La libération de la femme passe-t-elle par la reconnaissance de sa différence?

« La libération de la femme passe-t-elle par la reconnaissance de sa différence ? Introduction : Il s’agit d’un dilemme qui traverse le féminisme et qui est quasiment insoluble: faut-il que le féminisme soit universaliste ou différentialiste? Autrement-dit, faut il pour les femmes une égalité au sein de l’espèce humaine qui abolirait toute différence de traitements fondés sur la différence homme-femme ou bien revendiquer le droit pour les femmes d’être respéctées et reconnues dans leur deux différences : en tant qu’individu biologiquement différent des hommes et en tant qu’individu qui a depuis des siècles été opprimé ? C’est la question à l’origine de la scission du féminisme français.

En effet, au début des années 70, lors de la montée du féminisme qui commence soudé dans une dénonciation commune de la situation des femmes qui sont dominées et exploitées par les hommes. Forcé de constater que ces deux catégories (hommes-femmes), à priori composant d’une même humanité, n’en sont pas moins inégalement traitées.

A ce qui est présenté comme deux sexes correspondent à deux situations sociales radicalement différentes.

La catégorie de sexe est au fondement d’un rapport de domination et pour les féministes les choses doivent changer.

Les femmes doivent pouvoir s’émanciper de ce carcan qu’est leur sexe, du moins du sexe féminin tel qu’il est considéré par les dominants, c’est à dire les hommes. Cette union prend le nom du MLF ( Mouvement de libération des femmes).

Seulement, celui-ci se révèle ne pas être un groupe d’action et de travaux aux fondements théoriques unanime et aujourd’hui encore le débat entre les féministes est brûlant . Dans une première partie nous montrerons que la libération de la femme requiert une égalité au sein de l’espèce humaine Dans une seconde partie nous nous questionnerons sur les enjeux du féminisme : sont-ils que les femmes deviennent des hommes comme les autres ? Puis pour finir nous étudierons le mouvement intersectionnel qui expose les différences de discriminations entre les femmes. I/La libération des femmes requiert une égalité au sein de l’espèce humaine Dans ce premier axe nous allons étudier les enjeux d’un féminisme universaliste et matérialiste qui considère que l’enjeux de leur lutte est d’acquérir le statut des hommes. Les différences entres les hommes et les femmes sont socialement construites En effet, le concept de “genre”, initialement introduit par les sciences psycho-médicales dans les années 1950, puis développé sous l'impulsion des sciences sociales à partir des années 1970, permet de distinguer le sexe qui est inné, immuable et biologique du genre qui est acquis, appris, évolutif et modifiable.

Autrement dit, ce concept permet de distinguer ce qui relève du psychologique ou du social et non du biologique. La féministe précurseur de l’analyse de la construction du genre et initiatrice de sa déconstruction est Simone de Beauvoir.. »