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Parler, est-ce le contraire d'agir ?

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« COMPRÉHENSION ET ANALYSE DU SUJET • Sens des termes du sujet Ici, nous avons deux termes : «parler», «agir».

Quel est le sens de chacun d'eux ? Parler : exprimer, communiquer ses sentiments et ses pensées par la parole.

Ne pas oublier que la parole est la production verbale d'un individu et donc un «acte» individuel par lequel s'exerce la faculté du langage. Agir : accomplir, exécuter une action mais aussi transformer, créer, réaliser un être (réaliser hors de soi une chose matérielle ou une chose abstraite). • Sens de la question posée La question peut être explicitée de la manière suivante : Parler, c'est-à-dire exprimer, communiquer ses sentiments et ses pensées par la parole, est-ce bien le contraire d'agir, c'est-à-dire d'accomplir une action ou de réaliser un être ? MISE EN PLACE DE LA PROBLÉMATIQUE Ici, on est bien en présence de deux thèses contradictoires également démontrables : – L'opinion commune qui oppose la parole à l'action et qui prétend que seule aurait de l'importance l'action, la transformation du monde, la réalisation hors de soi de quelque chose. Ici le problème posé est celui du pouvoir de la parole.

Pour trouver des idées et des exemples, il convient de penser aux formes particulières que peut revêtir la parole : parole du primitif, de l'enfant; parole quotidienne, sociale ; parole politique ; parole poétique ; parole du sophiste, parole du sage. Du cours, il convient d'utiliser, en particulier, les éléments de réflexion se rapportant à la nature et aux fonctions du langage.

Penser à l'opposition établie par Jakobson entre la fonction dénotative et la fonction conative du langage ou encore à l'opposition établie par Austin entre les énoncés constatifs et les énoncés performatifs. Les principales références sont : * * * * Platon, Gorgias, 449a-48 lb. J.

L.

Austin, Quand dire, c'est faire, Le Seuil, 1970, pp.

41-42. Pierre Bourdieu, Ce que parler veut dire, Fayard, 1982, pp.

103-118. Georges Gusdorf, La parole, PUF. MISE AU POINT DU PLAN Dans l'introduction, on mettra à jour la contradiction qui fait le fond du problème. On pourra ici envisager le plan suivant : • Un bref exposé de l'opinion commune (parler, c'est le contraire d'agir).

On peut, par exemple, partir de la réflexion de Laverdure, le perroquet moqueur que met en scène Raymond Queneau dans Zazie dans le métro: «Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire» ou encore d'expressions souvent entendues : «Ce ne sont que des mots», «N'écoutez pas ce qu'ils disent, regardez ce qu'ils font!», «assez de paroles, des actes !»... • Des objections qui vont dans le sens de la thèse dont l'opposition à l'opinion fait problème (parler, c'est agir).

On peut, par exemple, souligner qu'il y a des pratiques, comme la politique, où la parole et l'action s'entremêlent ou encore qu'il y a des moments où, au coeur du langage même, parler, c'est agir.

Lorsque le prêtre dit : «Je te baptise», n'est-ce pas un acte au sens le plus fort du terme ? • L'énoncé de la question qui résulte de la contradiction entre l'opinion commune et les objections (Parler, est-ce bien le contraire d'agir?) Dans le développement, on pourra suivre le plan suivant (dialectique et progressif) : I.

Du monde à la parole. A.

La parole comme description du monde n'est pas un agir.

On insistera ici sur le caractère parfois redondant de la parole. B.

Il y a un «agir» qui n'a nul besoin de la parole pour exister. C.

La parole ritualisée comme action : caractère thaumaturgique de la parole (Ce troisième paragraphe qui contredit les deux précédents constitue une transition.) II.

De la parole à la société. A.

L'illocutoire ou l'acte dans la parole même (cf.

Austin.

En particulier la distinction entre les énoncés constatifs et les énoncés performatifs). "Nous prendrons donc comme premiers exemples quelques énonciations qui ne peuvent tomber sous aucune catégorie grammaticale reconnue jusqu'ici, hors celle de l'« affirmation » ; des énonciations qui ne sont pas, non plus, des non-sens, et qui ne contiennent aucun de ces avertisseurs verbaux que les philosophes ont enfin réussi à détecter, ou croient avoir détectés : mots bizarres comme « bon » ou « tous » auxiliaires suspects comme « devoir » ou « pouvoir » constructions douteuses telles que la forme hypothétique.

Toutes les énonciations que. »

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