En 1970, le lancement du premier satellite chinois, Dong Fang Hong (« l'Orient est rouge »), permet à la Chine d'entrer dans le cercle restreint des puissances spatiales.

La propagande chinoise, développant le culte de la personnalité autour de Mao, multiplie les références patriotiques au satellite à travers chants et affiches.

Avec l'arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1978, la volonté de performance et d'être parmi les grandes puissances spatiales se concrétise.

En 1985, les premiers lanceurs chinois sont commercialisés sur le marché international, marquant l'entrée de la Chine dans la compétition commerciale spatiale.

Dans les années 1990, la création de l'Agence spatiale nationale de la Chine (CNSA) consolide cette ambition et fait de la Chine l'une des cinq premières puissances spatiales. En 1999, le premier vaisseau spatial sans équipage, Shenzou 1, est envoyé dans l'espace pour le cinquantième anniversaire de la proclamation de la République populaire de Chine.

En 2003, avec Shenzou 5 et le taïkonaute Yang Liwei, la Chine devient la troisième nation à envoyer un homme dans l'espace, consolidant son statut de puissance spatiale émergente et concrétisant son projet de programme spatial habité. II) Les nouveaux objectifs de la deuxième puissance mondiale à l’aube du XXIème siècle A) Les conquêtes maritimes : vecteurs de puissance Le projet des Nouvelles Routes de la Soie, lancé par Xi Jinping en 2013 dans le cadre du « rêve chinois », parcourt les océans à destination de l'Europe et aujourd'hui de l'Afrique.

Ce projet devrait faciliter les exportations chinoises, sécuriser l'approvisionnement énergétique et renforcer l'influence diplomatique du pays notamment avec le Sud Global et l'Afrique dans le cadre de ce qui constitue la « Chinafrique ». La Chine établit ainsi une hégémonie sur le commerce maritime.

Sept des dix premiers ports conteneurisés du monde sont chinois.

La flotte chinoise représente 18% du trafic de conteneurs mondial, et la firme transnationale Cosco est devenue le troisième armateur mondial. Mais ces vastes projets nécessitent une forte marine.

En 2015, une grande réforme visant à construire une armée « de classe mondiale » pour 2049 est lancée par Xi Jinping.

La Marine de l'Armée populaire de Libération (MAPL) se dote ainsi du plus grand nombre de vaisseaux au monde, avec 370 navires en 2022, six SNLE et six SNA en 2023.

La Chine est ainsi la deuxième marine du monde derrière les ÉtatsUnis.

La stratégie du « collier de perles » dans l'océan Indien, initiée en 2003, vise à sécuriser les routes d'approvisionnement via l'installation par la marine de guerre chinoise de points d'appui le long de sa principale voie d'approvisionnement maritime vers le Moyen-Orient, pour protéger les intérêts commerciaux du pays puisque 90% du pétrole et 70% des marchandises de la.... »