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Quel rapport la politique entretient-elle avec la morale ?

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« Termes du sujet: POLITIQUE: 1) comme adjectif, qui a rapport aux affaires publiques, à l'État.

2) Comme nom au féminin: science ou art de diriger les affaires publiques, de gouverner un État.

3) Comme nom masculin, personne qui gouverne. Faut-il séparer ou unir politique et morale ? La valeur morale de la politique vient, dans les théories du contrat social, de ce qu'elle institue une liberté civile qui, en définissant des droits et des devoirs, favorise le plein accès à l'humanité.

En invitant chacun à suspendre son indépendance et à contenir son égoïsme pour gagner ensemble la sécurité, la liberté, la prospérité, la politique vient détourner les individus de leurs préoccupations privées et crée un espace public où des actions morales, voire des vies vertueuses, peuvent se déployer. Mais si la politique peut amener les individus à adopter des buts civiques et à promouvoir en eux une raison supérieure à leurs désirs, elle peut aussi, par les passions qu'elle attise, favoriser le développement de l'immoralisme. D'autant plus que toute forme de pouvoir n'est pas à même de réaliser le bien commun visé par la politique.

Les contrepoids ne sont pas toujours suffisants pour éviter la corruption et l'injustice.

Même en démocratie, l'ambition politique peut promouvoir des démagogues qui flattent les désirs et les intérêts du peuple, qui sont en contradiction avec la morale.

Du côté des citoyens, on peut aussi craindre qu'ils n'usent de leur liberté que pour favoriser leurs seuls projets personnels. En fait, la politique et la morale ne se situent pas au même niveau de décision et de responsabilité.

La morale concerne des choix que l'on fait seul, même s'ils engagent la communauté à laquelle on appartient.

Les décisions politiques, elles, sont prises au nom de la collectivité et n'engagent l'individu qu'en tant que membre du corps social. La vie en société peut nous entraîner dans des conflits du devoir dont la solution ne saurait se trouver dans les représentations normatives de la société.

Les choix politiques, même émanant de la volonté générale, peuvent ne pas satisfaire pleinement les visées éthiques de telle ou telle conscience, voire entrer en conflit avec elles.

Il ne faut donc pas confondre la morale avec les règles juridiques et politiques qui régissent la vie collective.

Les exigences sociales qui me lient aux autres membres de la société n'ont rien à voir avec l'obligation morale par laquelle je peux me sentir porté par ma conscience à refuser de faire ce qui apparaît mal à mes propres yeux, quand bien même la société entière et l'univers entier pèserait sur moi pour m'y forcer.

On sait que Bergson met au premier plan ces « héros de l'humanité » qui, pour s'être opposés parfois aux règles existantes, ont jeté dans le développement de la moralité humaine des ferments vraiment révolutionnaires et d'une incomparable fécondité. introduction Le concept de politique comprend l'ensemble des pratiques et des théories qui concernent le gouvernement de l'État.

Il peut donc être lié au concept de morale, puisque celle-ci a pour objet les règles de la conduite, règles habituelles (les moeurs) ou idéales.

On peut noter que la politique comme la morale tentent de régler les actions humaines en édictant un certain nombre de normes.

La politique comme la morale essaie donc de répondre à la question " que faire ? ".

Mais à l'inverse de la morale qui ne prend pas en considération les cas particuliers et qui obéit à des normes universelles, la politique doit prendre en compte la situation, ici et maintenant, de la cité qu'elle administre , D'où la nécessité d'adapter les règles et les normes aux situations (pensez aux discussions des lois et à leur modification).

A partir de là on pourrait penser que la politique doit sacrifier certains principes moraux.

Mais faut-il, sous prétexte d'assurer la paix, l'ordre et l'efficacité des institutions étatiques, négliger pour autant toute morale ? Faut-il renoncer aux principes au nom de la réalité, au devoir être au nom de l'être ?Que vaux l'ordre s'il n'est pas conforme aux idéaux qui font de nous des êtres humains de conscience et de raison. La morale, critique de la politique. En dirigeant leur réflexion vers le monde politique, les « moralistes », qui observent les moeurs des hommes, leurs habitudes, leurs passions, etc., ont souvent souligné le cynisme, les contradictions, les mensonges de ce monde politique.

Il n'est que de penser aux observations de Montaigne ou de La Fontaine : par exemple, sur « la raison du plus fort...

».

Pascal est particulièrement violent, qui s'écrie : « plaisante justice qu'une rivière borne...

» ; « Platon et Aristote [...] : s'ils ont écrit de politique, c'était comme pour régler un hôpital de fous ; et s' ils ont fait semblant d' en parler comme d' une grande chose, c'est qu'ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois et empereurs » (Pensées, 331).. »

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