Aide en Philo

Y a-t-il du positif dans la guerre ?

Extrait du document

« Analyse du sujet : l Ce sujet est au premier abord surprenant : on considère généralement la guerre uniquement comme un mal. l Mais, en prêtant plus attention au sujet, on s'aperçoit que celui-ci n'entend pas nier directement que la guerre puisse être un mal.

Il ne s'agit pas de se demander si la guerre est positive, mais s'il y a « du » positif dans la guerre, c'est-à-dire certains éléments positifs, cela n'impliquant pas que la guerre soit, en elle-même positive, et encore moins qu'elle soit souhaitable.

Un tel questionnement, s'il n'est pas appelé par le sujet, n'en est cependant pas exclu : il n'est pas interdit (du moins en théorie), d'arriver à l'idée selon laquelle la guerre est intrinsèquement quelque chose de positif, de bon et de souhaitable. l Qu'est-ce que la guerre ? On ne parle pas seulement de guerre au sens de soldats sur un champ de bataille, mais aussi de « guerre psychologique », de « guerre froide » (l'intérêt de la guerre froide est qu'il s'agit d'une guerre dans laquelle on ne se bat pas, même si le combat n'est pas exclu à un moment ou à un autre, mais on sortira alors de la guerre froide), etc.

Les guerres sont par ailleurs très variées : de l'épée aux armes nucléaire, les moyens de combat peuvent varier. Problématisation : Les hommes sont naturellement enclins à se battre.

Pourtant, tout le monde semble reconnaître que la guerre est une mauvaise chose.

Quels avantages les hommes peuvent-ils alors en tirer ? N'est-il pas paradoxal de dire qu'il pourrait y avoir du positif dans la guerre ? Mais alors, si tout le monde doit nécessairement reconnaître que la guerre est mauvaise, pourquoi encore faire des guerres ? Ne peut-on pas trouver du positif dans la guerre ? Proposition de plan : 1. L'état de guerre semble naturel à l'homme non civilisé, on dit d'ailleurs souvent que la guerre est « inhumaine » a) À l'état de nature, les hommes sont en état de guerre permanente. Texte : Hobbes, Léviathan, chapitre 13, traduction Tricaud. « De cette égalité des aptitudes découle une égalité dans l'espoir d'atteindre nos fins.

C'est pourquoi, si deux hommes désirent la même chose alors qu'il n'est pas possible qu'ils en jouissent tous les deux, ils deviennent ennemis : et dans leur poursuite de cette fin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfois seulement leur agrément), chacun s'efforce de détruire ou de dominer l'autre. (...) Du fait de cette défiance de l'un à l'égard de l'autre, il n'existe pour nul homme aucun moyen de se garantir qui soit aussi raisonnable que le fait de prendre les devants, autrement dit, de se rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne de tous les hommes pour lesquels cela est possible, jusqu'à ce qu'il n'aperçoive plus d'autre puissance assez forte pour le mettre en danger. Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun.

Car la GUERRE ne consiste pas seulement dans la bataille et dans les combats effectifs ; mais dans un espace de temps où la volonté de s'affronter en des batailles est suffisamment avéré : on doit par conséquent tenir compte, relativement à la nature de la guerre, de la notion de durée, comme on en tient compte, relativement à la nature du temps qu'il fait.

De même en effet que la nature du mauvais temps ne réside pas dans une ou deux averses, mais dans une tendance qui va dans ce sens, pendant un grand nombre de jours consécutifs, de même la nature de la guerre ne consiste pas dans un combat effectif, mais dans une disposition avérée, allant dans ce sens, aussi longtemps qu'il n'y a pas d'assurance contraire.

Tout autre temps se nomme la paix. C'est pourquoi toutes les conséquences d'un temps de guerre où chacun est l'ennemi de chacun, se retrouvent aussi en un temps où les hommes vivent sans autre sécurité que celle dont les munissent leur propre force et leur propre ingéniosité.

Dans un tel état, il n'y a pas de place pour une activité industrieuse, parce que le fruit n'en est pas assuré : et conséquemment il ne s'y trouve ni agriculture, ni navigation, ni usage des richesses qui peuvent être importées par la mer ; pas de constructions commodes ; pas d'appareils capables de mouvoir et d'enlever les choses qui pour ce faire exigent beaucoup de force ; pas de connaissances de la face de la terre ; pas de lettres ; pas de société ; et ce qui est le pire de tout, la crainte et le risque continuels d'une mort violente ; la vie de l'homme est alors solitaire, besogneuse, pénible, quasi animale, et brève.

» b) Les hommes ne trouvant pas d'avantage à cet état, il leur est préférable de le quitter. Texte : Spinoza, Traité théologico-politique, chapitre 16, traduction Charles Appuhn.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles