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Qu'est-ce que la culture ?

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« VOCABULAIRE: Culture: Du latin cultura, culture du sol » (de colere, « cultiver »). Mise en valeur des terres (agriculture), des corps (culture physique) ou des esprits (culture intellectuelle), travail visant à les rendre féconds.

Par opposition à nature, tout ce qui est l'oeuvre de l'homme.

En sociologie, ensemble des connaissances et des pratiques transmises par l'éducation et propres à un groupe social donné (exemple : la culture orientale). Qu'est-ce que la Culture ? Une des grandes commissions de l'Organisation des Nations Unies se nomme Unesco (Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture).

Elle s'est donnée pour mission de favoriser la compréhension entre les hommes de tous les peuples en faisant reculer l'ignorance et la barbarie. Elle se fonde sur deux grands principes : le premier est que l'incompréhension entre les peuples est la véritable cause des inimitiés, de la xénophobie et des guerres ; le second est que l'éducation, la science et la culture représentent des droits imprescriptibles de l'homme. Dans cette trilogie, le mot « Culture » a un rôle particulier : il résume, synthétise et dépasse les deux mots précédents.

Dans son sens le plus haut, la culture est en effet l'éducation et la science ; elle est aussi l'ouverture de l'éducation et de la science vers des buts supérieurs qui ne peuvent être que l'humanité elle-même et la promotion des hommes. 1 — Dans un premier sens, étroit, la culture se présente comme un assouplissement général excluant la spécialisation. C'est dans ce sens que l'on parle déjà de « culture physique » comme d'un entraînement général du corps, antérieur à tout sport particulier, et visant avant tout la santé physique, la « bonne forme » par un exercice méthodique et régulier. Même dans les expressions où semble apparaître une première spécialisation, comme dans « culture scientifique » ou « culture littéraire », il s'agit encore d'une formation de base, déjà orientée dans la mesure où elle a choisi son champ d'application éventuel, mais s'exerçant encore au niveau des généralités. 2 — La « culture générale ».

au sens habituel est à la fois un savoir et une qualité de l'esprit.

Elle est le résultat d'un travail intellectuel et d'un effort d'acquisition du savoir.

Dans ce sens, elle implique « des connaissances », c'est-à-dire « un bagage intellectuel», une instruction reçue dans les différents secteurs de la science, de la littérature, des arts et des techniques,...

une aisance certaine à circuler dans ces domaines, à en parler et à en écouter parler. Sans posséder de savoir spécialisé ou particulier et sans avoir approfondi aucune science pour elle-même, l'homme et la femme « cultivés » ont « des lumières » sur tout ce qui concerne les apports du génie humain et de la civilisation. La culture se différencie cependant du dilettantisme, dans la mesure où celui-ci suppose des clartés superficielles sur tous les sujets de connaissance, alors que la culture générale, se situant pour ainsi dire avant toute acquisition spéciale, représente plutôt la preuve d'une aptitude intellectuelle à acquérir le savoir quel qu'il soit. Par là on voit que la culture générale est le signe d'une qualité de l'esprit, c'est-à-dire d'une intelligence et d'un jugement suffisamment déliés par l'instruction reçue pour être — même « en ayant tout oublié », — ouverts à tous les ordres de savoir.

C'est dans ce sens qu'on entendait dans les siècles classiques l'expression « l'honnête homme ».

La formation générale du jugement et du goût reste, de ce point de vue, le principe de la culture générale et c'est par là qu'elle se présente comme une éducation plutôt que comme une instruction. 3 — A u sens le plus élevé la culture est une participation active à des valeurs qui sont celles de la civilisation et de l'humanité.

Dans ce sens, le concept d'« homme cultivé » s'oppose à celui de « barbares », de « sauvages » ou de « primitifs ».

Dans la crise actuelle que traversent la conscience européenne et la civilisation occidentale tout entière, il est devenu classique de penser que les tribus les plus primitives ont une « culture » originale et doivent être considérées comme seulement différentes, jouir d'une égalité parfaite par rapport à notre culture occidentale.

