Résistance du souvenir
Extrait du document
«
« La preuve était faite que les souvenirs oubliés ne sont pas perdus, qu'ils restent en la possession du malade, prêts
à surgir, associés à ce qu'il sait encore.
Mais il existe une force qui les empêche
de devenir conscients.
L'existence de cette force peut être considérée comme
certaine, car on sent un effort quand on essaie de ramener à la conscience les
souvenirs inconscients.
Cette force, qui maintient l'état morbide, on l'éprouve
comme une résistance opposée par le malade.
C'est sur cette idée de résistance
que j'ai fondé ma conception des processus psychiques dans l'hystérie.
La
suppression de cette résistance s'est montrée indispensable au rétablissement
du malade.
D'après le mécanisme de la guérison, on peut déjà se faire une idée
très précise de la marche de la maladie.
Les mêmes forces qui, aujourd'hui,
s'opposent à la réintégration de l'oublié dans le conscient sont assurément
celles qui ont, au moment du traumatisme, provoqué cet oubli et qui ont refoulé
dans l'inconscient les incidents pathogènes.
J'ai appelé refoulement ce
processus supposé par moi et je l'ai considéré comme prouvé par l'existence
indéniable de la résistance.
» Freud
I.
Introduction
Le thème : présentation dynamique (du grec : dunamis, force) de la pathogenèse et
de la guérison des névroses.
La thèse : parce qu'il a « éprouvé » chez le malade
une résistance à la réintégration de l'oubli dans le conscient, Freud considère
comme « prouvée » l'existence du refoulement.
Le plan : il comporte ici deux parties.
a) Du début du texte jusqu'à : « ...
comme une résistance opposée par le malade » : Freud affirme expérimenter chez les
patients l'existence d'une force qui fait obstacle au ressouvenir, d'une faculté active d'oubli.
b) De la l.
10 (« C'est sur cette idée de résistance...
») jusqu'à la fin du texte :
Tel un praticien des sciences expérimentales, Freud prétend induire à partir du fait de la résistance (qui se voit),
l'existence du refoulement (qui ne se voit pas).
II.
Développement
Ve partie du devoir : l'étude ordonnée.
• Dans la première partie du texte, Freud avance successivement trois idées : Les souvenirs oubliés ne sont pas perdus.
• Sans doute, Freud vient-il de livrer quelque exemple clinique de la brusque libération d'un souvenir frappé jusque-là
d'amnésie.
• On note d'emblée les termes et expressions qui se font écho :
— «preuve »;
— « C'est sur cette idée de résistance que j'ai fondé...
»;
— «prouvé », etc.
Toutes ces expressions signalent que ce texte entend asseoir une hypothèse théorique sur un fait.
Il existe une force qui s'oppose à la réminiscence.
Cette existence est dite « certaine », « indéniable ».
La psychanalyse
appelle résistance l'indice, le symptôme, le phénomène de cette force.
• La seconde partie du texte procède comme suit.
La notion de résistance est au fondement de la théorie freudienne des
névroses hystériques.
Vaincre la résistance est nécessaire à la guérison.
Le mécanisme de la cure (= retour du
pathologique au normal) donne la clé du mécanisme de la maladie (= déviation du normal vers le pathologique).
Les forces qui font aujourd'hui écran au souvenir oublié sont celles qui ont servi d'écran au désir inconscient au début de
la maladie.
« J'ai appelé refoulement ce processus supposé par moi...
» = formulation de l'hypothèse (de la supposition) et dernière
invocation de ce qui la fonde : « l'existence indéniable de la résistance ».
III.
2e partie du devoir : le commentaire.
Vous pourriez aborder ici les thèmes suivants : Généralisation de la thèse du
texte.
Les rêves et les actes manques suscitent également des résistances à l'analyse chez leurs auteurs.
Comme les
névroses, ce sont des formations de compromis, qui signalent que le refoulement a été « à moitié manqué et à moitié
réussi » (Freud, Introduction à la psychanalyse).
Description d'un cas célèbre : celui d'Anna O., par exemple.
Explication de la notion de résistance.
Les malades manifestent une certaine résistance à la guérison, car ils trouvent en un sens un refuge dans leur maladie.
La
maladie procurerait paradoxalement au malade le substitut de certains plaisirs que la vie lui refuse.
III.
Conclusion
C'est donc pour préserver le relatif équilibre ainsi obtenu dans la maladie, que certaines forces psychiques tendent à
maintenir dans l'oubli les souvenirs pathogènes..
»
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