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Qu'est-ce qu'une éducation réussie ?

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« L'éducation de l'homme se différencie du dressage de l'animal.

En effet, l'animal est dressé avec le bâton et la carotte, c'est-à-dire qu'on le conditionne à réagir à certains stimuli comme le chien de Pavelov qui allait voir sa gamelle dès qu'une cloche sonnait, car à chaque fois, avant de lui donner à manger, on faisait sonner cette cloche.

Contrairement à cela l'éducation de l'homme passe par la réflexion.

Ainsi on ne lui donne pas à manger lorsqu'il a bien agit, mais on lui explique les raisons qui font que cette action est bonne et que cette autre ne l'est pas.

Eduquer quelqu'un, c'est donc lui inculquer des règles et des valeurs que l'ont croit bonnes.

Une éducation réussie et une éducation en échec se distinguent donc selon que l'enfant obéit ou non aux règles et aux préceptes que les adultes lui ont apprit.

Mais si les parents éduquent leurs enfants dans le but que ceux-ci soient autonomes et gèrent leur vie seuls le mieux possible, alors l'éducation réussie est-ce : lorsque les enfants agissent exactement selon la volonté de leurs parents ; ou bien lorsque après une réflexion raisonnable, ils décident d'agir autrement ? Mais alors une question essentielle se pause : comment peut-on rendre quelqu'un autonome en l'asservissant ? Par ailleurs, d'où les adultes tirent-ils ces valeurs qu'ils apprennent aux enfants ? C'est la société qui leur a dicté.

Mais comment savoir si ce que la société nous apprend n'est pas faux et moralement incorrect ? Autrement dit une éducation réussie est-ce une éducation qui fait confiance les yeux fermés à la société et agit selon son bon vouloir ? I. Une éducation est réussie quand les enfants suivent les ordres des adultes. Dans le processus éducationnel, les parents apprennent à l'enfant comment bien se conduire.

Ainsi, ils leur expliquent que l'on ne dit pas de gros-mots, que l'on ne montre pas du doigt etc.

Mais est-ce que les enfants doivent tout suivre de l'éducation qu'on leur donne ? Dans l'éducation, nous apprenons à l'enfant à bien se conduire, mais aussi à bien penser, et enfin à apprendre et à comprendre le monde.

Mais alors l'enfant doit-il tout croire ? Ernst Lavisse montre comment un professeur d'histoire, dans le cadre d'un enseignement dans une classe républicaine, n'apprend pas au enfants le passé, mais le patriotisme, ainsi, le professeur détourne les faits, les arranges à sa guise pour faire ressortir ce qu'il veut.

Il remodèle le passé.

Nous comprenons donc que l'éducation des parents et plus largement des adultes est intéressée.

Une bonne éducation, c'est-à-dire une éducation qui est sensée rendre l'individu autonome, n'est pas bonne si l'enfant suit l'éducation rigoureusement et à la lettre.

L'enfant ne doit pas tout croire, il doit tester, essayer : se faire ses propres expériences afin de connaître par lui-même.

Une éducation réussie n'est donc pas une obéissance à la lettre des principes enseignés.

Mais d'où vient que les adultes enseignent telles ou telles choses aux enfants ? C'est la société qui fait ce choix pour eux.

D'ailleurs Bergson le montre très bien : nous sommes poussés par la société à développer tel ou tel type de sentiment, et donc à éduquer nos enfants de telles ou telles façon. Mais alors la société propose-t-elle de bons principes ? II. L'éducation est réussie quand les enfants suivent les règles de la société. Aristote explique que tout homme accompli est un citoyen.

Ainsi il semble que par l'intermédiaire des parents ce soit la cité qui éduque les enfants.

L'éducation nous permet donc d'actualiser pleinement notre nature première qui est que nous sommes des animaux politique.

D'ailleurs le père élève ses enfants comme la cité élève ses peuples.

Le père protège et assure la conservation de son fils, et en échange, celui-ci lui doit obéissance.

Cette protection est un enseignement : elle montre à l'enfant comment, de quelle manière l'on doit agir pour survivre et donc pour agir bien.

Cependant, n'est-ce pas là un simple asservissement ? En effet, comme nous l'avons vu, l'éducation doit rendre l'homme libre par la réflexion, autrement dit, c'est par l'éducation que l'homme prend conscience de son libre arbitre.

Or comme le montre La Boétie, l'éducation conduit à la servitude, car l'homme s'y habitue. Ainsi les hommes étant habitués par l'éducation à agir selon ce qu'on leur enseigne, ils n'agissent plus par eux-mêmes, mais s'en remettent toujours à un autre, à un référent plus grand et plus fort : la société.

Nous comprenons donc qu'une bonne éducation n'aboutit pas à une obéissance parfaite, car une telle éducation nie la liberté de chaque individu, et ainsi transforme les hommes en bêtes.

La société n'éduque donc pas les hommes pour en faire des hommes libres, mais pour en faire des esclaves qui restent dans les rangs.

L'adaptation aux règles de la société n'est pas le fruit d'une bonne éducation, mais témoigne d'un asservissement certain.

Mais alors, comment éduquer l'homme sans l'asservir ? III. L'éducation est une réussite lorsque l'enfant pense par lui-même. C'est Kant qui va résoudre ce problème en nous expliquant à quoi doit ressembler une éducation réussie.

Pour éduquer l'enfant à être autonome, il faut lui imposer des limites à ne pas dépasser, mais le laisser libre dans ces limites.

Par exemple il faut lui expliquer que lorsqu'il crie, il dérange les autres et qu'ainsi il n'agit pas bien, ou encore ne pas le laisser jouer avec un couteau tranchant, mais il faut que la décision finale de ne pas crier ou de pas jouer avec le couteau vienne de lui.

Ainsi le rôle de l'éducateur, n'est pas un rôle de dictateur (qui dicte les gestes à faire ou pas), mais un rôle d'explicateur et de surveillant.

L'enfant ne connaît pas le monde, on le lui apprend en le lui expliquant, puis l'on va surveiller ce qu'il fait et l'empêcher de dépasser la limite qu'on lui a fixé.

Ainsi l'enfant prend conscience de sa liberté par la contrainte.

C'est parce qu'on impose des limites à l'enfant en l'y laissant libre, qu'on lui impose de faire des choix et donc d'user de son libre arbitre.

Ainsi en grandissant l'enfant s'autonomise (se donne sa propre loi) et ne dépend plus de la volonté d'autrui.

L'éducation est donc réussit, car s'en avoir été asservit (c'est-à-dire être devenu dépendant des ordres d'autrui), l'homme prend seul ses décisions, qui sont souvent bonnes (moralement et éthiquement) et a conscience de sa liberté. Conclusion : - L'éducation n'est pas une obéissance totale aux parents, et plus largement aux adultes, car l'enfant doit faire lui-même ses propres expériences. L'éducation réussie ne peut pas non plus être une éducation dans laquelle l'homme suit aveuglement les préceptes de la société, car celle-ci asservit l'homme par la coutume. L'éducation réussie passe nécessairement par la prise de conscience de l'homme de sa liberté. Ainsi une éducation réussie se constate par le comportement à l'âge adulte.

Celui-ci doit être autonome et juste.. »

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