Il est intéressant de constater que cette manière de voir est celle de la plus haute culture humaine et implique le maximum de respect pour les valeurs humaines quelles qu'elles soient.

Ce nouvel humanisme est précisément loin d'être partagé par d'innombrables peuples et peuplades où règnent la xénophobie, les luttes de clans, le despotisme, l'organisation tribale, et le mépris de l'humain comme tel (esclavage, privilèges, droit de vie et de mort, sacrifices humains, etc.). La reconnaissance des valeurs humaines est bien le fait de la culture.

C elle-ci implique le développement de la science et de la technique, le caractère rationnel de l'organisation sociale, la garantie des droits universels de la personne humaine, l'instauration d'une relation sociale fondée sur l'ouverture essentielle à autrui et sur la compréhension de l'humain. De ce point de vue, force nous est de considérer pour le moins une différence de « culture » entre le Père Charles de Foucauld et ses assassins.

La culture apparaît donc comme plus encore qu'un humanisme, elle se confond avec l'humanité même, fondement de toute valeur et de tous les sentiments moraux. A.

L'illusion ethnocentriste Si la culture désigne tous les modes collectifs d'existence d'une société quelconque, il n'y a pas de société «inculte» ; une telle expression apparaît comme une contradiction dans les termes.

Il n'y a donc pas d'une part des « civilisés », d'autre part des « sauvages » : il y a des civilisations différentes. Cependant, chaque société a toujours tendu à confondre sa propre civilisation avec la civilisation, allant jusqu'à rejeter hors de l'humanité les hommes qui relevaient d'autres cultures.

Tel est le préjugé « ethnocentriste ».

Les Grecs appelaient « barbares » les hommes qui étaient étrangers à leurs institutions et, par la suite, les Occidentaux n'ont vu longtemps que « sauvagerie » dans les cultures exotiques.

Comme le dit pertinemment l'ethnologue C laude LéviStrauss dans Race et Histoire (1968), « il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l'inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire "de la forêt", évoque aussi un genre de vie animal, par opposition à la culture humaine.

Dans les deux cas, on refuse d'admettre le fait même de la diversité culturelle.

On préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit.

» Tout groupe humain a ainsi tendance à prendre sa propre culture comme modèle de référence, et à rejeter toutes les autres comme inférieures. B.

Le problème de la diversité des cultures Cet ethnocentrisme dont les effets ont été désastreux, on le sait, au cours de l'histoire, met néanmoins en lumière un fait paradoxal de la plus haute importance.

Comment se fait-il que les hommes, qui se ressemblent tant du point de vue anatomique, puissent présenter d'un groupe à l'autre de telles différences culturelles, de telles différences dans les moeurs, les institutions, les coutumes et les croyances ? C ertes, les échanges sont possibles entre les cultures.

On peut apprendre, par exemple, des langues étrangères, même celles qui sont le plus éloignées de la nôtre dans l'espace et dans le temps.

Et il faut reconnaître que, très tôt, les théologiens et les philosophes ont proclamé l'unité de l'espèce humaine et même l'égale dignité de tous les hommes, audelà de leur étonnante diversité culturelle.

Saint Paul affirme que Dieu a créé tous les hommes et que tous ont été rachetés par le sang du Christ.

Dès lors, il n'y a plus ni Grecs ni barbares, ni Juifs ni Arabes, et l'idéal de la fraternité universelle n'admet pas de barrières.

C es propos sont évidemment irréprochables, mais la générosité de cet universalisme ne saurait nous faire oublier le fait paradoxal qui, précisément, spécifie la condition humaine.

Tandis que les animaux d'une même espèce ont approximativement des « moeurs » identiques, le trait signalétique de l'humanité réside précisément dans les différences considérables qui existent d'une culture à une autre.. »

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