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Reconnaître que la liberté ne peut se prouver, est-ce reconnaître que la liberté n'existe pas ?

Extrait du document

« La liberté est souvent rapportée à l'expérience d'une disposition intérieure qui marque la capacité de l'homme à agir comme il l'entend.

La liberté d'une action s'oppose alors au déterminisme car selon ce principe l'homme agirait non en fonction de lui-même mais selon une cause qui le pousserait à agir sans qu'il y consente. La liberté est une expérience évidente, lorsque je me livre à une inspection sur moi-même j'expérimente la liberté.

Et cette expérience insigne de la liberté suffit à démontrer son existence.

Mais l'expérience de la liberté est-elle la preuve suffisante de son existence ? Plus encore n'est-ce pas parce que la liberté se refuse à la preuve et à la démonstration que la liberté est possible ? Prouver, démontrer, expliquer la liberté n'est-ce pas en effet faire de la liberté une expérience qui s'insère dans l'espace et le temps, et risquer par là même de la réduire à un phénomène sensible soumis donc au déterminisme physique.

La liberté ne se révèle-t-elle pas d'ailleurs dans notre capacité à ne pas suivre l'ordre des phénomènes ? Mais la liberté devient indémontrable mais aussi invisible ? Comment alors garantir qu'elle est bien présente ? N'est-ce pas à la politique de la garantir ? La liberté ne doit-elle pas se montrer dans cette espace pour exister et se démontrer ? La liberté : une expérience indéniable Au cours de la quatrième médiation des Médiations métaphysiques Descartes écrit : « Il n'y a que la seule volonté, que j'expérimente en moi être si grande, que je ne conçois point l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue : en sorte que c'est elle principalement qui me fait connaître que je porte l'image et la ressemblance de Dieu.

Car, encore qu'elle soit incomparablement plus grande dans Dieu que dans moi, soit à raison de la connaissance et de la puissance, qui s'y trouvant jointes la rendent plus ferme et plus efficace, soit à raison de l'objet, d'autant qu'elle se porte et s'étend infiniment à plus de choses, elle ne me semble pas toutefois plus grande, si je la considère formellement et précisément en elle-même.

».

La liberté humaine est de l'ordre d'une évidence qui s'excepte du doute, c'est cette expérience qui suffit à démontrer son existence.

C'est ce ressenti qui est en fait l'expérience insigne de la liberté, sa démonstration et sa preuve. Mais cette disposition n'est pas une capacité vide, elle se manifeste en un sens dans l'espace et le temps.

Elle est capacité à choisir, à décider et à s'engager dans l'action.

C'est parce que j'ai le choix que je suis libre.

Et je suis davantage libre lorsque je dispose d'une connaissance plus avérée des choses.

Il poursuit ainsi en écrivant : « Car elle consiste seulement en ce que nous pouvons faire une chose, ou ne la faire pas (c'est-à-dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir), ou plutôt seulement en ce que, pour affirmer ou nier, poursuivre ou fuir les choses que l'entendement nous propose, nous agissons en telle sorte que nous ne sentons point qu'aucune force extérieure nous y contraigne.

Car, afin que je sois libre, il n'est pas nécessaire que je sois indifférent à choisir l'un ou l'autre des deux contraires ; mais plutôt, d'autant plus que je penche vers l'un soit que je connaisse évidemment que le bien et le vrai s'y rencontrent, soit que Dieu dispose ainsi l'intérieur de ma pensée, d'autant plus librement j'en fais choix et je l'embrasse.

». Pour Descartes la liberté est une expérience intérieure, elle se révèle à nous dans notre capacité à délibérer.

Mais alors cette preuve suffit-elle à garantir la possibilité de la liberté ? La liberté comme fait de la raison. »

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