Aide en Philo

Qu'est ce que la perception?

Extrait du document

« Introduction La perception caractérise d'abord la faculté de percevoir par les sens et par l'esprit.

La perception est la rencontre de l'homme avec les objets qui l'entourent.

L'évidence rend compte de la présence d'objets toujours là devant soi.

Il y a toujours déjà un monde en face de moi.

Et l'homme expérimente cette présence perpétuelle par le percevoir, terme qui qualifie tous les moyens sensoriels de l'homme par lesquels se fait une rencontre.

Platon rappelait que les sens ne sont pas comparables à autant de guetteurs distincts logés en nous comme les guerriers dans le cheval de bois de la légende (Théétète, 184d).

Ce qui signifie que la vue par exemple n'est pas seule à caractériser le percevoir.

En effet la perception peut être trompeuse, c'est ce qu'on verra avec Platon et Descartes. Mais peut-on voir dans le phénomène perceptif l'engagement d'un individu tout entier, et non un simple bas degré de connaissance ? I.

Le problème de la perception : a.

Platon montre que la perception est souvent source d'illusions.

En effet, considérer les choses du monde sensible (d'ici-bas) par l'intermédiaire des sens c'est se fourvoyer, pour celui qui est en quête de la vérité.

Platon dira que « le corps est le tombeau de l'âme », et comme les sens qui perçoivent sont liés au corps, il en résulte qu'on ne peut pas connaître par cet intermédiaire non divin.

Car ce qui est proprement divin c'est la raison, et ce qui appartient au monde de la perception c'est par exemple les appétits (les désirs terrestres).

Dans le Phèdre, Platon donne l'image du char ailé qui tente d'atteindre le monde des Idées, monde des vérités.

Ce char est conduit par trois chevaux qui sont l'image de l'âme en tant qu'elle a trois parties : la première, la raison, correspond au conducteur du char, la seconde correspond au cheval obéissant et courageux, et la dernière au cheval qui persiste à vouloir observer les plaisirs terrestres, et donc qui freine l'ascension vers le ciel des Idées.

Par ailleurs Platon critiquait aussi les artistes de son époque qui tentaient de reproduire le réel, et dont leurs œuvres étaient présentées comme copies (tel un paysage peint) de copies (paysage réel) réelles) des Idées (productrices des réalités sensibles).

L'artiste est donc très éloigné du savoir. b.

Descartes montrera aussi que la perception peut tromper le sujet quand il observe la réalité.

Car la perception sensible ne communique que des impressions subjectives et confuses du monde extérieur, elle ne donne donc pas d'image réelle de la nature.

L'exemple du bâton brisé dans l'eau marque la possible illusion des sens.

La vraie connaissance doit provenir de la perception du caractère mathématique du réel.

Et cela est possible par la perception de l'entendement.

Ainsi, dans ses Méditations Métaphysiques (2 nde méditation), Descartes montre dans l‘épisode du morceau de cire, que la cire est un corps perçu par l'entendement, car tout corps apporte au sujet une perception évidente pour l'esprit.

La perception doit être comprise comme perception d'un corps simple étendu (res extensa) avant d'être pensée comme sensation de telles ou telles qualités (couleur, son, goût etc.). II.

La perception en un point : Leibniz. a.

Pour Leibniz, il n'y a pas de substance étendue comme chez Descartes.

Seule la force est le critère d'une substance que l'auteur de la Monadologie appelle « monade ».

Les monades sont les éléments des choses.

Elles n'ont pas de formes, elles ne peuvent être ni détruites ni produites, elles sont individuelles et ne ressemblent donc à aucune autre, elles sont « sans portes ni fenêtres », car rien ne peut en sortir ou y rentrer.

Les seuls changements qu'elles subissent sont des changements internes lui permettant de passer d'un état à un autre.

Et ce sont ces différents états que Leibniz appelle perceptions.

Ces perceptions propres à chaque monade expriment l'univers selon un point de vue : « chaque monade est un miroir vivant et capable d'activité, qui exprime l'univers sous un point de vue ».

Même la plante a ainsi des perceptions.

Mais seul Dieu a en lui tous les points de vue réunis. b.

Leibniz distingue différents degrés de perception : il y a les « petites perceptions » qui sont inconscientes, mais qui permettent ajoutées entre elles de produire une perception consciente, réfléchie.

Il prend l'exemple des dents de scie (Monadologie, § 14) : chaque dent ne produit pas à elle seule le bruit de la scie, mais il faut pourtant entendre chaque dent pour entendre la scie.

Les bruits des diverses dents s'ajoutent les uns aux autres dans l'inconscient pour qu'à un certain stade le bruit devienne conscient, perçu, par addition des petites perceptions. Leibniz dans l'Essai sur l'entendement humain lorsqu'il évoque les petites perceptions.

Il montre ainsi que notre perception consciente est composée d'une infinité de petites perceptions.

Notre appétit conscient est composé d'une infinité de petits appétits.

Qu'est-ce qu'il veut dire quand il dit que notre perception consciente est composée d'une infinité de petites perceptions, exactement comme la perception du bruit de la mer est composée de la perception de toutes les gouttes d'eau ? Les passages du conscient à l'inconscient et de l'inconscient au conscient renvoient à un inconscient différentiel et pas à un inconscient d'opposition.

Or, c'est complètement différent de concevoir un inconscient qui exprime des différentiels de la conscience ou de concevoir un inconscient qui exprime une force qui s'oppose à la conscience et qui entre en conflit avec elle.

En d'autres termes, chez Leibniz, il y a un. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles