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Renoncer librement à agir sur ce qu'il est impossible de changer ?

Publié le 09/04/2022

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« Réalisé à partir de la synthèse de Satine Dethye T°5 II/ Non, l’obéissance n’implique pas de renoncer à sa liberté lorsqu’elle est librement consentie … 2) …et quoi qu’il arrive, puisque je reste libre tout en obéissant aux nécessités* ou aux aléas, aux contingences* de la vie si je comprends que ma liberté est par essence* intérieure. Afin d’atteindre l’ataraxie, la sérénité de l’âme, il faut commencer par discerner ce sur quoi nous pouvons agir, et ce sur quoi nous ne pouvons pas agir, explique Epictète, car il faut appliquer sa volonté là où elle est efficace.

Ainsi, nous devrions être indifférents à l'égard des choses sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle car elles ne relèvent pas de notre volonté.

Ainsi en va-t-il de notre corps et de la richesse, qui sont des choses matérielles, ainsi que l’opinion que les autres, qui ne dépendent pas de nous, ou plutôt n’en dépendent pas entièrement : en dernière instance, il m’est impossible de « décider » si je vais être malade ou non, ou ce que pensera autrui de moi, même si je peux respectivement avoir une certaine influence dans certains cas sur cet état de fait ou sur ce jugement ; je peux entretenir mon corps par des exercices physiques ou une bonne nutrition, qui contribueront probablement à ce que je me maintienne en bonne santé, ou essayer de donner une bonne image de moi et me rendre ainsi sympathique ou respectable ; puisque nous ne pouvons pas les maîtriser complètement, nous ne devrions pas nous soucier de tout cela. Au contraire, nos pensées dépendent de nous, nous en sommes maîtres ; c’est pourquoi nous devrions nous en soucier.

Ainsi, au lieu de concentrer nos efforts et nos pensées (négatives, éventuellement angoissées, superflues en tout cas) sur des choses inévitables, qu’il nous est impossible de changer, comme la corruption du corps et sa mort, nous devrions faire usage de notre sagesse là où elle est utile pour nous.

Il s'agit donc de juger ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas afin d’atteindre la paix de l’âme.

C’est grâce à la sagesse que nous pouvons accepter la contingence, soit ce qui peut être ou ne pas être, ou la nécessité des choses, c’est-à-dire ce qui ne peut pas ne pas être.

Il faut donc appliquer sa volonté à ce qu’il est possible de changer, soit avant tout aux représentations que je me fais du monde ; concernant ce qu’il est impossible de changer, donc là où ma liberté d’action n’a pas cours, dans les domaines que je ne peux contrôler, il faut renoncer à y prêter attention, y être « indifférent », en ce sens qu’il faut s’en détacher afin de ne pas souffrir.

L’homme sage ou désireux de sagesse renonce donc librement à ce qu’on pourrait appeler de vaines gesticulations, souvent assimilées à des actions libres par préjugé, et obéir librement à des contraintes, optant pour une liberté toute intérieure.

Renoncer à agir sur ce qu’il est impossible de changer, c’est être libre et en paix.. »

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