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Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?

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« Termes du sujet: ÊTRE: Du latin esse, « être ». 1) Verbe : exister, se trouver là.

En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple : l'homme est mortel).

2) Nom : ce qui est, l'étant.

3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant).

4) Ce qu'est une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme).

5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait, Dieu. Analyse: Quels sont les rapports avec la vérité ou avec une authenticité dans les rapports avec la conscience de soi ? Mon idée de ce que je suis est-elle une vérité par la médiation de la conscience ? La conscience peut-elle être garante de cette vérité de ce que je suis ? Par l'hypothèse de l'inconscient, j'ai conscience que je ne suis pas seulement ce que je suis conscient d'être.

En d'autres termes, je sais que je suis au-delà du contenu de ma conscience, mais sans pouvoir être conscient de ce que je suis précisément.

L'inconscient, ce manque de la conscience, ne démontre-t-il pas qu'il ne peut y avoir aucune certitude sur ce que je suis dans ce que j'ai conscience d'être ? Que se passe-t-il quand je n'ai pas conscience d'être ? C'est le cas le plus fréquent, même si nous avons tendance à l'oublier quand nous réfléchissons sur la conscience, car précisément à ce moment nous avons conscience de nousmêmes.

Mais que suis-je quand je n'ai pas conscience de moi-même, quand toute ma conscience est liée à un objet extérieur ? Ne suis-je rien ? Ce problème mène à un autre : il nous révèle la discontinuité de la conscience.

Ma conscience, y compris ma conscience réflexive, ne forme pas une chose fixe, pas même un développement continu et sans rupture.

Dès lors, en quel sens prendre le présent dans " je suis ce que j'ai conscience d'être " ? S'agit- il de présent immuable ? De présent immédiat ? Mais en ce dernier cas (c'est-à-dire : si " je suis " ne vaut qu'au moment où on le prononce), que signifie encore le " je " ? Celui-ci n'est- il pas, précisément, ce qui est censé unifier les différents états de la personne répartis dans le temps ? On sait ce que la réflexion sur soi-même peut comporter de complaisance.

Freud présente le narcissisme*, ou amour de soi-même, comme une pulsion première de l'être humain qui prend appui sur les images idéales qu'il se donne de sa personne.

À l'inverse, un excès de regard critique peut cacher une tentative de justifier un sentiment originel de culpabilité.

Comment savoir si la conscience que j'ai de moi-même est pleine et entière, ou si elle n'est que l'effet de mécanismes plus profonds, forces ou pulsions ? Le sujet incite donc à distinguer ce qui, en moi, peut être placé sous le regard de ma conscience, de ce qui déjoue cette connaissance apparente que j'ai de moi-même.

Les thèmes de l'inconscient ou de la mauvaise foi apparaissent ici.

Cependant, cette première analyse conduirait à se demander s'il y a quelque chose en moi qui échappe à ma conscience.

Il faudrait approfondir l'analyse pour poser la question du statut même de la conscience : en tant que je suis conscient de moi-même, qu'est-ce donc que je suis (pour reprendre la formulation de Descartes) ? Si mon être, c'est ce dont j'ai conscience, ne va-t-il pas être assimilé à une chose ou un objet de conscience ? Ne suis-je pas d'abord conscience d'être avant d'être l'être dont j'ai conscience ? Il y a donc deux questions qui sont à distinguer: - la question de fait: comment puis-je lucidement prendre conscience de mon être ? - la question de droit : en tant qu'être conscient, mon être est-il ce dont j'ai conscience ? Rédaction (plan détaillé) La conscience vise un objet, mais si j'ai conscience que le ciel est bleu, l'est-il vraiment ? Cependant, quand ma conscience se porte sur moi-même, l'identité de la visée et de ce qui est visé semble apporter une certitude : si j'ai conscience d'être triste, je le suis car cette tristesse coïncide avec la conscience que j'en ai.

Je serais donc toujours ce que j'ai conscience d'être.

Cependant, mon expérience m'apprend que je peux me tromper sur moimême.

Quel est donc cet être dont je prends conscience et qui n'est pas réductible à ma conscience ? Je reste une conscience avant d'être un objet, mais cette conscience n'est pas une immédiateté ou une saisie directe d'ellemême. Quand je m'interroge sur moi-même, quelque chose de moi peut-il échapper à ma conscience ? Pour les choses du monde, elles n'ont d'être qu'en tant qu'elles ne sont pas réductibles à ma conscience : elles offrent une résistance qui est ce qui est à penser, à découvrir d'elles.

Mais moi, je ne devrais offrir cette résistance qu'aux autres, qui ne prennent sur moi qu'un regard extérieur, me pensent en tant qu'objet, non en tant que subjectivité.

Mon corps, mon comportement, ce qui est observable de moi, ce n'est pas encore ce moi que je suis.

S'il y a en moi quelque chose qui résiste à ma conscience, il y a une obscurité à moi-même, qui ne se confond pas avec le mystère que j'offre aux autres.

C'est cette obscurité qui a été pensée sous le nom d'inconscient : c'est en tant que désirant qu'une partie de ma subjectivité échappe à une saisie consciente.. »

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