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Un scientifique peut-il être adepte à une religion ?

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« Être adepte à une religion c'est partagée un point de vue sur le monde qui engage à un mode de vie.

C'est faire de ses croyances et de sa foi une ligne directrice de son activité.

Autrement dit, c'est avoir une vie basée sur un ensemble de croyances qui forme un dogme auquel il faut se conformer et respecter.

Le scientifique s'oppose à cette image de l'homme religieux.

Sa vision du monde ne repose pas sur la croyance, mais sur la raison.

Il interroge le monde qui l'entoure selon une méthode, il ne satisfait pas d'une explication révélée.

Cette méthode impose une remise en cause permanente de ses résultats, ce que ne peut supporter la religion.

Le problème qui se pose est celui du rapport entre science et religion, ou plutôt de la possibilité d'une cohabitation entre le fait religieux et la rigueur scientifique. I-Science et religion: une indépendance nécessaire A travers quelques exemples de l'histoire des sciences nous allons voir en quoi la science doit avoir une certaine indépendance face à la religion. - Le cas tragique de Giordano Bruno est révélateur de l'opposition de deux conceptions du monde.

Bruno soutenait l'idée d'un monde où le soleil et non la terre se trouvait au centre du système astronomique.

De plus il imaginait l'existence d'une infinité de système identique au notre.

Ces affirmations étaient inacceptables pour l'Eglise car elles contredisaient le dogme: l'homme n'est plus au centre de la création, mais est reléguée à sa périphérie.

La nécessité d'une recherche scientifique, le besoin de vérité au-delà de la croyance dogmatique, est ici confrontée à la rigidité de la religion qui a comme principe l'étude de la Révélation du livre, c'est-à-dire que toutes les vérités religieuses doivent dépendre d'une vérité révélée.

L'horizon des découvertes est limité à ce que disent les textes sacrés, aller au-delà s'est sortir de sa religion, c'est, dans ce cas, se mettre en danger.

Les vérités du monde sont présents dans les textes sacrés, chercher ailleurs est une hérésie.

L'attitude scientifique est ici incompatible avec l'appartenance à une religion, car cette appartenance engage à une vision du monde qui ne peut être remis en cause sous peine d'exclusion de son église.

L'appartenance à une religion délimite un cadre de pensée trop rigide pour la science, cadre qu'elle déborde sans cesse.

Dès ses débuts, la science moderne s'affranchit des dogmes, va au-delà pour rechercher la vérité. L'exemple de Giordano Bruno est cependant pré-scientifique, dans le sens où ce qu'il avance dépend non d'une méthode expérimentale, c'est-à-dire basée sur des faits, mais repose sur une métaphysique personnelle.

C'est Galilée, qui grâce à ses observations à la lunette astronomique, pourra étayer ses faits.

Il est alors lui-même mis en danger de mort: préférant conserver sa vie, il adjure ses thèses. - Prenons un deuxième exemple significatif: l'évolutionnisme et la découverte de l'homme préhistorique.

En découvrant les premiers ossements humains, et non humain, la science intègre à l'idée de l'homme la notion de temps: on avait déjà admis avec Buffon l'existence possible d'espèces disparues, il faut admettre encore que l'homme à un histoire, qu'il n'a pas été crée tel que nous le voyons, qu'il a évolué.

Ces théories vont à l'encontre de la conception de l'homme selon les religions révélées.

L'existence d'un fossile humain est incompatible avec l'idée d'un peuplement nouveau après le déluge.

Mais la science va encore plus loin puisqu'elle fait de l'homme le résultat d'une lutte pour la survie qui l' a vu s'adapter à son environnement (Darwin: L'origine des espèces).

L'idée d'une origine des espèces fruit d'une évolution ne peut se comprendre dans le cadre d'un créationnisme religieux.

Des fondamentalistes religieux s'opposent toujours à cette idée se basant sur les textes sacrés et l'idée d'une création en « une fois » de l'homme.

Là encore le travail dépasse et interroge l'espace conceptuel définie par la religion. La théorie darwinienne de l'évolution n'est pas une théorie scientifique au sens stricte: elle est plutôt un modèle explicatif, un paradigme large qui intègre et ordonne des découvertes.

Elle ne peut se prouver directement.

C'est sur cette fragilité théorique que joue les opposants créationnistes.

C'est donc sur la méthode qu'il faut interroger la science face à la religion. II-Question de méthode - Une théorie scientifique se doit, pour être considérée comme vraie, de répondre à plusieurs critères.

Elle doit d'abord être le résultat d'une démonstration, c'est-à-dire être le terme d'un processus de rationalisation des faits. Mais plus encore ce résultat doit pouvoir être identique par tout ceux qui effectuent les mêmes opérations.

C'est en cela qu'elle est universelle car nous y avons tous accès par la raison.

Contrairement à l'expérience religieuse qui est avant tout personnelle et n'engage que soi (la méditation, la prière, l'expérience extatique...). Une vérité scientifique doit donc être vérifiable, mais plus encore, comme le montre Popper (La logique de la découverte scientifique), elle doit être falsifiable, c'est-à-dire qu'elle peut être soumis à tout moment à une expérience qui le rejetterait.

Voyons un exemple: si j'affirme « tous les cygnes sont blancs », cette affirmation reste vraie tant que je ne voit pas un cygne différent; Mais dès l'apparition d'un cygne noir, ma théorie est écartée, rendue fausse, falsifiée par ce nouvel élément. Pour mieux le comprendre, prenons un exemple.

Au XVII° siècle, un maître puisatier de Florence constate qu'il est impossible de faire monter l'eau du puits au moyen d'une pompe aspirante à une hauteur supérieure à 10,33 m audessus de la surface de l'eau.

Galilée, instruit par Torricelli de cette observation, pose l'hypothèse que cette hauteur d'eau est inversement proportionnelle à la densité de ce liquide qu'est l'eau.

Torricelli se propose de vérifier cette hypothèse par l'expérience suivante : on retournera dans un cristallisoir un long tube contenant du mercure (qui a la particularité d'être beaucoup plus dense que l'eau) et on mesurera à quelle hauteur se stabilise ce liquide. Par un calcul simple, à partir de l'hypothèse de Galilée et connaissant la densité respective de l'eau et du mercure,. »

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