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Sartre, « L'autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes »

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« Thème 273 Sartre, « L'autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes » VOCABULAIRE SARTRIEN: Cogito, conscience : pour Sartre, aucune philosophie ne peut éviter de partir du cogito (« Je pense, donc je suis », Descartes, Méditations métaphysiques, II).

Mais Sartre sous-tend le cogito réflexif cartésien (la conscience de soi réfléchie) par un cogito pré-réflexif : une conscience non thétique (irréfléchie) de soi engagée dans toute conscience d'un donné.

En outre, le cogito cartésien est modifié par Sartre dans le sens de l'intentionnalité : il n'est absolument pas substantiel et implique d’emblée la co-présence d’autrui. PRESENTATION DE "L'EXISTENTIALISME EST UN HUMANISME" DE SARTRE Marqué comme oeuvre de circonstance et de vulgarisation, le texte est tiré d'une conférence donnée à Paris en Octobre 1945, qui devait donner l'occasion à Sartre (1905-1980) de répondre à une série d'objections.

Il montre que les accusations d'anti-humanisme sont infondées, car sa philosophie ne conduit en rien au mépris de la réalité humaine et de sa valeur.

La définition annoncée par le titre est donc en réalité la défense d'une philosophie existentialiste dans sa version athée. L'existentialisme' est un courant philosophique, émergeant avec Kierkegaard au XIXe siècle ; son trait caractéristique est d'enraciner l'investigation philosophique dans la considération de l'existence, humaine en particulier.

Sartre résume le projet existentialiste en le ramenant à « un effort pour tirer toutes les conséquences d'une position athée cohérente ». Indications générales L'existentialisme de Jean-Paul Sartre (1905-1980) s'inscrit dans le courant de la phénoménologie [voir Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty].

C'est-à-dire qu'il s'intéresse d'abord à la manière dont notre conscience structure notre expérience du monde.

Le point de départ de L'Existentialisme est un humanisme (1945), c'est que «l'existence précède l'essence», c'est-à-dire que l'existence de l'homme n'est pas prédéterminée par une «essence», une «nature» qui lui imposerait d'agir d'une manière plutôt que d'une autre: l'homme est «condamné à être libre» et à façonner sa propre essence par les choix qu'il fait.

Ces choix, toutefois, n'ont de sens pour Sartre que dans une intersubjectivité, c'est-à-dire dans un rapport à Autrui qui est la condition de possibilité de la conscience que j'ai de moi-même. Citation «Par le je pense, contrairement à la philosophie de Descartes, contrairement à la philosophie de Kant, nous nous atteignons nous-mêmes en face de l'autre, et l'autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes.

Ainsi l'homme qui s'atteint directement par le cogito découvre aussi tous les autres et il les découvre comme la condition de son existence [...]Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres».

(L'existentialisme est un humanisme, 1945.) Explication Sartre récuse dans ce texte que le «cogito» [voir Descartes] soit un solipsisme (c'est-à-dire enferme l'homme dans une conscience de soi qui met en doute l'existence du monde extérieur et des autres).

Pour Sartre, l'intersubjectivité (c'est-à-dire la relation entre les subjectivités) est une structure première: l'individu ne se découvre pas lui-même avant de découvrir les autres : il ne prend conscience de lui-même qu'en même temps qu'il prend conscience des autres, qu'il se situe par rapport à eux en étant reconnu par eux.. »

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