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QUELLES SONT LES LIMITES DE l'ACTION ?

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« Sujet : LES LIMITES DE L'ACTION La question des limites est originairement une question géographique – elle est le point, la ligne ou la surface qui marque la séparation entre deux régions de l'espace, et plus précisément deux territoires.

Dès lors, la question des limites de l'action nous incite à élaborer en quelques sortes une géographie de l'action.

Autrement dit dans un premier temps il va s'agir de délimiter le champ de l'action – de le définir.

Cependant l'expression « les limites de l'action » ne se déploie pas qu'à ce niveau : elle peut, voire elle doit s'entendre en plusieurs sens.

Les limites de l'action sont à la fois les limites distinguant l'action de d'autres notions, les limites inhérentes à l'action, les limites contingentes de l'action et les limites que l'on peut prescrire à l'action.

La question est centrale et cruciale : dans quelle mesure la notion d'action peut-elle faire l'économie de la notion de limite ? En effet est-il seulement possible de penser une action qui serait dite illimitée – sans limite ? Notre question contient des enjeux épistémique, pratique, métaphysique, politique mais aussi juridique dès lors qu'elle touche à la définition de l'action, au sujet de l'action, au concept de liberté, aux rapports des actions entre elles mais aussi à la possibilité de prescrire ou non des limites à l'action.

De plus l'énoncé de notre question nous laisse un champ d'investigation assez large.

Le sujet de l'action n'étant pas déterminé, il va s'agir de s'interroger sur la pertinence de la question tant sur le plan collectif qu'individuel.

Le pluriel attaché à la notion de limites doit attirer notre attention et implique que nous nous interrogions sur le caractère plurivoque de cette notion : limite contingente ou nécessaire ? Limite propre à l'action ou imposée à l'action par un tiers ? La question voire les questions qui surgissent ne sont pas simples.

Si une action sans limite semble très difficile à concevoir, rattacher l'action à la notion de limite est à nouveau source de problèmes : les limites de l'action sont-elles à chercher dans le sujet de l'action au moment de la délibération ? Au moment de la décision ? Ou bien au moment décisif de l'accomplissement de l'action ? L'action est-elle limitée de part en part ? L'action est-elle en elle-même et par elle-même limite, limitée voire même « limitatrice » ? Pour tenter de prendre en compte toutes les dimensions de cette question, trois interrogations se posent voire s'imposent à notre esprit : dans quelle mesure poser la question des limites de l'action revient-il à proposer une définition négative de l'action en montrant ce qu'elle n'est pas – autrement dit à borner le territoire de l'action ? Une action sans limite est-elle concevable ? Finalement, peut-on prescrire des limites à l'action ? L'expression « limites de l'action » nous invite dans un premier temps à nous interroger sur les limites du concept même d'action.

Pour déterminer ce qu'est l'action, il est nécessaire de la distinguer de ce qu'elle n'est pas.

Il va s'agir de borner le territoire de l'action et de montrer qu'elle appartient avant tout au domaine pratique – ce qui n'implique pas pour autant de l'exclure du champ physique.

L'action a une partie physique.

Ainsi ramasser une pomme, physiquement revient à faire un mouvement.

Cependant quelle est la différence entre le mouvement de chute de la pomme et le mouvement de « ramasser » la pomme en question.

Est-il possible de réduire l'action au mouvement physique, voire au mouvement corporel ? La ligne de partage se situe-t-elle dans un premier temps dans la présence d'une cause interne à l'action elle-même – causes internes qui seraient avant tout mentales ? Le risque d'une pensée causaliste de ce type est de réduire l'action aux mouvements corporels et d'assimiler l'action aux autres phénomènes naturels – assimilation qui souligne le fait que l'action a part au domaine physique.

Mais réduire l'action à une succession causale, à un mécanisme causal est problématique dès lors qu'elle nous invite à considérer l'homme comme un automate pensant qui aurait « la liberté d'un tourne-broche » qui aurait une spontanéité comparative, comparable à celle d'une pierre jetée, et non absolue.

L'action ne semble pas réductible à une succession causale, et ne semble pas appartenir de bout en bout à la physique. Elle serait dès lors de nature hétérogène.

Si elle n'est pas réductible à sa manifestation physique, quel est le criterium de l'action ? Kant dans sa critique de l'action comme pur processus mécanique le pointe – ce critère est bel et bien la liberté – autrement dit l'auto-détermination.

L'action est action si le sujet de celle-ci est libre.

L'action est donc à la fois nécessaire en tant qu'elle se manifeste sur le plan phénoménal et libre.

Comment penser l'action dans un même mouvement sous ses deux registres. Kant suggère une double lecture – une lecture phénoménale qui réduit l'action à n'être qu'un phénomène parmi tant d'autres soumis à la causalité naturelle, et une lecture qui soumet cette action à une autre forme de la causalité, la causalité par liberté.. »

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