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L'art : vérité ou illusion ?

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 L'artiste révèle la vérité des choses au-delà de nos rapports ordinaires. Aussi, les artistes et les génies en particulier ont toujours exprimé des choses que personne encore n'avaient vu, ils ouvrent des territoires de l'imaginaire et de l'art encore vierge. Marcel Proust dans A la recherche du temps perdu écrit : « Par l'art seulement noue pouvons sortir de nous, savoir ce que vois un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune. ».

 

  • 1) L'art ne dévoile pas la vérité. 
  • 2) L'art n'est  qu'imitation. 
  • 3) L'art dévoile une vérité. 

 

« L'art : vérité ou illusion ? On comprend ici que l'art peut dévoiler une certaine vérité, sa vérité mais qui n'est en fait qu'une illusion, la vérité se trouvant ailleurs, dans un domaine différent.

Ce qui est sous-entendu ici, ce sont les conceptions platoniciennes de l'art, qui voient en ce dernier que le pâle reflet, éloigné de trois degrés de la vérité.

Le premier degré étant le domaine des idées, le second celui du monde sensible, et enfin le dernier niveau, celui de l'art, qui n'est que le reflet du monde sensible, par nature trompeur.

Mais n'y a-t-il un autre point de vue possible, l'oeuvre d'art n'est-elle pas au contraire un moyen de révéler une vérité inattendue, de dégager une nouvelle vérité des apparences ? 1) L'art ne dévoile pas la vérité. Selon la conception platonicienne, l'art n'est tolérable, à défaut d'être exclu de la cité idéale, que comme instrument d'une éduction dont la philosophie détermine le contenu et le projet.

Selon A.

Badiou dans Petit Manuel d'inesthétique à propos de Platon : « La thèse est que l'art est incapable de vérité ou que toute vérité lui extérieure (…) Il en résulte que l'art doit être ou condamné ou traité de façon instrumentale.

L'art, étroitement surveillé, peut être ce qui accorde à une vérité prescrite du dehors la force transitoire du semblant, ou du charme.

L'art acceptable doit être sous la surveillance philosophique des vérités (…)» Chez Platon, la connaissance de la vérité est toute intelligible.

Il y a pourtant une exception qui se trouve dans l'épreuve du beau, qui immanent au sensible, révèle la présence de l'intelligible .Le savoir, du côté de l'âme est une certaine activité de l'âme, qui procède non de la raison mais de l'impulsion de l'amour.

Ainsi Socrate, notamment dans le Phèdre pense le délire ou mania, en particulier le délire amoureux qui s'enflamme à la vue de la beauté et réveille l'âme de sa torpeur pour lui rendre le souvenir de l'Idée, parce qu'elle est de toutes les idées la plus resplendissantes.

Le Beau est la seule Idée qui éveille à l'intelligible.

Sans flatter les sens, le plus lointain, assimilable à l'intelligible devient le plus prochain.

Comment comprendre cette esthétique presque contradictoire ? La véritable expérience esthétique entraîne l'homme au-delà des objets immédiats car rien de sensible, d'immédiat ne peut satisfaire ce besoin de connaître les choses.

L'art que critique Platon plaît en abolissant toute distance, il séduit, il enchaîne au lieu de libérer.

L'art ne peut que tenter d'atteindre la beauté, tentative souvent raté.

Il n'est au fond qu'une imitation de la beauté. 2) L'art n'est qu'imitation. Dans le livre X de la République, l'art est nettement défini par Platon comme « imitation » : la poésie comme la musique reflètent les actes et les passions des hommes, mais ce qu'imite le poète, ce n'est point l'aspect noble de l'individu ; la poésie dramatique a commerce avec l'élément inférieur de l'âme (passions, émotions, etc.), elle s'adresse au « lion », à cette partie de l'âme que le sage s'efforce de dompter.

Nous dirions volontiers que ce que Platon reproche à la tragédie, c'est d'être d'essence dionysiaque.

Or un État qui doit être régi par des lois sages ne peut certes pas tolérer en son sein ce qui fortifie la partie inférieure de l'âme et ruine, de la sorte, l'élément raisonnable : le poète imitateur introduit un mauvais gouvernement dans l'âme de chaque individu en flattant ce qu'il y a en elle de plus déraisonnable.

Aussi, la seule considération de la parfaite imitation de la réalité ne peut engendre à elle seule un art digne de ce nom. 2) L'art imitatif selon Aristote. Pour Aristote aussi, l'art sera avant tout imitation ; mais, loin de condamner cette identité, il en fait au contraire un instrument de défense de l'art, car l'imitation est un phénomène spécifiquement humain qui occupe une place déterminante dans notre vie intellectuelle : l'imitation, c'est ce qui inaugure l'ère culturelle de l'humanité ; dès lors, l'imitation poétique a pour objet la vie même et le destin de l'homme.

La tragédie est saisie du sens de l'universelle nécessité qui pèse sur l'humanité, et le héros tragique est en même temps porteur, messager et témoin de ce sens. Lorsque Platon condamne la tragédie, c'est au nom de l'effet désastreux qu'elle produit sur le spectateur : le public éprouve une certaine sympathie pour le héros qui sous ses yeux se lamente et se frappe la poitrine ; mais que fonde sur nous un malheur domestique, nous mettons notre point d'honneur à rester calmes et courageux car « la conduite que nous applaudissions tout à l'heure ne convient qu'aux femmes » (République., 605 e).

Aussi, du point de vue d'Aristote, l'imitation est un instrument fondamental de la création artistique.. »

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