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Travailler est-ce perdre son temps ?

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« Introduction « Le lundi au soleil...

» il nous arrive bien souvent de maudire le temps que nous passons à travailler au lieu de « profiter de la vie ».

Sans parler du sentiment d'écoeurement qui nous envahit lorsqu'un travail long et pénible se solde par un échec.

Travailler, est-ce perdre son temps ? Si la question semble un peu provocante, elle révèle pourtant la place ambivalente du travail dans la culture humaine, entre mal nécessaire et expression de notre dignité. I.

Une perte de temps Si l'on s'en tient à une perception spontanée et commune, le travail apparaît intuitivement comme un temps sacrifié. Le délai Le temps du travail est d'abord celui du délai avant la satisfaction : nous ne sommes pas dans un monde magique où un mot suffirait pour réaliser nos souhaits.

D'où le premier fantasme associé au rêve d'un gain fabuleux à un jeu de loterie: « J'arrête de travailler! » Contraints de travailler, nous faisons l'épreuve de l'attente. En vue d'autre chose Ce temps est d'autant plus pénible qu'il est éprouvé comme un temps qui ne vaut pas pour lui-même mais pour autre chose: il n'est pas toujours facile d'avoir une représentation suffisamment forte du but pour compenser le caractère fastidieux du travail, comme le sait tout musicien qui fait ses gammes. Et pour quelqu'un d'autre C'est enfin souvent un temps qui nous échappe : nous travaillons en général « pour quelqu'un d'autre »: le temps du travail, pour le serveur de restaurant, est un temps dont profitent les clients.

Temps perdu pour nous et utilisé ou gagné par d'autres, le temps du travail est donc un temps sacrifié. II.

Qui perd gagne Ne s'agit-il pas cependant d'une vue à court terme? Le temps du travail n'a-t-il pas une valeur pour lui-même? Perdre du temps, gagner sa vie Le temps de travail peut tout d'abord être quantifié et mis en rapport avec un gain financier, si bien que l'on ne perd pas son temps mais on le convertit en argent, donc en possibilité de jouissance ou de gain de temps.

Le temps de travail peut être plus ou moins lucratif et l'est d'autant plus que l'on peut faire valoir qu'il est perdu pour du loisir ou du repos (heures supplémentaires, travail de nuit, du dimanche). La médiation nécessaire Hegel a ensuite bien montré que le travail est le temps de la maîtrise de la nature, le temps qui me révèle ma qualité d'être conscient et intelligent. Le serviteur devient finalement plus libre que son maître qui dépend de lui pour la satisfaction de ses désirs. Une activité humaine On peut enfin mettre en valeur la dimension proprement humaine du travail, à la fois pour le développement de capacités spécifiques, voire de talents artistiques, et pour le lien social : travailler, c'est non seulement préparer une satisfaction meilleure, se comprendre comme maître du temps, mais aussi participer au lien social. III.

Travail et loisir Le développement de la « société des loisirs » a toutefois fait apparaître une nouvelle dimension du problème, renforçant une dimension présente dans la société antique. Le statut social du travail La réponse à la question dépend en effet beaucoup du statut du travail dans la perception de la vie réussie; dans bien des sociétés souvent favorisées par le climat, le travail est essentiellement perçu comme un mal nécessaire et une activité accessoire; dans la Grèce antique, il était réservé aux esclaves ou aux citoyens de seconde zone, et la question de la perte de temps ne se posait guère.

C'est avant tout le développement de la société moderne qui a introduit cette problématique. Le problème du temps de travail Le travail est en effet pris dans une logique dans laquelle « le temps c'est de l'argent ».

Bien des activités vivent le travail sur l'horizon d'une course contre le temps; l'angoisse du temps perdu est aussi une inquiétude de l'argent perdu. Travail et « RTT » En France, la notion de temps de travail est en pleine mutation, notamment avec le débat sur les 35 heures et. »

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