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Y a-t-il une vérité dans l'art ?

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« Définition des termes du sujet La question « y a-t-il » porte sur l'existence ou la non existence d'un objet.

L'objet est ici « une vérité », à laquelle on attribue un lieu précis, « l'art ».

Il ne s'agit donc pas ici de rechercher « la » vérité, mais « une » vérité, c'est-àdire une forme de vérité, ou un fragment de vérité, dans l'art, le « dans » invitant à considérer l'art comme un contenant, comme un ensemble de productions et de concepts qui forment le lieu dans lequel rechercher « une » vérité dans le cadre de ce sujet. On entend en général par vérité un discours ou une pensée adéquats à la réalité des choses.

« La » vérité comme absolu serait alors une connaissance parfaitement adéquate à la réalité – « une » vérité, en un sens plus limité, serait un fragment de discours ou de connaissance conformes au réel. L'art désigne tous les types de création procédant de la recherche du beau ou d'une expression particulière de la réalité, ainsi que les moyens pratiques mis en oeuvre pour opérer cette création.

Il y a diverses manières de définir l'essence et le but de l'art ; ici, c'est la définition de l'art en rapport avec la vérité, ou du moins avec une certaine part de la vérité, qui est en jeu.

Ce la pose plusieurs questions : comment doit-on penser le rapport de l'art avec la réalité : est-il une forme d'expression du réel, ou au contraire, une forme de disqualification du réel au profit de l'imaginaire, de la fiction, de la création sans rapport avec le monde (à ce propos, une création sans rapport avec le monde est-elle simplement possible, ou proclamer que l'on se consacre à un tel type de création est-il simplement illusoire ?) ? La recherche esthétique participe-t-elle d'une recherche de vérité ? Y'a-t-il, par conséquent, une vérité à trouver dans les oeuvres d'art comme dans la pratique artistique elle-même ? Proposition de plan I. L'art et l'imitation Une des définitions traditionnelles de l'art en philosophie consiste à considérer l'art comme une pratique essentiellement imitative, dont le modèle est le réel.

Il y aurait alors une vérité de l'art en ce que celui-ci reproduit le réel.

Le plaisir procuré par l'art viendrait du fait que l'on y reconnaît une part de la vérité. Aristote La tendance à l'imitation est instinctive chez l'homme et dès l'enfance.

Sur ce point il se distingue de tous les autres êtres, par son aptitude très développée à l'imitation.

C'est par l'imitation qu'il acquiert ses premières connaissances, c'est par elle que tous éprouvent du plaisir.

La preuve en est visiblement fournie par les faits : des objets réels que nous ne pouvons pas regarder sans éprouver du déplaisir, nous en contemplons avec plaisir l'image la plus fidèle ; c'est le cas des bêtes sauvages les plus repoussantes et des cadavres.

La cause en est que l'acquisition d'une connaissance ravit non seulement le philosophe, mais tous les humains même s'ils ne goûtent pas longtemps cette satisfaction.

Ils ont du plaisir à regarder ces images, dont la vue d'abord les instruit et les fait raisonner sur chacune.

S'il arrive qu'ils n'aient pas encore vu l'objet représenté, ce n'est pas l'imitation qui produit le plaisir, mais la parfaite exécution, ou la couleur ou une autre cause du même ordre Comme la tendance à l'imitation nous est naturelle, ainsi que le goût de l'harmonie et du rythme (...), à l'origine les hommes les plus aptes par leur nature à ces exercices ont donné peu à peu naissance à la poésie par leurs improvisations. Transition : La définition de l'art par son rôle imitatif, si elle peut fonder l'idée de l'existence d'une vérité dans l'art, semble assez limitée, car elle simplifie à un unique élément le processus de création artistique, qui apparaît comme plus complexe que cela.

Il faudrait donc rechercher maintenant quelle peut être la part de vérité contenue par l'art si on le comprend comme étant davantage qu'un processus d'imitation. II.

L'art, révélateur du réel On peut notamment définir l'art comme un processus d'expression du réel qui ne se limite pas à son imitation.

Cela suppose un rapport particulier de l'artiste au réel – par exemple, dans la position bergsonienne, un rapport au réel débarrassé des conditions utilitaires habituelles de la perception.

L'art permet alors de donner une expression du réel débarrassée des filtres que notre rapport quotidien au monde lui impose.

L'art donne accès à une vérité autre que la vérité telle que nous la percevons habituellement. Ce rôle révélateur de l'art se retrouve dans l'idée hégélienne de l'art comme éveil de l'âme. Bergson Qu'il soit peinture, sculpture, poésie ou musique, l'art n'a d'autre objet que d'écarter les symboles pratiquement utiles, les généralités conventionnellement et socialement acceptées, enfin tout ce qui nous masque la réalité, pour nous mettre face à face avec la réalité même.

C'est d'un malentendu sur ce point qu'est né le débat entre le réalisme et l'idéalisme dans l'art.

L'art n'est sûrement qu'une vision plus directe de la réalité.

Mais cette pureté de perception implique une rupture avec la convention utile, un désintéressement inné du sens ou de la conscience, enfin une certaine immatérialité de vue, qui est ce qu'on a toujours appelé de l'idéalisme.

De sorte qu'on pourrait. »

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