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Quels traits essentiels caractérisent une civilisation scientifique

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« I.

— TRAITS CARACTÉRISTIQUES D'UNE CIVILISATION SCIENTIFIQUE. Le contenu du mot civilisation est assez dense.

Parmi les nombreuses définitions qu'en donnent les sociologues, retenons celle de Cuvillier : une civilisation est un « ensemble d'institutions, de techniques, de coutumes, de croyances, qui caractérisent l'état d'une société ». La civilisation scientifique est celle où la science et la technique marquent d'une forte empreinte la vie et les institutions sociales.

Les traits essentiels qui la caractérisent sont les suivants : a) Les sciences. L'existence de nombreux savants et le goût prononcé des recherches ne suffisent pas à fonder la civilisation scientifique.

Elle n'est telle que lorsque toutes les sciences ont une répercussion considérable sur le mode de vie, l'habitat, les vêtements, les transports, la diffusion de la pensée au moyeu des techniques qui en sont issues.

La véritable civilisation technique est l'ère de la science "déjà unifiée ou en voie d'unification". b) Les mathématiques. Elles constituent la cheville ouvrière de l'édifice scientifique.

Les mathématiques dominent en effet le monde actuel où tout n'est que chiffres, mesures, précision.

Les nombres s'imposent à nous.

Ils préparent le règne de la science. Même les relations humaines en sont pleinement imprégnées.

a Les mathématiques nous apparaissent aujourd'hui, de plus en plus, comme la science des relations et systèmes de relations », écrit Russo.

Dans la civilisation technique, sciences et mathématiques triomphent.

Les mathématiques interviennent aussi bien dans le calcul de la distance terre-lune que dans celui des réactions de l'atome ou celui des recherches sur le cancer.

Même les sciences humaines utilisent les statistiques. c) L'instruction à la portée de tous. Dans une civilisation scientifique chacun doit avoir accès à la culture.

Tout le monde doit pouvoir s'instruire de manière plus humaine, plus efficace, et bénéficier du maximum de chance pour réussir dans la vie. Aujourd'hui, l'instruction est devenue obligatoire jusqu'à seize ans.

Bientôt, elle le sera jusqu'à dix-huit.

La démocratisation de l'enseignement, la nouvelle orientation de l'Université, la refonte des programmes primaires et secondaires, l'éducation permanente, le recyclage des moins favorisés intellectuellement, la formation intellectuelle et professionnelle des adultes demeurent les problèmes « cruciaux » d'une civilisation scientifique. d) La protection de la santé publique. La santé reste la condition essentielle de l'épanouissement humain.

Pas d'humanisme authentique si deux hommes sur trois meurent de faim ou de carences alimentaires et si des maladies infectieuses ou périodiques, encore invaincues, déciment les populations.

La santé du corps conditionne celle de l'esprit. e) La socialisation. Elle nous fait prendre conscience des dimensions sociales de notre existence.

Elle établit un réseau de plus en plus serré de relations entre membres d'une même humanité.

L'homme moderne comprend mieux qu'il est plus étroitement lié à la société que ne l'était celui du xviie siècle.

Ces liens serrés sont les conditions mêmes de sa liberté. Les relations professionnelles et syndicales bien définies, l'entretien de relations humaines cordiales avec tous les autres hommes de notre planète, les exigences précises de l'hygiène, de l'instruction, la participation aux loisirs sains sont les marques certaines de sa socialisation.

L'enfant né en 1971 a beaucoup de chances d'atteindre 75 ans, alors qu'il n'en était pas de même de celui d'il y a cent ans. Les sciences ont créé une civilisation où l'homme est autant, sinon plus respecté que dans les précédentes.

Les injustices sont, peut-être, plus spectaculaires mais moins criantes.

A de rares exceptions près, on constate plus de considération de la part de l'homme pour son frère de misère.

Notre siècle s'humanise, pourrait-on dire.

La science est devenue, à la fois, raison de craindre, mais aussi d'espérer en l'homme.

Les injustices, semblent moins dues à la science qu'à l'injustice humaine.

Espérons, avec le Père T.

de Chardin, que la civilisation scientifique constitue un stade important de « l'humanisation du monde ».. »

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