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La vérité est-elle toujours préférable à l'illusion ?

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« INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : L'illusion est communément rapprochée de l'erreur.

Un homme est abusé par une illusion quand par exemple il voit un bâton brisé dans l'eau et croit qu'il l'est effectivement.

En ce sens l'illusion se rapproche de la tromperie et est synonyme d'obstacle à la vérité.

Une des conséquences possibles de l'illusion est le scepticisme.

En effet si l'illusion habite ce monde alors est-il encore possible d'avoir des certitudes ? Le doute est-il réellement exclu de ces certitudes ? La philosophie, comme recherche de la vérité, ne peut passer outre l'obstacle que constitue l'illusion.

Un raccourci trompeur nous inciterait à identifier illusion et fausseté ou encore illusion et erreur.

Or si l'illusion peut bien induire en erreur, elle n'est pas par elle-même une erreur.

Le fait de voir le bâton brisé est réel, par contre juger qu'il l'est est une erreur.

Une deuxième difficulté est à souligner elle concerne les domaines respectifs de la vérité et de l'illusion, ils ne s'entrecoupent pas nécessairement.

L'illusion religieuse par exemple ne laisse pas de place à l'infirmation ou la confirmation, une croyance n'ayant pas par nature à être vraie ou fausse.

Le domaine de l'illusion dépasse celui de la vérité.

D'autre part la vérité est discursive dans la mesure où elle porte sur des jugements.

L'illusion quant à elle porte soit sur des objets des sens, des croyances ou encore des idéologies.

Les objets même de la vérité et de l'illusion sont de nature différente.

Pour répondre à ces différents problèmes nous allons procéder en trois étapes.

La première tend à examiner l'hypothèse suivant laquelle il faut préférer la vérité et se prémunir contre l'illusion dans la mesure où cette dernière est un obstacle à la recherche de la vérité.

La deuxième partie limite la portée de la première hypothèse en soulignant le caractère non exclusif des choix de la vérité et de l'illusion.

Enfin nous nous demanderons si l'illusion peut servir la cause de la vérité et si oui comment. Première partie : L'illusion, un obstacle à la vérité. 1.1 La philosophie a pour tâche de combattre l'illusion.

L'exemple de la maïeutique socratique. Dans le dialogue platonicien intitulé le Ménon, les différents stades de l'accouchement de l'esprit sont décrits. Socrate via le dialogue va permettre à un esclave de résoudre un problème mathématique.

Tout d'abord l'interlocuteur de Socrate croit savoir, il est alors dans l'illusion.

Puis il prend conscience de son erreur.

Enfin avec l'aide de Socrate il arrive à trouver la réponse au problème.

Le chemin vers la connaissance semble alors bien partir de l'illusion, ou faux savoir, pour aller jusqu'à la vérité, détention d'un vrai savoir. 1.2 L'illusion de la perception peut induire en erreur. L'exemple du bâton brisé est analysé et discuté par Descartes dans les Sixièmes réponses aux objections adressées aux Méditations.

A cette occasion il souligne que l'erreur ne provient pas des sens mais du jugement.

« Quand donc on dit qu'un bâton paraît rompu dans l'eau, à cause de la réfraction, c'est de même que si l'on disait qu'il nous parait d'une telle façon qu'un enfant jugerait de là qu'il est rompu et qui fait aussi que, selon les préjugés auxquels nous sommes accoutumés dès notre enfance, nous jugeons la même chose.

Mais je ne puis demeurer d'accord de ce que l'on ajoute ensuite, à savoir que cette erreur n'est point corrigée par l'entendement, mais par le sens de l'attouchement ; car bien que ce sens nous fasse juger qu'un bâton est droit, outre cela il est besoin que nous ayons quelque raison, qui nous enseigne que nous devons en cette rencontre, nous fier plutôt au jugement, que nous faisons ensuite de l'attouchement, qu'à celui où semble nous porter le sens de la vue : laquelle raison ne peut être attribuée au sens, mais au seul entendement.

» 1.3 La confusion due à l'illusion entre le subjectif et l'objectif. Une des expressions de l'illusion réside dans la confusion entre ce qui est subjectif et ce qui est objectif, autrement dit entre ce qui concerne le sujet et ce qui concerne l'objet.

Spinoza dans l'Appendice du livre I de l'Ethique dénonce le finalisme qui a pour origine cette confusion.

En effet l'homme tend à rechercher les fins qui régissent ce monde.

Il est alors victime de l'anthropocentrisme qui fait que l'homme comprend les choses autour de lui en partant de lui-même ; comme nous agissons toujours en vue d'une fin il doit en être de même pour la nature. Transition : La conception, qui tend à faire de l'illusion un obstacle à la vérité, est périlleuse dans la mesure où elle l'identifie à l'erreur.

Si l'erreur peut bien être corrigée, le bâton n'est pas brisé, néanmoins l'illusion persiste, le bâton paraît effectivement brisé. Deuxième partie : Le caractère non exclusif des choix de l'illusion et de la vérité. 2.1 La vérité dans l'art.. »

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