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Y a-t-il une unité de la conscience ?

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« PROBLEMATIQUE DE L'ELEVE: Le terme de conscience vient du latin cum scientia qui signifie « accompagné de savoir.

Parler de conscience c'est donc désigner cette faculté qui fait que l'on peut agir, faire, ressentir en sachant ce que nous faisons ou ressentons.

Parler de la conscience, c'est aussi spontanément considérer qu'elle a une unité. On ne parle pas de consciences multiples pour un individu mais de différents états de conscience.

Il semble donc y avoir une unité de la conscience et cette unité renvoie alors à l'unité de la personne.

Pourtant, comment faut-il réconcilier le caractère indiscutablement unifié de notre expérience subjective avec ce que nous apprend la neuroanatomie fonctionnelle du cerveau, à savoir que ce dernier semble être organisé de manière modulaire ? Quels sont les processus d'émergence et d'intégration qui permettent à notre cerveau de construire l'image illusoire d'une réalité unifiée.

comment le cerveau réalise l'intégration entre les informations véhiculées par différentes modalités sensorielles, ou entre différents aspects d'un même stimulus.

Par exemple, on sait que la couleur et la forme des objets que nous percevons sont traités par différentes régions de notre système visuel.

Or quand nous percevons un objet, nous ne percevons pas sa couleur et sa forme comme des expériences distinctes.

Les différentes propriétés de l'objet sont, au contraire, perçues comme unifiées, comme se rapportant précisément à un seul et même objet.

Ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Kant lorsqu'il dit que le « je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations.

L'unité de la conscience serait ainsi l'unité du « je pense » qui serait de l'ordre d'une permanence.

Pourtant, vous pouvez remarquer ici que kant nous dit bien que le « je pense DOIT pouvoir accompagner toutes mes représentations.

Souligner ce devoir c'est aussi souligner qu'il se pourrait bien parfois que ce « je pense » ne les accompagne pas.

En d'autres termes, Si toutes nos expériences apparaissent comme nécessairement unifiées, en va-t-il de même concernant la capacité de représentations données à influencer le comportement ? Autrement dit, l'unité phénoménale implique-t-elle nécessairement l'unité cognitive ? On peut alors peut-être distinguer la question de l'unité de la personne de celle de l'unité de la conscience. [S'il n'y avait pas d'unité de la conscience, je n'aurais pas le sentiment d'être un sujet pensant.

Les états de conscience peuvent varier d'instant en instant, ils sont toujours unifiés sous l'enseigne d'un même moi.] La conscience est synthétique La conscience réunit mes différentes perceptions, expériences et connaissances en les rapportant à l'unité d'un sujet, d'un moi.

Par-delà la multiplicité de ses affections, la conscience est ce qui se présente comme quelque chose d'unique.

Le vécu peut se présenter sous des formes multiples, les réactions devant des situations diverses, voire identiques, peuvent être différentes, mais en dépit de ces différences, il s'agit de mon expériences, de mon vécu.

La multiplicité ne prend sens que sur fond d'unité de la conscience.

Ainsi Descartes, dans la « Deuxième Méditation » reconnaît qu'il existe des facultés diverses et multiples : l'entendement, la volonté, l'imagination, la sensibilité.

Mais ces facultés sont toutes déduites à partir de l'unité du cogito.

La conscience s'apparaît donc à elle-même comme fondamentalement unique & identique.

Elle joue comme pouvoir unificateur.

C'est cette unité de la conscience qui assure l'accès à la personne.

Kant écrit : « Posséder le JE dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre.

Par là, il est une personne ; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, cad un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses, comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise.

» (« Anthropologie du point de vue pragmatique »).

Par exemple, ma conscience n'est pas prise dans l'instant présent, mais elle relie mon passé à mon présent et anticipe l'avenir.

C'est ainsi que malgré le temps qui passe, j'ai l'impression d'être une seule et même personne. La conscience unifie La conscience unifie aussi les perceptions et les connaissances.

Elle rassemble et organise tout ce que je ressens et tout ce que j'apprends. Kant affirme que pour qu'il y ait conscience de soi, deux choses sont requises: le déroulement successif de la diversité (le flux des phénomènes intérieurs ou états de conscience) et la compréhension de ce déroulement, acte qu'il nomme synthèse de l'appréhension.

Autrement dit, sans le "je pense" qui accompagne toutes mes représentations, serait représenté en moi quelque chose qui ne pourrait pas du tout être pensé, ce qui revient à dire ou que la représentation serait impossible, ou que du. »

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