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Un contemporain présente les livres comme de : « curieux parallélépipèdes de papier imprimé qui, pourtant, sont capables de nous donner les plus grandes joies, les émotions les plus fortes, ou aussi bien, de susciter notre colère ou notre mépris, notre h

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Plan adopté dans le devoir I. Le rapport à l'objet a) La bibliophilie b) Le beau livre c) L'objet sacralisé II. Le message a) Émotion dans la narration b) L'émotion vient de l'investissement affectif c) Réaction par rapport au contenu III. Le style a) Émotion esthétique b) Le matériau-mot c) Nouveau rapport à l'objet Devoir rédigé Avant d'être ouverts et d'être lus, avant d'être jugés sur leur contenu ou leur style, les livres sont d'abord des objets. A tel point qu'un contemporain les présente comme de « curieux parallélépipèdes de papier imprimé qui, pourtant, sont capables de nous donner les plus grandes joies, les émotions les plus fortes, ou, aussi bien, de susciter notre colère ou notre mépris, notre haine même ». Et il est vrai que c'est un curieux paradoxe que de constater combien, d'objets aussi simples, peuvent naître des réactions aussi fortes, qu'elles soient positives ou négatives. Mais ce paradoxe tient-il à l'objet lui-même, au contenant, ou à ce qu'il véhicule, qu'il s'agisse d'un message ou d'une forme ? Ce sont ces trois hypothèses que nous examinerons successivement.

« Un contemporain présente les livres comme de : « curieux parallélépipèdes de papier imprimé qui, pourtant, sont capables de nous donner les plus grandes joies, les émotions les plus fortes, ou aussi bien, de susciter notre colère ou notre mépris, notre haine même ».

Retrouvez-vous votre expérience de lecteur dans ces réactions ? En évitant toute énumération, vous appuierez votre réflexion sur des arguments et des exemples précis. Plan adopté dans le devoir I.

Le rapport à l'objet a) La bibliophilie b) Le beau livre c) L'objet sacralisé II.

Le message a) Émotion dans la narration b) L'émotion vient de l'investissement affectif c) Réaction par rapport au contenu III.

Le style a) Émotion esthétique b) Le matériau-mot c) Nouveau rapport à l'objet Devoir rédigé Avant d'être ouverts et d'être lus, avant d'être jugés sur leur contenu ou leur style, les livres sont d'abord des objets.

A tel point qu'un contemporain les présente comme de « curieux parallélépipèdes de papier imprimé qui, pourtant, sont capables de nous donner les plus grandes joies, les émotions les plus fortes, ou, aussi bien, de susciter notre colère ou notre mépris, notre haine même ».

Et il est vrai que c'est un curieux paradoxe que de constater combien, d'objets aussi simples, peuvent naître des réactions aussi fortes, qu'elles soient positives ou négatives.

Mais ce paradoxe tient-il à l'objet lui-même, au contenant, ou à ce qu'il véhicule, qu'il s'agisse d'un message ou d'une forme ? Ce sont ces trois hypothèses que nous examinerons successivement. *** Le premier rapport entretenu avec un livre est tactile : nous entrons dans une librairie ou dans une bibliothèque, nous choisissons un livre, nous le prenons, nous le touchons, éventuellement, nous le feuilletons.

Et c'est à ce stade, devant ce « curieux parallélépipède de papier imprimé », qu'il est aisé de distinguer celui qui aime les livres, le bibliophile, de celui qui y cherche quelque chose.

Le premier appréciera le papier, la reliure, la finesse des caractères, quand le second ne fera son choix qu'en fonction de l'auteur, du titre ou du contenu.

Très vite, le bibliophile préférera alors des livres plus rares, et évitera les éditions courantes, et a fortiori de poche.

Plusieurs critères sont ici déterminants : l'âge du livre, bien sûr – quel bibliophile, collectionneur de livres, ne rêve pas de posséder un manuscrit illustré d'enluminures peintes, ou une Bible de Gutenberg, premier livre imprimé ? Mais l'âge n'est pas le seul critère : telle édition originale d'une pièce de Racine est plus facile à trouver, donc moins rare, qu'Une Saison en enfer de Rimbaud.

Et la rareté d'un livre est encore accrue par quelques signes supplémentaires, une dédicace de l'auteur, un envoi.

Telle édition, courante, d'un recueil de Char ou d'Aragon change brutalement de valeur pour peu que le premier l'ait envoyée au second ! Bien sûr, ce sont là loisirs de collectionneurs, fortunés qui plus est.

Tout le monde n'a pas de quoi acheter une édition originale, et tout le monde n'en voit pas nécessairement l'intérêt.

Le plaisir ne sera alors pas dans le fait de posséder un livre si rare qu'on ose à peine l'ouvrir, mais dans celui, plus accessible, d'avoir un « beau livre ». Certains éditeurs refont aujourd'hui des livres « à l'ancienne », avec des reliures de cuir, dorées à l'or fin : car le beau livre est d'abord perçu comme le livre à la belle reliure, celui que l'on met à la place d'honneur dans la bibliothèque.

L'émotion qu'il suscite chez son propriétaire est d'ordre décoratif.

La seconde catégorie de « beaux livres » concerne les ouvrages illustrés, et surtout les livres d'art.

Volumineux travaux érudits, ou catalogues de reproductions se côtoient alors indifféremment.

A l'émotion décorative – le livre « fait bien » dans le salon – s'ajoute celle de la contemplation des reproductions.

Et cette catégorie rejoint alors certains des joyaux de bibliophilie, les éditions d'artistes, ouvrages illustrés par des peintres, amis des écrivains, et le plus souvent des poètes : Picasso, Matisse, Miré et bien d'autres, se sont prêtés à ce jeu.

Ici, c'est véritablement la possession d'une oeuvre d'art, picturale, qui est en jeu. Mais si le plaisir du livre est de l'ordre que nous avons décrit jusqu'ici, c'est qu'il concerne l'objet, qui prend alors plus de valeur que son contenu.

Certes, on ne peut nier les émotions d'ordre littéraire ou esthétique ; mais en donnant au livre un tel statut, on opère une sorte de sacralisation de l'objet.

Car il y a un réel plaisir – et donc une réelle émotion – à sentir un livre nouvellement acheté, à le toucher.

Pour certains, « casser » la tranche du livre relève du sacrilège, pour ne rien dire des iconoclastes qui écrivent sur leurs livres.

Ou, à l'inverse, on griffonnera son livre, mais on ne le prêtera pas, comme si ces graffitis de notre main lui donnaient une inestimable valeur.... »

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