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Locke: Tolérance et souveraineté

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« Thème 453 Locke: Tolérance et souveraineté 1.

Le rôle de l'État Dans une Angleterre politiquement et religieusement très instable, Locke défend la tolérance, qui, selon lui, est conforme à l'Évangile mais également à une saine politique.

L'État doit s'occuper de la paix, la sécurité et l'intérêt publics, mais pas du salut des âmes, c'est-à-dire de la religion de chacun.

La liberté de jugement de chacun, au fondement de toutes les autres libertés, n'est pas concevable sans la tolérance en matière religieuse. 2.

Le contrat social Contre ceux qui prônent que l'individu, lorsqu'il entre dans l'état de société, doit abandonner la quasi-totalité de sa liberté naturelle et que le souverain n'a aucune obligation envers ses sujets (Hobbes), Locke avance l'idée d'un contrat entre le souverain et les sujets.

Le souverain doit assurer, dans l'état de société, la protection de droits qui sont antérieurs à cet état : droit de liberté personnelle ; droit de propriété, d'abord sur notre propre corps ; droit de légitime défense.

En entrant dans l'état civil, l'individu ne renonce à aucun de ses droits ; il remet seulement au souverain l'exercice de son droit de légitime défense, c'est l'état qui se chargera de punir le coupable au nom de la loi. Le sujet peut toujours reprendre le pouvoir au souverain, si celui-ci en abuse : le contrat est fondé sur le consentement des sujets. Le passage de l'état de nature à l'état civil s'est opéré par le moyen d'un contrat, issu du consentement libre de chacun de ne plus exercer son droit de légitime défense et de sa confiance envers le gouvernement qui détient le droit de punir.

L'état de nature n'est pas vivable en tant que tel, car il est le règne des passions et de la guerre. L’État comme instrument de la société chez Locke. Radicalisant la logique individualiste et conventionnaliste de la théorie du contrat, Locke récuse la proposition traditionnelle selon laquelle l’individu est au service de l’Etat, et affirme la vérité de la réciproque en déniant à celui-ci toute sacralité, et en le définissant COMME le simple instrument au moyen duquel les individus organisent la préservation de leurs vies, de leurs libertés et de leurs biens - ce qu'il appelle leurs « propriétés ». Le « Traité du gouvernement civil » commence par la réfutation de la doctrine de sir Robert Filmer, qui justifie la monarchie absolue en affirmant que les rois tiennent leur pouvoir d'un droit divin hérité d'Adam.

La théorie de l'état de nature, sur laquelle Locke s'appuie pour établir que tout pouvoir légitime procède au contraire de la liberté et de l'égalité, diffère sensiblement de celle de Hobbes.

Bien qu'il rattache les lois et droits de nature au désir de conservation de soi, Locke ne met pas l'accent sur la dangerosité des hommes, mais sur ce dont ils ne peuvent être dépossédés, préparant ainsi la figure d'une souveraineté limitée, plutôt qu'absolue. Dans l'état de nature lockien, chaque individu est maître de sa personne, et détient le produit de son travail, ainsi que les ressources naturelles communes qu’il met en valeur.

Progressivement, la part des possessions privées augmente et les inégalités se développent, de sorte que l'abondance naturelle finit par ne plus contenter tout le monde.

Les conflits que cette situation engendre obligent les hommes à instituer un état civil et un gouvernement.

Mais celui-ci n'est pas, comme le « Léviathan » hobbésien, un pouvoir sans bornes, libre de toute obligation.

Simple mandataire de la société, qui garde toujours le pouvoir de se conserver elle-même, il est limité dans ses prérogatives par le devoir de garantir les propriétés du peuple, et ne peut attenter à celles-ci sans perdre son autorité, et permettre l'exercice du droit de résistance. CHAPITRE IX: DES FINS DE LA SOCIÉTÉ POLITIQUE ET DU GOUVERNEMENT. « 123.

Si l'homme, dans l'état de nature, est aussi libre que je l’ai dit, s’il est le seigneur absolu de sa personne et de ses possessions, égal au plus grand et sujet à personne; pourquoi se dépouille-t-il de sa liberté et de cet empire, pourquoi se soumet-il à la domination et à l'inspection de quelque autre pouvoir ? Il est aisé de répondre, qu'encore que, dans l'état de nature, l'homme ait un droit, tel que nous avons posé, la jouissance de ce droit est pourtant fort incertaine et exposée sans cesse à l'invasion d’autrui.

Car, tous les hommes étant Rois, tous étant égaux et la plupart peu exacts observateurs de l'équité et de la justice, la jouissance d'un bien propre, dans cet état, est mal assurée, et ne peut guère être tranquille.

C'est ce qui oblige les hommes de quitter cette condition, laquelle, quelque libre qu'elle. »

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