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Qu'est-ce que la tolérance?

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« Analyse du sujet : Tolérance : Tolérer c'est « admettre à la rigueur », voir même tenter de comprendre la signification de pratiques et d'idées étrangères et chercher donc à les apprécier.

La tolérance fut au départ fondée sur les limites de l'entendement humain face à la vérité et la possibilité de l'erreur.

On tolérait donc parce que celui qui se trompe ne peut être tenu pour responsable de son erreur.

Elle serait donc un commandement de la prudence intellectuelle : « mon entendement est fini, « si l'autre apparaît se tromper, peut-être est-ce moi qui me trompe », mieux vaut donc tolérer ce qu'il fait pour éviter de donner corps à cette erreur.» Dans le contexte du pluralisme culturel, de la démocratie moderne, la tolérance semble être un bien nécessaire, une vertu : elle prévient les débordements de la tyrannie de la majorité (dénoncée par Tocqueville), ou du totalitarisme car nul ne détient la vérité intégrale, elle est un facteur de paix civile parce qu'elle limite les instincts humains de vengeances. Elle est une vertu parce qu'au-delà des différences (culturelles, physiques, etc.) entre les hommes, elle postule une identité entre eux, une communauté, elle implique donc la reconnaissance de l'autre comme le semblable, elle postule de manière raisonnable l'égale dignité d'autrui. Du point de vue formel : « Qu'est-ce que ?» : Ce type de sujet exige la définition d'un terme.

Chaque partie devra donc interroger une définition de la notion. C'est enfin, de l'exposé des limites de cette définition qu'émergera la nécessité de l'enrichir en une deuxième, puis une troisième partie. Problématisation : Nous nous interrogeons sur la définition de la tolérance.

Qu'est-ce que la tolérance ? Si en un premier sens la tolérance apparaît comme la non-condamnation des opinions et des pratiques des autres, la tolérance ne pourrait-elle nous apparaître comme la garantie de la liberté d'autrui ? Mais cependant, dans ce sens purement négatif, la tolérance ne pourrait-elle nous apparaître comme une pure indifférence, indifférence par prudence sans doute mais indifférence au Bien au Mal, à la vérité et à la fausseté, indifférence à l'erreur d'autrui donc ? Comment dans ces conditions, si la tolérance s'identifie à l'indifférence, voir en elle une vertu ? Ne faudrait-il envisager que la tolérance puisse être à l'inverse une forme de charité ? Ainsi le respect de la liberté trouverait sa raison dans la conscience morale.

Mais dans ce cas pourrait-on encore affirmer qu'il y a de l'intolérable sans sacrifier, en même temps, la charité, et retomber du même coup dans l'indifférence ou dans l'immoralité ? C'est cette question que nous tenterons d'élucider en dernier lieu. Proposition de plan : 1 .

La tolérance dans son sens négatif se manifeste comme non-condamnation des opinions, actions, et idées d'autrui. a) Tolérer c'est ne pas condamner, laisser faire à la rigueur même si on n'est pas d'accord soi. b) En ce sens, la tolérance est un geste purement négatif, qui consiste à nier son droit à réagir contre l'action d'autrui. c) C'est ainsi que se comprend en un premier sens le respect tolérant de la liberté d'autrui : ne pas le contraindre dans quoi que ce soit. Problème : Cette attitude ne conduit-elle pas à l'indifférence ? Indifférence à l'égard d'autrui, le laisser se tromper quand on pense qu'il a tort, le laisser se faire du mal quand on sait qu'il s'en fait...est-ce cela une conduite vertueuse ? Transition : La tolérance n'est-elle pas pour une part charité ? 2 .

La tolérance dans un sens plus positif doit être pour une part charité. a) Mais alors pourquoi ce respect ? N'est-ce pas au fond, non par indifférence mais au contraire par charité et empathie, que l'on est conduit à laisser autrui « tranquille », dans ses opinions, ses choix, ses erreurs donc également... b) Entre autrui et nous s'instaure dans cette conception de la tolérance une paix consensuelle, il me laisse tranquille dans mes actions, dans mes choix, dans mes actions, je le laisse tranquille également. Problème : Si la tolérance est charité, si elle consiste à ne pas condamner les opinions d'autrui, ne pas les tenir pour fausse en publique, si jamais il n'y a d'intolérable, si jamais l'on ne peut, ni ne doit la transgresser, si elle est un absolu, alors la tolérance charitable en premier lieu s'épuise également dans l'indifférence. Transition : Comment comprendre l'équilibre de la tolérance qui doit être charitable mais doit tout de même être capable de dénoncer l'intolérable ? 3 .

L'homme pour bien exercer sa tolérance doit se poser cette question : Qu'est-ce qui est intolérable ? a) Certes la tolérance est le respect de la liberté d'autrui, mais la liberté n'est jamais pour l'homme liberté de faire « ce qu'il veut » : liberté de la volonté.

La liberté de l'homme est la liberté de la raison et la responsabilité qui lui est attachée. b) Respecter la liberté d'autrui c'est donc respecter la liberté de ses choix, de sa personne, mais respecter également sa responsabilité.

Tenir autrui pour incapable de comprendre ce que je pourrais lui expliquer de son erreur, incapable de me tenir moi pour un de ses semblables comme de bon conseil, puisque je partage sa condition et que je suis comme lui digne d'estime, c'est le nier en tant qu'homme, en tant qu'être raisonnable. c) La tolérance est donc une prescription de la raison qui nous prescrit également de dénoncer l'intolérable sans lequel la tolérance elle-même n'a plus de valeur.

L'intolérable c'est la négation, l'utilisation, la « marchandisation » des personnes : l'objectivation irresponsable des sujets humains.. »

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