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Respecter autrui, est-ce respecter sa différence ?

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« Analyse du sujet · Eléments de définition · Respect = du latin respectus, regard en arrière, considération, égard.

Considération admirative accompagnée de r&serve et de retenue, dont l'objet est une personne.

Reconnaissance de la valeur intrinsèque d'un être ou d'une règle et résolution de ne pas y porter atteinte.

Le respect implique une contrainte acceptée. Platon * Les Lois, L.

III, 699c et L.

V, 729b Pascal * Second discours sur la considération des Grands, in De l'esprit géométrique et autres textes. Kant * Fondements de la métaphysique des mœurs, 1è section / Critique de la raison pratique, 1è partie, L.

I, ch.

3. · - Autrui = Au sens général, c'est l'autre comme moi qui n'est pas moi, comme corrélatif du moi. Chez Rousseau = Autrui désigne mon semblable, c'est-à-dire tout être qui vit et qui souffre, avec lequel je m'identifie dans l'expérience privilégiée de la pitié (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes) Chez Hegel = Autrui, donnée irrécusable comme existence sociale et historique, est, dans une relation intersubjective, constitutif de chaque conscience dans son surgissement même.

Il se définit comme désir, non pas simple désir d'objet mais désir de désir, désir d'être reconnu.

D'où la « lutte à mort » pour la reconnaissance où les consciences ne se constituent et ne se reconnaissent que dans cette relation conflictuelle (Maître et esclave – dialectique). Chez Husserl = Autrui est l'autre que moi, donné non comme objet autre mais comme alter ego. L'expérience d'autrui est celle d'une « intercorporéité » : la comprésence de ma conscience et de mon corps se prolonge dans la comprésence d'autrui et de moi (Méditations cartésiennes). Chez Heidegger = l' « être-avec-autrui » est une expérience originelle, celle de l' « l'êtreavec », la découverte de notre humanité (Etre et Temps). Chez Sartre = Autrui désigne ce moi-même dont rien ne me sépare si ce n'est sa pure et totale liberté.

Par son regard, autrui est une présence sans distance qui me tient à distance (L'Etre et le Néant). Chez Levinas = « Autrui en tant qu'autrui n'est pas seulement alter ego : Il est ce moi que je ne suis pas », cet infiniment autre se dérobe à moi et dont l'altérité radicale déborde sans cesse l'idée que j'en ai.

Ainsi, paradoxalement, « cette absence de l'autre est précisément sa présence comme autre.

» (Totalité et Infini / De l'existence à l'existant) - - - - · - - Différence = Etre distinct de. Extériorité réciproque, soit entre objets de la même classe, soit entre objets différant par leur essence.

(Aristote, Métaphysique, t.

I, L.D, 9, 1018a) Caractéristique qui, à l'intérieur d'un être, fait de lui une réalité individuelle distincte et permet de la définir en justifiant le passage d'un terme plus large à un terme plus déterminé : du genre de l'espèce, de l'espèce à l'individu. Dans la pensée contemporaine, réhabilitant l'extériorité et le multiple contre l'identité et l'intériorité : non-indifférence de tout ce qui résiste au discours (désirs, énergies, pouvoirs créateurs, anarchiques, instants fondateurs, forces et volontés discontinues).

Chez Nietzsche, elle correspond à la singularité créatrice, au refus des nivellements.

(Considérations inactuelles, II) · Angles d'analyse * La question pose radicalement deux problèmes, qu'on peut tout à fait lier l'un à l'autre = dans un premier temps, c'est la question du respect d'autrui (à travers le prédicat de la différence) qui est mise à la question, mais c'est aussi et plus profondément la question de notre rapport à autrui en tant qu'un autre de moi-même, une personne extérieure à moi.

Et qui dit extériorité, dit différences.

Différences qui peuvent très bien se traduire concrètement : dans la culture, l'éducation, la religion, les divergences d'opinions.

Autrui se pose à nous d'emblée comme différence en cela qu'il est perçu comme étant autre par différence à moi-même. * L'analyse devra donc s'appuyer sur des exemples concrets qui prennent en compte les multiples figures de la différence que peut revêtir et revendiquer autrui.

La question qui est posée ici nous amène a fortiori à étudier notre rapport à l'autre en se demandant s'il s'agit toujours d'un rapport de juge, c'est-à-dire d'évaluation qualitative d'autrui à travers l'analyse de ses différences. * De ce point de vue la question paraît tout à fait légitime : le respect ne commence-t-il pas lorsqu'on respecte les différences d'autrui, c'est-à-dire lorsqu'on admet que l'autre se pose comme extérieur à moi tout en étant d'une dignité égale.

La question du respect en tant qu'on l'analyse du point de vue de l'acceptation de ces différences, nous conduit à un rapport à autrui qui relèverait d'un jugement de valeur. * Mais il faut bien se demander si l'acceptation des différences d'autrui suffit pour définir de manière essentielle ce qu'est le respect en tant que tel.

C'est en cela qu'il conviendra de faire la distinction entre la tolérance et le véritable respect.. »

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