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éléments sur différence et altérité

Publié le 03/06/2022

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« Les élèves qui connaissent encore peu Hegel, car ils n’ont pas choisi d’approfondir leurs lectures en ce sens, pourront réviser essentiellement la méthodologie et les étapes et formulations en caractères gras, en laissant pour plus tard le paragraphe 5 (page 3), sauf le passage qui concerne la maïeutique.

Trois fiches reviennent sur des points méthodologiques ou des questions qui m’ont été posées. III.B et III.C « Différence et altérité » Dès lors, plutôt qu’une interprétation de l’évolution à partir de classifications et de différenciations préexistantes, il s’agirait de proposer une histoire critique qui les prendrait pour objet.

Car ces dernières sont toujours d’un usage transitoire et déterminé.

Au tout début de son ouvrage, Page 19 du « Premier Discours » de l’Histoire naturelle, Buffon reprochait déjà à certains botanistes de ne considérer qu’un critère et qu’une partie des organismes étudiés, par exemple les étamines en botanique, en croyant fonder une connaissance d’espèces fixes, alors qu’en cela elle ne fait que trier des représentations.

Ce « moyen de s’entendre » entre savants est une convention utile au savoir.

Buffon rappelle que les organismes constituent chacun un « tout », dont chaque « partie » devrait participer à la classification.

Or si le microscope, toujours plus perfectionné, n’en finit pas de nous faire découvrir de nouvelles parties, comment prétendre à systématiser l’usage de ces critères, si ce n’est comme une étape de la construction du savoir ? Force est de reconnaître que le monde bactérien et ses micro-organismes révèlent aujourd’hui des différences génétiques avec les espèces déjà connues « qui sont comparables aux divergences maximales des espèces connues entre elles », comme G.

Lecointre et H.

Le Guyader l’exposent dans leur ouvrage consacré à la Classification phylogénétique du vivant, (page 40).

Grâce à la prise en compte de l’infini, et notamment de l’infiniment petit, l’insuffisance de la considération des différences (d’apparence et de forme) manifeste la nécessité pour les sciences de prendre conscience du rôle essentiellement heuristique de chacune d’entre elles.

Découvrir des phénomènes, les décrire, en vue de donner une direction de recherche, fait de la capacité des théories à se modifier et se compléter, voire à opérer une critique et une réfutation, le critère de leur propre scientificité ; il ne s’agit pas de les considérer comme fausses, mais de comprendre que chaque théorie qui fonde une classification révèle et permet d’expliquer un certain nombres de phénomènes.

Ceux-ci constituent son propre champ d’investigation dont l’unité n’est pas préconçue.

Il ne faudrait pas confondre ces différences qui nous encouragent à trouver un sens ou encore une valeur sociale et morale, parfois utile, parfois dangereuse, et celles qui sont sans cesse soumises au travail théorique et expérimental des sciences. Car elles ne sont pas de même nature.

C’est pourquoi le terme de falsifiabilité ne peut convenir en français lorsqu’il s’agit de rendre compte de la démarcation entre les sciences et les opinions, les phénomènes et les apparences isolées ou premières, enjeu essentiel sur lequel Karl Popper insiste dans son ouvrage Preuves et réfutations.

Exhiber et déterminer le processus de découverte est de fait et de droit ce qui fonde et légitime la démarche scientifique, et non une faiblesse comme pourraient le croire non seulement les observateurs extérieurs mais encore certains vulgarisateurs de la science.

La confusion entre les faits construits et attestés de la science et les valeurs socialement déterminées procède d’un mauvaise usage de la différence, menant à des identifications trompeuses. Hegel, dans « La Philosophie de l’Esprit » de L’Encyclopédie des sciences philosophiques, explicite cette tendance contre laquelle toute science doit lutter lorsqu’elle cherche à connaître ce qui est : comparant certaines approches fautives de la philosophie à celles de la physique et de la chimie dans le paragraphe 573, il formule une critique de l’attachement à cette « sèche identité », réduite à « son principe et son résultat ».

Cette image est ironique.

La technique d’extraction, par assèchement ou dessication ou encore déshydratation dirions-nous aujourd’hui, isole la matière solide et croit pourvoir faire de même avec l’identité.

Ce qu’elle extrait sous la forme d’un résidu est utile, mais n’est pas plus de la matière, parce qu’elle serait visible et tangible, que l’eau qui s’est évaporée.

Cette conception abstraite et pour ainsi dire naïve de l’identité ne permet pas de rendre compte des « formations naturelles » et des processus complexes qui sont en jeu (et qu’étudie la géologie par exemple, à la fois physiquement et chimiquement, l’extraction. »

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