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Que perdrait la pensée en perdant l'écriture ?

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« Définition des termes du sujet: PENSÉE: Faculté de connaître, de comprendre, de juger, de raisonner, qui est censée caractériser l'homme, par opposition à l'animal.

Synonyme d'entendement, de raison. PENSER: Exercer une activité proprement intellectuelle ou rationnelle; juger; exercer son esprit sur la matière de la connaissance; unir des représentations dans une conscience. Introduction & Problématique: A côté de la gestualité du corps et de l'oralité de la parole, l'écriture constitue un autre mode d'expression de la pensée.

La parole permet à la pensée de s'exprimer et de se communiquer au plus juste comme nous le montre la maïeutique socratique, cette parole vivante et féconde.

Quel service spécifique l'écriture peut-elle rendre à la pensée ? L'écriture n'est-elle que le succédané d'une pensée déjà formé et exprimée oralement ou au contraire écrit-elle un discours que la parole en tant que telle n'aurait pas pu dire ni penser ? Autrement dit, l'écriture est-elle dans un rapport d'intériorité ou d'extériorité avec la pensée ? Si l'on s'accorde qu'il ne peut avoir de langage sans pensée, pas plus que de pensée sans langage, peut-on soutenir l'idée d'une pensée sans écrit ? S'il advenait que tous les livres du monde soient brûlés, la pensée perdrait-elle seulement un support, un moyen ou bien se perdrait-elle elle-même ? Quelques textes et références: « Socrate : L'écriture, Phèdre, a un grave inconvénient, tout comme la peinture.

Les produits de la peinture sont comme s'ils étaient vivants ; mais pose-leur une question, ils gardent gravement le silence.

IL en est de même des discours écrits.

On pourrait croire qu'ils parlent en personnes intelligentes mais demande-leur de t'expliquer ce qu'ils disent, ils ne répondront qu'une chose, toujours la même..

Une fois écrit, le discours roule partout et passe indifféremment dans les mains des connaisseurs et dans celles des profanes, et il ne sait pas distinguer à qui il faut, à qui il ne faut pas parler.

S'il se voit méprisé ou injurié injustement, il a toujours besoin du secours de son père ; car il n'est pas capable de repousser une attaque et de se défendre lui-même. Phèdre : C'est également très juste. Socrate : Mais si nous considérions un autre genre de discours, frère germain de l'autre, et si nous examinions comment il naît et combien il est meilleur et plus efficace que lui ? Phèdre : Quel discours ? Et comment naît-il ? Socrate : Celui qui s'écrit avec la science dans l'âme de celui qui étudie, qui est capable de se défendre lui-même, qui sait parler et se taire suivant les personnes. Phèdre : Tu veux parler du discours de celui qui sait, du discours vivant et animé, dont le discours écrit n'est à proprement parler que l'image ? » Platon. « Il m'est arrivé maintes fois d'accompagner mon frère ou d'autres médecins chez quelque malade qui refusait une drogue ou ne voulait pas se laisser opérer par le fer et le feu, et là où les exhortations du médecin restaient vaines, moi je persuadais le malade, par le seul art de la rhétorique.

Qu'un orateur et un médecin aillent ensemble dans la ville que tu voudras: si une discussion doit s'engager à l'assemblée du peuple ou dans une réunion quelconque pour décider lequel des deux sera élu comme médecin, j'affirme que le médecin n'existera pas et que l'orateur sera préféré si cela lui plaît. Il en serait de même en face de tout autre artisan : c'est l'orateur qui se ferait choisir plutôt que n'importe quel compétiteur; car il n'est point de sujet sur lequel un homme qui sait la rhétorique ne puisse parler devant la foule d'une manière plus persuasive que l'homme de métier, quel qu'il soit.

Voilà ce qu'est la rhétorique et ce qu'elle peut. » Platon N.B.

: Platon ne fait ici qu'exposer la thèse d'un rhéteur.. »

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