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Travailler moins est-ce mieux vivre ?

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« Définition des termes du sujet Travailler, c'est exercer une certaine activité dans le but de produire quelque chose et/ou de gagner de l'argent pour vivre, de « gagner sa vie ».

Cette alternative laisse entendre qu'il y a deux manières de concevoir le travail : ou bien on le considère comme une réalisation (d'une chose, ou même de soi), ou bien on l'envisage comme une activité à laquelle la société nous contraint, mais à laquelle nous sommes soumis.

Les débats actuels sur la diminution du temps de travail penchent nettement pour la seconde alternative, et défendent l'idée d'un travail diminué dans le but d'une vie meilleure, avec plus de temps libre et une plus grande part accordée à la vie privée. Pourtant il faut savoir ce que l'on appelle « mieux vivre » : est-ce vivre avec plus de temps pour soi, ou plus de moyens financiers qui permettraient de vivre dans un confort matériel plus grand, ou bien est-ce réaliser plus de choses, se réaliser plus pleinement, et dans ce cas le travail et la vie meilleure seraient associés. Il faut envisager ces différentes positions, dans le but de répondre à la question en prenant en compte les différents aspects possibles du travail. Proposition de plan I.

Le travail comme contrainte et diminution de la prise de l'individu sur lui-même Cette première partie devrait analyser le sens le plus courant que l'on donne au mot « travail » : celui d'activité contrainte rémunérée, exercée dans un but de subsistance, et qui peut, sous certaines formes, se comprendre comme une exploitation aliénante de l'homme par l'homme.

Dans ce cas, travailler moins, c'est se libérer de ce système et avoir davantage de temps pour soi, pour se désaliéner, pour cultiver une vie personnelle hors des systèmes économiques. Marx, Travail salarié et capital « La force de travail est donc une marchandise que son possesseur, le salarié, vend au capital.

Pourquoi la vend-il ? Pour vivre. Mais la manifestation de la force de travail, le travail, est l'activité vitale propre à l'ouvrier, sa façon à lui de manifester sa vie.

Et c'est cette activité vitale qu'il vend à un tiers pour s'assurer les moyens de subsistance nécessaires.

Son activité vitale n'est donc pour lui qu'un moyen de pouvoir exister.

Il travaille pour vivre.

Pour lui-même le travail n'est pas une partie de sa vie, il est plutôt un sacrifice de sa vie.

C'est une marchandise qu'il a adjugée à un tiers.

C'est pourquoi le produit de son activité n'est pas non plus le but de son activité.

Ce qu'il produit pour lui-même, ce n'est pas la soie qu'il tisse, ce n'est pas l'or qu'il extrait du puits, ce n'est pas le palais qu'il bâtit. Ce qu'il produit pour lui-même, c'est le salaire, et la soie, l'or, le palais se réduisent pour lui à une quantité déterminée de moyens de subsistance, peut-être à un tricot de laine, à de la monnaie de billon et à un abri dans une cave.

Et l'ouvrier qui, douze heures durant, tisse, file, perce, tourne, bâtit, manie la pelle, taille la pierre, la transporte, etc., regarde-t-il ces douzes heures de tissage, de filage, de perçage, de travail au tour ou de maçonnerie, de maniement de la pelle ou de taille de la pierre comme`une manifestation de sa vie, comme sa vie ? Bien au contraire, la vie commence pour lui où cesse cette activité, à table, à l'auberge, au lit.

Par contre, les douzes heures de travail n'ont nullement pour lui le sens de tisser, de filer, de percer, etc., mais celui de gagner ce qui lui permet d'aller à table, à l'auberge, au lit.

Si le ver à soie tissait pour subvenir à son existence de chenille, il serait un salarié achevé.

» Autre référence possible : Nietzsche, Aurore, Troisième partie II.

Le travail comme réalisation (d'une oeuvre/de soi) Cette seconde partie voudrait prendre un point de vue très différent sur le travail que celui de la première partie : le travail serait considéré comme un moyen pour l'homme de réaliser des choses, et/ou, par l'intermédiaire de cette réalisation, de se réaliser lui-même en affirmant objectivement son existence.

Dans ce cas, travailler moins reviendrait à se priver des conditions nécessaires à une pleine réalisation de notre être. (Mais on entrevoit rapidement une limite à cette position : cette limité réside dans le fait qu'elle ne prend pas en compte l'inévitable réalité collective et sociale, qui correspond souvent à une dimension économique, du travail.). »

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