SUJET : PARLER EST-CE LE CONTRAIRE D’AGIR ?

« SUJET : PARLER EST-CE LE CONTRAIRE D’AGIR ? Difficultés du sujet : mettre en relation la parole et l’action soit comme identité, soit dans un rapport de réciprocité ; définir de manières diverses le fait d’agir, qui n’est pas nécessairement limité à un aspect manuel ; éviter de concevoir l’action comme l’effet simple de la parole. Problématique possible : il est généralement considéré que théorie et pratique s’opposent, de même que les discours servent à certains pour n’avoir pas à agir : on préfère parfois discuter des problèmes plutôt que réellement chercher à les résoudre.

Mais si l’action doit ainsi être séparée de la parole, elle semble alors proche d’un comportement de type instinctif, puisque sans véritable pensée.

Parler, n’est-ce pas déjà faire quelque chose, donner du sens, permettre d’agir de manière cohérente ? Plan possible : I.

Parler, c’est déjà faire quelque chose, c’est s’exprimer et influencer 1) La parole est déjà une façon d’être dans le monde ; parler, c’est manifester sa pensée, se révéler à soi-même comme aux autres [Sartre : « Parler, c’est agir.

»]. 2) Le langage est aussi une forme d’action particulière, c’est une réalisation pratique : la déclaration de mariage, l’approbation, l’excuse...

; théorie des énoncés performatifs d’Austin (Quand dire, c’est faire). 3) Parler, c’est toujours faire comprendre certaines choses ; la communication, c’est un moyen actif de permettre aux autres de s’éduquer.

Tout orateur a plus ou moins d’influence, il modifie les pensées ou les actions des autres. II.

Reste que parler, ce n’est pas réellement agir, c’est souvent du bavardage, de l’oisiveté : 1) Etre actif, c’est fabriquer quelque chose, c’est transformer le monde : quand on parle, on ne fait rien de matériel (“Assez de mots, des actes !”).

Souvent les gens parlent même pour ne rien dire, juste pour passer le temps, sans avoir en vue la moindre.... »