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Y a-t-il une « conscience collective » ?

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« Discussion: L'idée d'une conscience collective suppose qu'un mécanisme de compréhension et d'approche des problèmes puisse exister à l'échelle d'une communauté : cette conscience collective peut-elle exister dans des sociétés valorisant l'individu et son autonomie ? Le « culte de l'individu » peut-il traduire une valeur commune, véritablement collective ? N'y a-t-il pas une contradiction intrinsèque dans cette image d'un élan d'ensemble au sein d'un monde qui prône la primauté de chacun ? Suggestion de plan : Première partie : la conscience collective selon Durkheim La conscience collective est une notion utilisée par E.

Durkheim, qui désigne l'ensemble des valeurs communes au sein d'un groupe social. Cette conscience collective pèse plus ou moins lourd sur les individus selon le type de société.

On est confronté au problème de l'affaiblissement de la conscience collective face au développement de l'individualisme.

"L'individu tient d'autant moins à soi qu'il ne tient qu'à soi." Etudes sur le suicide. Au sujet de la conscience des individus, Durkheim suppose l'existence d'une conscience purement individuelle, personnelle (prenant une place déterminante dans les sociétés modernes) et d'une conscience collective (déterminante dans les sociétés traditionnelles). Durkheim utilise le droit comme indicateur de l'importance respective de la conscience collective et de l'individualisme.

Si le droit est plutôt répressif, la sanction est une punition (prison, amende, déportation) qui est une vengeance face à une atteinte aux valeurs communes. Deuxième partie : qu'est-ce qui est collectif ? « La société » : la notion est-elle une sorte d'entité qui existe bel et bien ? dont on peut parler à part, indépendamment des individus ? La « société » est-ce que cela existe vraiment ? Si je tombe en panne sur l'autoroute, ce n'est pas la « société » qui vient me porter secours, ce sont des hommes, des personnes.

Pas « la société ».

Si j'enfreins une règle du code de la route, ce n'est pas « la société » qui me verbalise, mais une personne, un gendarme chargé de veiller au respect du code.

De la même manière, un parlement est composé d'un ensemble de personnes, comme une association, une institution et un Etat.

Nous pourrions dire qu'en un sens, seule la personne est réelle, le reste, les concepts totalisants d'État, de société, de culture, ne sont que des entités abstraites.

La vie et la responsabilité de l'existence tiennent seulement dans l'individu, dans son être de chair, l'être humain.

De quel droit sommes-nous donc autorisé à considérer la société comme une entité réelle ? Il faudrait pour cela que la conscience collective soit plus que la somme des consciences individuelles.

Et c'est là que se situe la difficulté. Troisième partie : L'expression de la conscience collective Le problème est de savoir en quoi une société se distingue formellement d'une simple multitude d'individus.

Ce qui fait la différence, c'est la volonté de faire société et c'est la conscience que chacun a d'avoir cette même volonté.

Le fondement de la société est donc trouvé dans un cogitamus, dans une conscience collective qui s'exprime au pluriel en disant "nous".

Quelque chose impose de parler de "représentations collectives" et pas seulement de "représentations individuelles".

Le phénomène social doit être saisi comme un phénomène intellectuel ou mental.

Le social est irréductible à une simple réunion des intentions individuelles.

L'émergence d'un langage commun (ou d'une quelconque institution sociale) fournit l'idée d'une assemblée soudée elle-même par une convention.

Il y a alors un sujet pluriel collectif ("nous décidons d'adopter telle règle") qui s'adresse au sujet pluriel distributif ("chacun de nous est désormais soumis à cette règle"). Conclusion : Si les individus ne pouvaient prononcer des phrases telles que "j'ai conscience d'être un être humain" et que cette phrase ne fasse pas sens en dehors de toute explication pour l'autre être humain qui l'entend, l'existence serait proprement invivable.

Il faut donc que la certitude du partage de certaines logiques communes soude ainsi le corps social et convainque chacun qu'il est pièce d'une totalité.

Le terme de "conscience" est peut-être critiquable en ce qu'il renvoie à la morale, mais l'idée qu'on peut lui substituer et qui est celle d'une "représentation" collective prouve que le ciment, le lien du corps social passe par la conviction qu'une intelligence commune des phénomènes préside à la force du groupe.. »

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