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Sartre et la liberté: Comment comprenez-vous cette phrase : « Si Dieu n’existe pas, tout est permis » ?

Publié le 29/03/2022

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« Comment comprenez-vous cette phrase : « Si Dieu n’existe pas, tout est permis » ? La citation de l’écrivain russe du 19è siècle, Dostoïevski, est ici reprise par le philosophe français du 20è siècle, Jean-Paul Sartre, pour définir la doctrine de l’existentialisme. Avec l’emploi de la conjonction « Si » l’auteur émet une hypothèse puis aussitôt après une affirmation.

On est dans le registre de la religion et de la liberté. Croire ou ne pas croire en un Dieu est un choix, une liberté.

En France, c’est le principe de laïcité qui garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou de leurs convictions. Si on croit à l’existence d’un être supérieur à l’être humain, c’est lui qui dicte sa loi, qui dit ce qui est bien ou mal.

Si en revanche on ne croit pas en l’existence d’un Dieu, chacun est libre et donc responsable de lui-même.

C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.

La bonne : on est libre, on peut échapper à nos déterminismes.

La mauvaise : on n’a pas d’excuses car on est responsable. La liberté c’est l’absence de contraintes.

Il n’y a pas de limites.

Il n’y a pas de règles.

On peut dire ou faire ce que l'on veut.

Mais à moins de vivre sur une île déserte, cette liberté individuelle se trouve confrontée à celle des autres car comme Rousseau l’a écrit : « Quand chacun fait ce qu'il lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d'autres et cela ne s'appelle pas un état libre.» Dans la réalité, jamais la liberté signifie faire ce qu’on veut car l’on vit en groupe. On pourrait aussi inverser la phrase et dire : « Si Dieu existe, rien n’est permis ».

Cela résonne d’ailleurs particulièrement dans l’actualité avec ce qui se passe en Afghanistan avec les Talibans. Du point de vue religieux, soit l’homme est libre et donc responsable de ce qu’il fait, soit il se croit libre et doit accepter d’être l’instrument de Dieu. Pourquoi, selon Sartre, l'homme est-il condamné à être libre ? Comme l’écrit le philosophe, « Nous sommes seuls, sans excuses».

Pour Sartre l’homme est responsable de ce qu’il est et de « tout ce qu’il fait ».

Si l’homme est fondamentalement libre alors il doit tout assumer de son existence et tous les actes de sa vie.

Sa responsabilité individuelle est totale, absolue.

On peut dire au sens politique que c’est un point de vue libéral.

Au sens philosophique, c’est la définition de l’existentialisme.

A partir de là, l’homme a le devoir de se servir de sa liberté.

C’est la philosophie de l’engagement. Comment imaginer que chaque individu doive inventer à chaque instant l'humanité ? Si l’homme est responsable de tout ce qu’il est et de tout ce qu’il fait, il est donc à la fois responsable de lui et de toute l’humanité puisque ses choix et ses décisions influent sur son entourage, sur les autres.

L’individu, par son engagement, passe du « je » au « nous », du singulier au pluriel, du particulier au collectif et donc à l’humanité.. »

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