Aide en Philo

Rôle de l'hypothèse dans l'observation, l'expérimentation et le raisonnement expérimental ?

Extrait du document

« Termes du sujet: DOUTE: État de l'esprit quand nous nous demandons si un fait est réel ou non, si une proposition est vraie ou non.

Douter n'est pas nier : la négation est une certitude, le doute revient à admettre qu'on ne sait pas. RAISONNEMENT : Suite articulée de pensées tirant certaines propositions de certaines autres, au moyen de règles (implicites ou explicites).

Les deux grands types de raisonnements sont : 1) l'induction, qui passe du particulier au général (par exemple, tirer une loi générale à partir de l'observation d'un certain nombre de cas particuliers), et qui est une sorte de généralisation ; 2) la déduction, qui passe du général au particulier, c'est-à-dire qui tire les conséquences nécessaires de certaines données (par exemple, déduire une observation possible d'une loi physique). Seule la déduction est un raisonnement démonstratif, c'est-à-dire ayant une nécessité logique interne.

La conclusion du raisonnement inductif n'est pas une conséquence nécessaire. OBSERVATION: 1) A ction de constater, connaissance des faits résultant d'une attention passive; C laude Bernard l'oppose à l'expérimentation.

2) Résultat de l'observation. HYPOTHÈSE: Proposition posée pour opérer un ensemble de déductions. EXPERIMENTATION : Observation provoquée, afin de soumettre une théorie à l'épreuve des faits. Raison: S i s e s déterminations exactes varient d'un philosophe à l'autre, tous reconnaissent la raison comme le propre de l'homme, et comme la faculté qui commande le langage, la pensée, la connaissance et la moralité.

Descartes l'assimile au « bon sens », c'est-à-dire à la faculté de juger. Kant distingue le versant théorique de la raison, qui a trait à la volonté de connaître, et le versant pratique, par lequel l'homme se soucie de son action et entend en lui l'appel du devoir moral. La première partie, et la plus connue, du livre de C laude Bernard Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, se divise, comme chacun sait, en deux chapitres, le premier intitulé "De l'observation et de l'expérience", le second "De l'idée a priori et du doute ".

C es deux chapitres suffisent à donner une théorie générale du raisonnement expérimental, c'est-à-dire à montrer le rôle respectif de l'idée et du fait dans la méthode des sciences de la nature.

Toute conception logique sur ce point se ramène-t-elle à celle de Cl.

Bernard, ou bien faut-il voir, grâce à une exploration plus large de ce que recouvre le mot hypothèse, d'autres aspects de la recherche, tels que la physique contemporaine peut en donner des exemples ? Quoi qu'il en soit, la définition de ce mot nous permettra d'étudier directement le rôle de la prévision, grâce aux idées nées au cours de la recherche, qu'elle soit conduite par observation, expérimentation ou qu'on la considère encore dans un ensemble plus vaste : le raisonnement expérimental. A ) Idée préconçue, loi anticipée : de toute façon, l'hypothèse est un point de départ de la recherche et une préfiguration provisoire d'un résultat possible.

On connaît la formule : si l'on ne sait pas ce que l'on cherche, on ne sait pas ce que l'on trouve.

Grâce à l'hypothèse, l'investigateur se fait une idée de ce qu'il se propose d'atteindre.

Il est vrai que le mot hypothèse peut être pris dans une extension plus ou moins grande.

Il y a des hypothèses locales, limitées, et d'autres, plus vastes que l'on appelle aussi théories. Quand il s'agit d'étudier un phénomène, il y a lieu, de toute façon, d'imaginer le mécanisme de production que nous prétendons connaître.

Former des hypothèses est, selon V endryès, la fonction la plus significative de la pensée.

En tout cas, en face d'un problème à résoudre, le savant, — soit en généralisant une théorie déjà admise, — soit en tenant compte de l'état de la question et des résultats déjà obtenus, — soit enfin en accueillant des idées surgies lors de ses propres observations, se trouve en mesure de formuler des hypothèses. Il convient de voir maintenant quelle est l'importance de ces hypothèses lorsque l'on doit procéder par observation, expérimentation ou que l'on doit conduire un véritable raisonnement expérimental. B) Observer, c'est être attentif au déroulement d'un phénomène en faisant usage de ses sens ou de quelque appareil qui les prolonge ou les supplée.

Il y a, de ce fait, deux types d'observations : les unes peuvent être fortuites; l'intérêt est brusquement éveillé à un moment donné; dans les autres, l'attention est volontaire, ce qui suppose une préperception et, pour tout dire, une idée préconçue.

Si nous sommes attentifs de façon à ne pas manquer le phénomène qui va se produire, c'est que, déjà, nous attendons quelque chose de lui.

De toute façon, l'hypothèse ne joue un rôle dans l'observation que dans la mesure où cette observation a pour nous une valeur de contrôle.

Dans le cas contraire, c'est l'observation qui peut suggérer l'hypothèse. Il faut, dit C l.

Bernard, observer sans idée préconçue : cela est vrai lorsque l'observation n'a d'autre but que de nous mettre en contact avec le fait.

P ar contre, si nous avons déjà une idée sur la façon dont doit se dérouler le phénomène, nous ne pouvons nous empêcher de faire intervenir l'hypothèse dans l'observation, au moins en tant qu'elle nous fournit un terme de comparaison.

L'essentiel alors, c'est de ne pas substituer la première à la seconde. CITATIONS: « L'observation scientifique est toujours une observation polémique; elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation; [...] elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas.

» Bachelard, Le Nouvel Esprit scientifique, 1934. Observer n'est pas voir.

L'observateur en effet ne se borne pas à contempler passivement la nature, les sens en alerte, prêt à saisir le fait qui pourra faire l'objet d'une nouvelle théorie.

L'observation scientifique exige au contraire la participation de l'esprit, qui ne s'instruit qu'auprès des objets qu'il a préalablement construits. « Il y a des thermomètres à ce point sensibles qu'il faut lire le degré, au dixième près, dès qu'on les découvre; car la seule haleine et même l'approche de notre corps les fait bondir d'un dixième ou deux.

» Alain, Propos du 7 octobre « La raison ne voit que ce qu'elle produit elle-même d'après ses propres plans et [...] elle doit obliger la nature à répondre à ses questions et ne pas se laisser conduire pour ainsi dire en laisse par elle; car autrement, faites au hasard et sans aucun plan tracé d'avance, nos observations ne se rattacheraient point à une loi nécessaire, chose que la raison demande et dont elle a besoin.

» Kant, Critique de la raison pure (Préface 2e éd.), 1787. Pour l'opinion commune, les savants commencent par observer la nature, puis ils tirent de ces observations des théories qu'ils soumettent ensuite à l'expérience.

Kant réfute ici ce schéma, en montrant que dans le dialogue de l'homme avec la nature, c'est à l'homme qu'il revient de prendre l'initiative et de questionner la nature avec les hypothèses qu'il aura d'abord élaborées. « C e que nous observons, ce n'est pas la Nature en soi, mais la nature exposée à notre méthode d'investigation.

» Werner Heisenberg, Physique et Philosophie, 1961. En physique comme dans les sciences humaines, l'observateur influe largement sur l'objet qu'il observe, et cela indépendamment de la précision de ses appareils de mesure.

A insi, pour localiser une particule élémentaire (un électron, par exemple), il faut l'éclairer; or, le simple fait d'éclairer cette particule, de la «bombarder» de photons, entraîne une déviation de sa trajectoire et une modification de sa vitesse.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles