Se rapproche-t-on des autres quand on rit ?
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VOCABULAIRE:
AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.
2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas
moi.
3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est
pas moi (alter)." (Sartre).
Les autres hommes, mon prochain.
C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un
moi autre, une personne).
Qu'est-ce que cette proximité avec les autres qu'évoque le sujet ? Une proximité par une complicité : rire
ensemble permet-il de créer une cohésion ? ou une proximité par un rejet unanime ? La personne qui rit ne peut-elle
se rapprocher de l'autre qu'en riant avec l'autre, et non de l'autre ? Une personne qui rit seule s'éloigne-t-elle des
autres ? On peut distinguer le fait de rire des autres, qui éloigne, et le fait de rire avec les autres, qui rapproche (Le
Rire, de Bergson, montre que le rire implique toujours l'idée de groupe, qui se définit par l'exclusion de ce qui pourrait
le menacer.
En ce sens, le rire serait une protection du groupe contre un individu).
Mais le rire est un moyen de
détourner une tension trop grande, d'éviter un conflit, comme un moyen d'envenimer une discussion.
Le rire est
donc très signifiant dans la communication.
Le rire est spécifiquement humain, et l'on ne peut rire que de quelque
chose d'humain, même par analogie, il n'y a que les hommes qui fassent rire (Bergson).
Pour lui, le rire s'adresse à
l'intelligence seule, il fonctionne comme une neutralisation de l'émotion.
Peut-on alors parler d'une proximité
intellectuelle, d'une proximité qui ne passerait pas par l'émotion ? Un autre grand texte qui permet de compléter
cette analyse : Le Mot d'esprit et sa relation à l'inconscient, de Freud, qui explique que le rire vient prendre la place
d'une charge affective ou "sensori-motrice".
Il est un acte, un mouvement qui prolonge une sensation : on rit par
économie, pour ne pas se mettre en colère, etc., mais peut-être aussi pour ne pas laisser transparaître l'intérêt
qu'on a pour quelqu'un.
Dans ce cas encore, on voit la neutralisation de l'émotion par une intellectualisation (le mot
"d'esprit").
Le rire est-il un moyen de communication ou casse-t-il toute émotion, toute tentative de communiquer ?
Se rapproche-t-on des autres quand on rit ?
Rire signifie, en vertu d'une première définition générale, manifester un sentiment de gaieté par un mouvement des
lèvres, de la bouche, accompagné de rapides sons égrenés : c'est ainsi qu'on peut dire voir ou entendre quelqu'un
rire.
Le corps de l'homme- ce mouvement évoqué du visage- manifeste de cette manière des sentiments, la gaieté
ou la joie.
L'acte de pleurer constitue aussi une incarnation de sentiments, tristes cette fois ; mais on conçoit plus
facilement qu'on puisse se rapprocher des autres lorsque l'on rit que lorsque l'on pleure.
Se rapprocher des autres,
cela a pour signification de partager avec les autres êtres humains que je rencontre des sensations, sentiments ou
idées.
Se rapproche-t-on des autres quand on rit, rire entendu comme la manifestation physiologique d'un sentiment de
gaieté permet-elle à l'homme de partager avec ceux qui l'entourent des sensations, sentiments ou idées ? Le
problème qui se pose ici est celui de savoir si le rire, qui est une manifestation de ma propre gaieté, peut permettre
de dépasser les limites de ma subjectivité pour peut-être mieux connaître les autres hommes.
Qu'est-ce qui, dans le
rire, pourrait rendre possible un tel mouvement du sujet vers les autres sujets ?
I1-
Pourquoi le rire est une manifestation de ma subjectivité ?
Qu'est-ce que le rire ? Nous en avons donné une définition générale qu'il s'agit d'éclaircir : Bergson définit ici le
rire en tant qu'il se manifeste dans la société, et il est pour lui objet d'étonnement.
Quel type de rapport entre
le corps et l'esprit exprime le rire ?
Texte de Bergson.
Passage de l'Appendice au Rire
J'ajoute qu'en même temps que j'ai voulu déterminer les procédés de
fabrication du risible, j'ai cherché quelle est l'intention de la société quand elle
rit.
Car il est très étonnant qu'on rie, et la méthode d'explication dont je parlais
plus haut n'éclaircit pas ce petit mystère.
Je ne vois pas, par exemple,
pourquoi la « désharmonie », en tant que désharmonie, provoquerait de la part
des témoins une manifestation spécifique telle que le rire, alors que tant
d'autres propriétés, qualités ou défauts, laissent impassibles chez le spectateur
les muscles du visage.
Il reste donc à chercher quelle est la cause spéciale de
désharmonie qui donne l'effet comique ; et on ne l'aura réellement trouvée que
si l'on peut expliquer par elle pourquoi, en pareil cas, la société se sent tenue
de manifester.
Il faut bien qu'il y ait dans la cause du comique quelque chose
de légèrement attentatoire (et de spécifiquement attentatoire) à la vie sociale,
puisque la société y répond par un geste qui a tout l'air d'une réaction
défensive, par un geste qui fait légèrement peur.
C'est de tout cela que j'ai
voulu rendre compte.
2-
objectif ?
Que sont sentiment et subjectivité ? Le rire est un sentiment qui exprime qui
nous sommes en tant que sujets ressentant.
Qu'est-ce à dire plus
précisément ? En quoi, en tant que tel, s'oppose-t-il au jugement plus.
»
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