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« J'aime perdre mon temps » dit-on parfois. À votre avis, le temps passé à flâner, rêver, se promener, méditer, converser, etc. est-il du temps perdu ?

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Voici un sujet qui a l'air d'inviter les candidats à faire un éloge de la paresse, à moins qu'il ne soit la survivance du romantisme du XIXe siècle, suivant lequel il était de bon ton de se consacrer à la rêverie, à la méditation, ainsi que l'illustrent maints poètes et en particulier ceux de Lamartine, ou aux charmes de la conversation comme cela apparaît dans les romans de Stendhal ou de Gérard de Nerval.

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est-il du temps perdu ? Donnez librement votre opinion en vous appuyant sur votre expérience personnelle. Commentaires Voici un sujet qui a l’air d’inviter les candidats à faire un éloge de la paresse, à moins qu’il ne soit la survivance du romantisme du XIXe siècle, suivant lequel il était de bon ton de se consacrer à la rêverie, à la méditation, ainsi que l’illustrent maints poètes et en particulier ceux de Lamartine, ou aux charmes de la conversation comme cela apparaît dans les romans de Stendhal ou de Gérard de Nerval. Si l’on peut constater ce charmant anachronisme en débutant, pour faire valoir sa culture, on ne saurait pousser trop loin l’apologie d’un dandysme qu’on laissera à l’époque de Baudelaire, où il pouvait être érigé en art de vivre dans les milieux aisés.

Car c’est à la société d’aujourd’hui qu’il faut appliquer cette prise de position par rapport à laquelle les candidats sont invités à se situer.

Quelle position adopter ? Comme la plupart du temps avec un sujet de ce genre, on ne peut être totalement pour ou totalement contre une opinion qui se présente comme un paradoxe (même si celui-ci n’est pas très révolutionnaire). On cherchera donc à donner une interprétation compréhensive et mesurée de la formule soumise au jugement. • À première vue, perdre son temps est considéré comme mal faire dans un monde où tout est organisé autour du labeur et où la formule valorisée serait plutôt « le temps, c’est de l’argent ».

En somme, perdre son temps, c’est ne pas l’utiliser, ne rien faire.

Dans cette perspective, flâner, rêver, se promener, méditer, converser, c’est le néant.

Ce n’est rien.

Vu du point de vue de la société, cela peut évidemment apparaître comme une absence de contribution au projet collectif et être une non-valeur. • Si l’on réfléchit bien, toutefois, les moments de retour sur soi évoqués par la formule sont absolument nécessaires au maintien de l’équilibre individuel.

Chaque homme a besoin de se situer sans cesse par rapport au monde qui l’entoure et il ne peut le faire qu’en s’abstrayant des contraintes de l’action, qui imposent au contraire l’oubli de soi.

On peut dire qu’un individu sera d’autant plus utile à la société qu’il sera plus en accord avec lui-même. Il est donc dans l’ordre des choses qu’aux moments de tension requis par l’activité succèdent des moments de calme, pendant lesquels peut s’exercer la réflexion qui permet à chacun de régler ses propres problèmes.

On doit revendiquer cette possibilité comme la condition de pouvoir remplir un devoir envers soi-même.

Et l’on voit bien que souscrire à cette affirmation n’est nullement adhérer à une défense de la paresse, pas plus que ce n’est ressusciter l’esthétisme sous-jacent à une conception romantique de la vie.. »

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