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Qu'est ce qu'un cas de conscience ?

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« Introduction On parle de cas de conscience lorsque le sujet moral se trouve en présence d'un conflit ente deux valeurs auxquelles il tient.

Plus précisément, lorsque l'exercice d'une fonction demande à l'agent d'exécuter quelque chose qu'il désapprouve moralement.

Le cas de conscience est aussi une notion juridique : au regard du droit criminel, une personne se trouve confrontée à un cas de conscience lorsque la loi pénale applicable lui prescrit d'accomplir un acte que sa loi morale condamne.

Telle était autrefois la situation de l'objecteur de conscience, qui refusait d'être incorporé dans une unité militaire où il risquait de recevoir l'ordre de tuer un ennemi.

Telle est actuellement la position du médecin catholique qui, par respect de la vie, refuse de procéder à un avortement qui n'est pas médicalement justifié.

Mais on voit que cette acception du cas de conscience est un problème juridique résolu par du statut d'objecteur de conscience, qui signifie que quel que soient les ordres reçu, on reste libre de les refuser, on est donc responsable de ce qu'on fait, quels que soient les obligations de la fonction. Mais quand le conflit oppose deux valeurs que le sujet estime dans une égale mesure, les choses sont bien différentes.

En effet l'objecteur de conscience, lui, sait très bien qu'elle est la valeur qu'il veut privilégier.

Mais les choses ne sont pas aussi simples pour celui qui se trouve devant un dilemme.

Le cas de conscience, c'est donc le moment où les principes moraux abstraitement valables deviennent problématiques dans une situation concrète. Cela nous engage donc à nous demander si la morale est une morale a priori, qui précède l'expérience et la commande, ou si c'est au contraire à partir de cas concrets qu'on définit la morale.

Le cas de conscience est-il l'expérience limite de la morale, ou son paradigme ? I.

Si la morale est l'application de principes, y a-t-il encore des cas de conscience ? A.

Kant : Fondements de la métaphysique des mœurs : la loi morale est a priori, elle précède toute expérience.

Ce n'est pas telle ou telle circonstance qui me permet de déterminer ce qui est bien ou mal, car le bien précède justement tous les cas où on peut bien ou mal agir.

La morale est de l'ordre de ce qui doit être, et non de ce qui est.

Pour savoir ce qu'il faut faire, il faut donc d'après Kant se demander si l'on peut vouloir maxime que sa maxime devienne une loi universelle.

La maxime, c'est en fait ce que je décide de suivre pour mon action particulière, tandis que la loi universelle, c'est ce que n'importe quel sujet doué de raison ferait.

Cela revient donc à se demander : pourrais-je vraiment souhaiter que tout le monde fasse la même chose ? Le devoir est une loi de la raison. «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen.» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs (1785). • L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement christique quant à son fondement.

En effet le commandement d'amour du Christ vient de l'extérieur et est fondé sur un commandement antérieur qui prescrit l'obéissance inconditionnelle au Christ.

L'impératif kantien vient, lui, de la raison.

C'est en nous-mêmes que nous le trouvons, comme une structure de notre propre esprit, qui fonde notre moralité. • Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints à nous y plier, mais il est en nous comme une règle selon laquelle nous pouvons mesurer si nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaise conscience»). • Il se distingue aussi par sa portée.

En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifie pas nécessairement les «aimer».

C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de les respecter, en reconnaissant en eux la dignité humaine.

Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect même quand on n'aime pas! C'est là que le «devoir» est ressenti comme tel. B.

Sur quoi repose cette morale ? Sur le présupposé que l'homme sait toujours ce qu'il faudrait faire, qu'il sait ce qui est bon et ce qui est mal, et que, s'il peut lui arriver de suivre la mauvaise voie, ce n'est pas parce qu'il s'est trompé dans son jugement, mais parce qu'il veut qu'il y ait une exception.

Celui qui vole par exemple sait très bien que c'est mal de voler, il ne voudrait en aucun cas d'une société où le vol est autorisé, mais il veut faire une exception pour lui. C.

On voit que dans ce cas, on ne pourra jamais avoir de cas de conscience.

Premièrement parce que l'homme sait toujours ce qu'il devrait faire, il y a donc tout au plus un conflit entre ses désirs, ses passions, ses ambitions personnelles, et les valeurs morales qu'il juge bonnes, mais jamais un véritable cas de conscience, qui suppose que les valeurs morales elles-mêmes entrent en conflit.

Deuxièmement parce que la loi morale précède toute les circonstances imaginables et reste indépendante d'elles : jamais une situations particulière ne pourra permettre d'ériger une nouvelle valeur morale. Transition : une morale a priori ne permet donc pas de penser le cas de conscience en tant que conflit entre deux valeurs morales, car la morale n'est dans ce cas jamais problématique.

Une morale qui ne tient compte que des. »

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